Retrait des cartes bancaires au CESB Un réseau de corruption mis en place par des agents d’Ecobank et certains étudiants.

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Depuis plus d’un mois, quelques agents de l’ECOBANK (dont nous avons décidé de taire les noms)  chargés de la distribution des cartes bancaires sont entrain de sevrer impunément plusieurs  étudiants du centre d’enseignement supérieur de Bamako. Prétextant qu’ils n’ont soit pas de numéro matricule au complet ou arguant n’importe quel prétexte pour les priver de leurs cartes, ces agents avec la complicité de certains étudiants dudit centre ont mis en place un véritable réseau de corruption.

 

C’est au terme de plusieurs semaines d’enquêtes que nous avons eu des preuves de ce qui était jusque là que des soupçons. Ainsi nous nous sommes fait passer pour des étudiants venus s’approprier de leurs cartes. Dans le couloir, nous sommes aussitôt interpelés  par un étudiant de carrière que nous appelons affectueusement en fac « les hommes d’affaire ».  Il est venu s’informer sur notre filière d’étude. Apparemment, il y’a des filières qui sont plus prisées que d’autres pour ces malfrats sans scrupules. Par malheur pour nous, nos filières en faisaient partie. 

 

 

« Les cartes ne sont pas disponibles pour les étudiants inscrits en  anglais mais par contre, je peux vous aider à accéder à vos cartes. En échange de ce service, vous me payez 20 000F », s’exprima t-il ainsi en Bambara. Nous rentrons alors dans son jeu, ma collègue lui demanda alors de revoir le prix. « Sur les 20 000 F que je vous demande, je dois remettre 15 000 F aux agents de l’ECOBANK chargés de la distribution et je n’aurais que  5000 F pour moi même ». Toujours pour lui soutirer des informations, nous décidons de mettre fin au marché s’il n’acceptait pas notre dernière proposition, c’est-à-dire 15 000 F ou rien. D’un ton faussement mélancolique, il répondît « ok pour vous arranger j’accepte, moi-même je n’aurais rien venez suivez moi ».  Il nous conduit ainsi jusqu’à son complice, l’agent d’Ecobank. Aussitôt après avoir récupéré nos cartes d’étudiant, il sortit nos cartes et  compléta à dix le numéro matricule incomplet qui était d’ores et déjà en leur possession. Cet exercice terminé,  commença une longue et interminable tournée entre  les 5 agents présents juste pour rentrer en possession de nos cartes bancaires et peut-être ‘’se faire passer au crible pour les éventuels intéressés ’’. 

 

 

Voilà chers lecteurs, le cauchemar dans lequel vivent certains étudiants. Le cas du CESB n’est pas une exception à la règle, aucune faculté n’est à l’abri de ces pratiques. C’est même encore pire que le cas du CESB dans d’autres établissements. Ce réseau de corruption n’est pas sans conséquence. Certaines filles sont mêmes repérées et courtisées à travers leur dossier. Plusieurs témoignages confirmant cet état de fait nous ont été signifiés. Tel le cas de cette fille « Un matin vers 10 heures, je reçois un appel. Je décroche, le monsieur se présente et me dit avoir accès à ma carte bancaire. Curieuse, je lui posais la question de savoir comment est-il rentré en possession de mon numéro. A travers mon dossier, me répondait-il. Il me signifia alors me remettre ma carte bancaire sans me prendre un sou contrairement aux autres, si j’acceptais son invitation. Ma situation financière était telle que, je n’avais pas urgemment besoin  de ma bourse. J’ai donc décliné son offre, mais j’ai remis son numéro à des amies qui étaient intéressées(…) je ne sais pas ce qui s’est passé plus tard, mais deux parmi elles ont quand même eu leurs cartes rapidement ».

Compte tenu de toutes ces situations, il est temps que la direction d’Ecobank et les autorités universitaires prennent des mesures urgentes. Ces genres de pratique ternissent non seulement la réputation de la banque, mais aussi et surtout celle de notre université à la quête d’un nouvel élan. Il s’agit certes aujourd’hui d’un réseau de corruption, mais  qui risque de tourner vers la prostitution si rien n’est fait. Cette enquête menée par notre rédaction, n’est qu’un grain de sable dans la mer. Il existe d’autres pratiques encore pire qui se manifestent au vu et au su de tous et qui risquent de transformer cette affaire de bancarisation en veritable marché noir où tous les vices seront acceptés. Que Dieu nous en préserve !!!

 

LA REDACTION

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