Rénovation des résidences universitaires : Le gouvernement veut donner des gages

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Le gouvernement du Mali entame une démarche qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire immédiate de nos institutions. Après le forum national sur l’Education 2008, tout a été dit comme si les pouvoirs publics n’entendaient plus négliger « ce petit monde de nos élèves et universitaires » véritable indicateur du climat social. C’est donc un véritable produit d’appel, que lance le Centre National des œuvres Universitaires plus connu sous son acronyme CNOU.   

En prenant pleine page d’annonces dans les journaux de la place, la démarche du maitre de l’ouvrage-le Ministère de l’Enseignement supérieur- n’est pas radical mais elle est en soi majeure.   

  Des images cathodiques
Les autorités veulent donner un coup de neuf aux vieilles installations là-bas sur la colline dite du savoir sur la rive droite. Les murs de ces bâtiments renferment avec d’autres établissements de la capitale une partie de notre histoire immédiate. Des coups de pioches  dit-on qui vont préparer de nécessaires ruines…L’intitulé de la plage publicitaire dit entres autres choses : offrir un cadre décent aux étudiants en procédant à la rénovation des résidences de la FAST, de l’IUG et de la FMPOS qui présentent un état de dégradation très avancé..C’est avec un goût prononcé que l’Etat donne ici des problèmes de notre enseignement supérieur. Où l’on retrouve un petit monde qui porte les sandales des problèmes de notre société et qui se révélerait grande pourvoyeuse de pagaille. Ne dit-on pas que cette école est devenue depuis 1991 la tête chercheuse de tous nos maux. Parmi les conséquences de la gestion des résidences par les comités AEEM, on retrouve un  tableau pas reluisant : effectif pléthorique, dégradation d’installations électriques et sanitaires, insécurité avec prolifération d’armes à feu et de stupéfiants, banditisme et délinquance juvénile etc.     La population quand à elle ne possède des yeux et un cœur pour voir, et combien trouveront-ils alors notre République si éloignée de nos institutions ?

   L’Etat ouvre la voie à une reforme   

La préparation de la prochaine rentrée universitaire ouvrira des perspectives même si l’on sait que l’on ne pourra imposer une vraie réforme sur la base des critères exclusivement financiers et comptables. Les autorités nationales savent bien qu’il ne faut pas prendre le roman par la queue en logeant de neuf nos étudiants. Sauf que l’on ne pourra plus dire que l’Etat ne fait rien pour l’école… Depuis le mois de juillet le campus universitaire sur la colline se vide petit à petit. Le message d’évacuation des lieux semblent bien passer même si les caciques de l’AEEM demeurent toujours sur place au lieu dit « les champs Elysées ». D’après OS, un responsable du comité des étudiants à la FLASH près du douzième des étudiants ont vidés les lieux. Lui pense que les opérations de rénovation à entreprendre ne vont pas dans le dessein de retirer une quelconque tutelle de l’AEEM sur le nom estudiantin. Notre responsable est convaincu que cela n’arrivera pas car tel n’est pas le but de la grande opération de réfection. Le problème qui se pose est ceci : l’Etat ne pourra plus se permettre de se retrouver piégé par son propre verbe à vouloir changer la géographie des comportements sur le campus. Sait-on que les postes de garde de la police construit à cet effet à certains endroits sur la colline ont été démolis ou presque ? L’opération en cours menée par le CNOU ne saurait être seulement une reprise en main comptable… même si on ne devrait pas confondre ici le choix du remède qui est différent de celui de placebo. Le président Touré dans ses vœux de nouvel an 2011 nous rappelait que depuis l’accession à l’indépendance de notre pays, l’école est restée une priorité commune à tous les gouvernements. Il relevait entre autre- la construction de la cité universitaire de Kabala pour un coût estimé à 25 milliards de francs CFA- La sécurisation du site de la cité universitaire de Kati d’une superficie de 50 hectares. Les vrais défis sont relevés par l ’Etat et les réformes sont entreprises à travers le programme décennal de l’enseignement supérieur le PDES. Les effectifs des étudiants ont dépassés les capacités d’encadrement du système de l’enseignement supérieur. Exemple : rien qu’à la faculté des sciences juridiques et politiques, il y aurait un enseignant pour 235 étudiants. Autre chose : le ratio de l’éducation nationale par rapport aux charges récurrentes du budget passe de 33,18% et 2009 à 33,42% en 2010    .       

Le président Touré avoue enfin que nous sommes sur un seuil d’engagement social élevé qui « nous commande la recherche d’opportunités opérantes ». Ce n’est pas parce que on aura tout dit mais pas encore à ce jour tout entendu sur notre éducation que l’autorité de ceux qui nous gouvernent ou enseignent pourra nuire à ceux qui veulent apprendre. Par ces travaux de rénovation le gouvernement se donne ici un prix de la responsabilité… L’Etat, nous le croyons, ne pourra jamais se perdre par cet avantage. Et si le même Etat échoue. L’histoire attendra.
  S. Koné   

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