A partir de la rentrée scolaire 2011-2012, l’enseignement secondaire général (les lycées) va connaître un profond changement tant au niveau des filières d’étude et au niveau des programmes d’enseignement qu’au niveau de l’approche pédagogique. Parallèlement à ce changement, la formation de ceux qui seront chargés (les professeurs) d’appliquer cette forme a été sabotée. D’un mois initialement prévu pour cette formation, elle ne s’est tenue finalement que pendant cinq jours. Cinq jours suffissent-ils aux professeurs pour maîtriser les nouveaux programmes et surtout la nouvelle approche pédagogique qu’est l’approche par compétence et les appliquer conformément aux objectifs indiqués?
Certainement non ! Puisque c’est un profond changement dont il s’agit. D’abord, à la place de la 10ème lettre et de la 10ème science, une 10ème commune verra le jour. En 11ème année, en lieu et place de la SH, de la LL, de la SB et de la SE ; il y aura la 11ème sciences sociales et économiques, la 11ème lettres et arts et la 11 ème sciences. Au niveau de la terminale, six filières vont naître à la place de la SHT, SBT, SET et LLT. C’est six filières sont les suivantes : la terminale sciences sociales (TSS), terminale science économique (TSECO), terminale sciences expérimentales (TSEXP), terminale sciences exactes (TSE), terminale arts lettres (TAL) et la terminale langues lettres (TLL).
Comme les filières d’étude, les programmes d’enseignement seront revus aussi. Ce qui va être surtout un bouleversement, c’est la façon d’enseigner, car la réforme introduira l’approche par compétence en lieu et place de l’approche par objectif. Cela veut dire concrètement que les professeurs doivent changer leur façon d’enseigner. C’est pourquoi une formation solide était nécessaire pour ce faire.
Mais malheureusement, l’équipe de Salikou a préféré perduré dans l’à peu près (l’amateurisme) qui caractérise notre pays. On ne fait rien au sérieux. On ne fait rien pour éviter l’échec des projets. Comment une formation de cinq jours peut permettre aux professeurs de mettre en œuvre une réforme aussi profonde que celle qui sera fonctionnelle dès la rentrée prochaine de nos lycées ?
Que ça soit la formation organisée en 2010 au congé de Noël et celle qui vient d’être organisée du 19 au 23 septembre 2011, elles sont toutes les deux insuffisantes dans la mesure où elles n’ont duré que cinq jours. Non seulement la durée est courte, mais encore les professeurs qui ont participé aux dites formations se sont plaints du manque de sérieux et de la non maîtrise des modules par les formateurs eux-mêmes. Selon un professeur d’Histoire et géographie que nous avons interrogé, « c’était une formalité et non une formation. Les gens du ministère ont organisé cette formation pour pouvoir dire tout simplement après : on a formé tel nombre de professeurs. Si non sincèrement, on a rien appris… »
C’est comme ça qu’on remettra l’école malienne sur pied ? Certainement non, surtout que Salikou reste toujours muet sur les résultats de l’enquête qu’il dit avoir ouvert pour traquer les acteurs de la fuite spectaculaire des sujets du DEF 2011 ! Les maliens doivent encore beaucoup attendre pour voir leur école sur les rails, pas en tout cas au temps de Salikou et son équipe.
M’pè.