Estimé à 29,18%, le taux de réussite au baccalauréat 2010 est inférieur au 34,89% de l’année dernière, elle-même inférieure à ceux de 2008 et de 2007 qui étaient respectivement de 50,01% et 47,06%.
Après les résultats jugés épouvantables du DEF avec 32, 89%, ce sont les résultats du baccalauréat parus avant-hier soir qui viennent confirmer la brusque mutation entreprise dans notre école. Sur 66 821 candidats inscrits au titre du baccalauréat général ce sont seulement candidats 19 497 qui sont admis soit un taux national de 29,18%. Sur les 2168 candidats inscrits au compte du baccalauréat technique, 1074 sont admis soit un pourcentage national de 49,54%.
Pour le baccalauréat général, les résultats sont repartis en pôles de correction, c’est-à-dire par groupage d’académies. C’est ainsi que les résultats obtenus se présentent en pourcentage comme suit : pôle de Gao (académies de Gao et Kidal) : 22,10% ; pôle de Mopti (académies de Mopti-Douentza et Tombouctou) : 42,56% ; pôle de Ségou (académies de Ségou et San) : 31,31% ; pôle de Sikasso (académies de Sikasso) : 26,57% ; pôle de Koulikoro (académies de Koulikoro et Kati) : 37,86% ; pôle de Kayes (académies de Kayes et Kita) : 25,16% ; académie de la rive gauche de Bamako : 26,04% ; académie de la rive droite de Bamako : 27,32%.
En ce qui concerne le baccalauréat technique, les taux de réussite se présentent par académie et par pôles. Ils se présentent comme suit : Ségou : 16,78% ; Sikasso : 33% ; Koulikoro : 66,90% ; Bamako rive gauche : 50,16% ; Bamako rive droite : 70,92%. Toutes les académies ne sont pas concernées par le baccalauréat technique.
En termes de récapitulatif, c’est le pôle de correction de Mopti qui arrive en tête avec 42,56%, alors que celui de Gao ferme la marche avec 22,10%. S’agissant du baccalauréat technique, l’académie de la rive droite de Bamako se classe première nationale avec 70,92%, tandis que celle de Ségou arrive en dernière position avec 16,78%.
Selon le directeur du Centre national des examens et concours, , Achimi Adama Touré, la baisse du taux national de réussite s’explique par des facteurs comme : le fait d’avoir cette année composé à l’examen dans 7 matières au lieu de 4 pour les années précédentes (reforme découlant des résolutions du forum); le fait que la moyenne annuelle ait eu très peu d’impact sur la moyenne d’admission ; le mode de calcul de la moyenne d’admission (moyenne de l’examen multipliée par 3 plus la moyenne annuelle, le tout divisé par 4) ; le renforcement de la surveillance ; la rigueur renforcée autour de la correction. Outre ces mesures pédagogiques, des raisons politiques sont aussi citées par le directeur du CNEC telles que : avoir des admis plus compétitifs sur l’ensemble du territoire et dans l’espace UEMOA.
« Pour atteindre l’excellence, nous cessons de nous comparer à nous-mêmes », a expliqué M. Achimi Adama Touré.
A l’image du DEF (diplôme d’étude fondamental), les résultats du baccalauréat 2010 sont aussi épouvantables qu’ils découlent non seulement de la volonté des autorités de notre pays d’appliquer dans leur intégralité les résolutions issues du Forum national sur l’éducation tenu en 2008, mais aussi de préparer nos ressources humaines à la compétition de l’intégration.
Décidemment, ce sont les bases de l’excellence qui sont entrain d’être jetées au niveau de notre éducation nationale.
Abdoulaye Diakité