Réforme du système de l’enseignement supérieur : Les structures seront en congé à partir du 30 juillet

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Pour insuffler une nouvelle dynamique au système de l’enseignement supérieur,  toutes ses structures seront en congé du 30 juillet au 30 septembre à l’exception de la FSJP, l’IUG et l’IPR de Katibougou. L’annonce a été faite par Mme le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique lors de la conférence de presse qu’elle a animée  le jeudi, 21 juillet 2011 dans les locaux de son Département.

 

 Il y a quelques années, le système de notre enseignement supérieur est confronté à de nombreux problèmes qui sont d’ordre pédagogique, sécuritaire et d’insalubrité. C’est suite à ce constat alarmant que le Gouvernement a, lors de son Conseil des Ministres du 14 juillet 2011, décidé de mettre en congé toutes les structures de l’enseignement supérieur. Il veut mettre à profit cette période de fermeture des structures pour résoudre les différents problèmes.

S’il est vrai beaucoup d’acteurs du secteur de l’enseignement supérieur sont favorable à l’idée, il faudrait néanmoins reconnaître que d’autres ont besoin des explications. D’où la tenue de cette conférence de presse qui a été animée par la Ministre de l’enseignement supérieur, Siy Ginette Bellegarde. Dans ses propos liminaires, elle a sollicité l’accompagnement de la société civile pour une meilleure rentrée académique 2011-2012.

 

Parlant de la pédagogie, elle a révélé que l’Université de Bamako souffre de la pléthore d’étudiant. A l’en croire, elle compte un effectif de 83.000 étudiants alors qu’une Université ne doit pas dépasser  30.000 étudiants. A la rentrée 2011-2012, l’effectif atteindra 100.000 étudiants.  «Déjà, nous sommes à un ratio d’un enseignant pour 100 étudiants, tandis qu’il faut un ratio d’un enseignant pour 20 étudiants pour avoir un enseignement de qualité», a précisé Mme le Ministre.

A cela s’ajoute le problème des programmes inachevés et des inscriptions tardives. Selon Mme Siby, les inscriptions au Mali se font souvent même à la veille des examens de fin d’année. «Conséquence : nos diplômes ne sont pas crédibles aux yeux de l’opinion internationale.Nnous avons franchi la ligne rouge cette année.  C’est pour cette raison que nous avons décidé d’arrêter les dégâts.  C’est inadmissible que l’Etat investisse plus de 50 milliards dans le système pour si peu de résultats», a-t-elle déploré.

 

Il faut aussi  noter qu’en ce qui concerne les résidences universitaires construites pour la plupart depuis 1964, leur dégradation se passe de commentaire. Dans les dortoirs, les  lits sont superposés jusqu’au plafond. Dortoirs et balcons sont saturés. A cela, s’ajoutent la vétusté des bâtiments, la promiscuité de vie des locataires, l’écoulement des eaux usées et des eaux de robinet. Tout ceci est renforcé par l’installation électrique anarchique et les petits commerces de tous genres. De surcroît, les habitants de ces lieux ne sont pas tous des étudiants. Il y a parmi eux des commerçants, des prostituées, des loubards…Ce qui aggrave l’insécurité dans les espaces universitaires.

 

A ces multiples problèmes, Mme le Ministre a indiqué que des solutions sont envisagées. Il s’agira de scinder l’’Université. Ainsi, quatre  autres Universités seront créées avec quatre Rectorats et les Recteurs seront formés à la gouvernance universitaire. En outre, il a été convenu avec la Coordination de l’AEEM de rendre la gestion des campus au Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU). Puisque le campus universitaire de Kabala ne sera pas disponible à la rentrée prochaine, le CNOU a certains bâtiments privés et continue d’en chercher  pour désengorger et abriter les locataires.

S’agissant de l’insécurité, celle-ci trouve déjà un début de solution, car la guerre entre étudiants se faisait en partie au tour de l’argent. Une fois la gestion de ce volet confiée au CNOU, il y aurait moins de problèmes. Il y aura également les policiers qui assureront la sécurité et circonscrire rapidement d’éventuels incidents.

 

Oumar KONATE

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