Cette année scolaire 2011-2012 est marquée par la relance et la réforme dans tous les ordres d’enseignement. Particulièrement au niveau fondamental et secondaire. Nonobstant les efforts consentis par le Gouvernement et ses partenaires pour la réussite de l’année, d’énormes défis restent à relever, car, certains acteurs, notamment les Syndicats d’enseignant semblent déjà être sur pieds de guerre.
Depuis des décennies, notre système éducatif souffre de tous les maux. Pour y remédier, le Gouvernement malien, à travers les Ministères en charge de l’éducation, multiplie des actions. C’est ainsi, qu’il s’est engagé dans une grande réforme pour relancer ce système éducatif. Certes, des progrès considérables ont été réalisés ces dernières années dans plusieurs domaines, singulièrement sur le plan pédagogique, de formation des maîtres, de financement et de réalisation d’infrastructures. Mais, force est de reconnaître que la satisfaction des points de revendications des Syndicats d’enseignant demeure un sérieux problème qui handicape d’ailleurs la bonne marche et la réussite escomptées par tous. Qu’à cela ne tienne, faisons le récapitulatif des acquis et difficultés qui nous attendent.
Les bons points engrangés
Commençons d’abord par les acquis les plus récents. En termes de la gestion de l’épineuse question des admis au Diplôme d’Etude Fondamentale (DEF), l’équipe du Ministre Salikou vient de réussir où beaucoup d’autres ont échoué. Pour la rentrée scolaire 2011-2012, tous les candidats réguliers admis au DEF, soit plus de 60.000, ont été orientés dans les établissements secondaires. Ce coup d’éclat est rare, pour ne pas dire une première dans l’histoire du Mali. On se souvient encore que c’est l’incapacité de l’Etat à accueillir tous les élèves, qui a provoqué la prolifération des établissements privés. Malgré tout, avec la volonté de ces privés à l’accompagner, le Gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens en leur octroyant des fonds (subventions) en contrepartie de leurs prestations. Les fonds alloués à cet effet s’élèvent à plus de 24 milliards de nos francs par an.
D’ores et déjà, les autorités du pays sont à pied d’œuvre pour que la question d’infrastructures appartienne aux mauvais souvenirs. Pour ce faire, la construction des écoles est en cours. Aujourd’hui, il y a 6 nouveaux lycées secondaires, 2 lycées techniques et plusieurs écoles au niveau fondamental qui sont en cours de réalisation et seraient même opérationnelles cette année. En plus, de nouveaux Centres d’Animation Pédagogiques (CAP) ont été créés et le Ministère de l’Education de Base, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales entend aussi créer des Inspections Pédagogiques dans toues les régions du Mali.
S’agissant de la pédagogie, on peut se réjouir des actions envisagées. En effet depuis deux ans, le recrutement des enseignants par les Assemblées Régionales a cessé. L’Etat est alors contraint chaque année, à l’organisation des concours de recrutement direct des enseignants au compte des Collectivités Territoriales. Cela, pour pouvoir sélectionner au maximum les meilleurs, afin de garantir un avenir meilleur à notre système. Aux autorités maintenant de créer les conditions pour fidéliser ces enseignants.
Au niveau fondamental, le curriculum sera appliqué partout dans le pays. Quant au niveau secondaire, il y a l’exécution de la 10ème commune avec l’introduction de nouvelles matières pour que les élèves formés puissent être sollicités sur le marché d’emploi.
Des difficultés persistent !
En dépit de ces «prouesses» citées plus haut, l’école malienne demeure confrontée à de sérieux problèmes. Cette année 2011-2012 a commencé avec des agitations et grèves. En effet, bien avant même son coup d’envoi, le Syndicat National de l’Education de Base (SYNEB) a décrété une grève de 120 heures et entend aller à une grève illimitée si ses revendications ne sont pas prises en compte.
Le lundi 3 octobre, jour même de la rentrée, les Comités syndicaux de la Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire (COSES) ont tenu leur Assemblée générale. L’ordre du jour portait sur le «prélèvement sur les salaires au titre de l’AMO». En attendant l’Assemblée unitaire de la COSES prévue pour le vendredi, 07 octobre 2011, on peut dire qu’elle ne va pas tarder à brandir une menace de grève.
En ce qui concerne les capacités d’accueil des élèves dans les écoles, le Gouvernement est en position de faiblesse : ses moyens sont très limités. Sur 462 lycées d’enseignement secondaire général que compte le pays, seulement 61 sont étatiques. S’agissant des établissements d’enseignement secondaire technique et professionnel, sur 257, l’Etat ne comptabilise que 17. A cela s’ajoute le non-respect du Gouvernement des clauses qui le lient aux privés, c’est-à-dire le payement des demi-bourses en mars de l’année en cours et les frais scolaires en mai de la même période. Ce comportement de «mauvais payeur» des autorités contribue au faible rendement de la majorité de ces établissements privés, alors qu’ils forment sept fois plus d’élèves que le Gouvernement.
Il a été constaté également que sur une prévision de 172 jours de formation adéquate pour les élèves, au Mali, seulement 122 jours sont utilisés, soit une perte de 50 jours par an. Cela fait, dans les conditions normales, 2 ans de perte pour le fondamental, premier cycle et 150 jours pour le second cycle et les lycées.
Pour solutionner ces problèmes, la conjugaison des efforts du Gouvernement, des acteurs et des partenaires est plus que nécessaire.
Oumar KONATE