Les résultats des concours d’entrée à la nouvelle ENA, au titre de l’année 2010, ont été proclamés le 05 juillet dernier. Ces concours qui se sont déroulés du 22 au 23 mai 2010 à Bamako, pourvoyaient 100 postes pour touts les corps confondus. A la proclamation des résultats, il y eu 69 admis sur les 100 prévus. Si dans certains corps le nombre recherché a été trouvé, avec souvent une liste complémentaire ( liste d’attente), dans certains, dans certains, les attentes sont loin d’être comblées. Toutes choses qui nous amènent à mettre en cause un système éducatif inadapté et dont le niveau des apprenants baisse régulièrement d’année en année.
Les résultats, qui ont été proclamés par le jury, la semaine dernière, sont une honte, une humiliation pour un système éducatif inadapté, aux multiples innovations pédagogiques, aux programmes inachevés, aux effectifs pléthoriques et au manque de discipline dans les écoles. Ils viennent ainsi corroborer tout le mal qu’on dit de l’école malienne en ce qui concerne la baisse en flèche du niveau des élèves depuis plus d’une décennie. En effet, dans une interview au journal télévisé, le directeur de l’ ENA, Mr Fousseyni Samaké, à propos de la moyenne d’admission faisait savoir « qu’il fallait avoir une moyenne supérieure ou égale à 10 ».Ainsi, sur les 8455 candidats qui ont réellement composé, il n’ y a eu que 69 admis.
Ces résultats étalent au grand jour toutes les tares de l’école malienne, qui depuis plus d’une décennie, se bat dans de nombreux problèmes : sorties intempestives des élèves et étudiants, multiples grèves des différents syndicats d’enseignants, le laxisme des autorités dans la gestion des différents problèmes, la création dans le désordre et sans suivi des écoles privées avec son corollaire de baisse continue du niveau des élèves. L’école malienne est malade de son système, de ses décideurs et de ses acteurs. La défaillance de l’école est notoire à tous les niveaux et les gens s’accusent mutuellement sans chercher de véritables de véritables solutions.
Les enseignants semblent être semblent être le facteur central de la baisse de niveau des élèves. L’enseignant, qui est responsable de l’avenir intellectuel et professionnel des élèves, autrefois distingué par sa connaissance, sa façon de transmettre et son comportement n’est plus à la hauteur de la tache. Ainsi, dans le fondamental, aujourd’hui, tout le monde enseigne : des électriciens, des comptables, des secrétaires, des recalés de la 9ème et du lycée…. Sans formation pédagogique préalable se versent dans l’enseignement pour ne pas rester en chômage. Cette situation fait que des élèves arrivent au cycle secondaire avec des niveaux très faibles. Quant au secondaire, il se caractérise aujourd’hui par la création dans le désordre et sans suivi des plusieurs écoles privées, le manque d’enseignants qualifiés, de manuels scolaires, de bibliothèques , de laboratoire et surtout le non paiement des salaires du personnel enseignant dans les écoles privées. Au niveau supérieur, les effectifs pléthoriques font que les professeurs multiplient seulement les brochures pour les vendre aux étudiants. A tous ces maux s’ajoutent l’attitude de nos autorités qui ont fait de l’école un problème de seconde main. Etant donné que l’éducation est un facteur important du développement d’un pays, il est urgent que nos autorités prennent à bras- le corps le problème de l’école malienne pour la faire sortir de l’impasse.
Surtout à cette période de mondialisation ou d’intégration, nos cadres doivent avoir le niveau requis pour être compétitif sur le marché de l’emploi. Les résultats de ces concours directs d’entrée à l’ENA doivent interpeller nos plus hautes autorités à faire de l’école malienne une priorité pour le développement futur de notre pays.
Ainsi, après avoir procédé à la vérification du calcul des notes, le jury a déclaré admis les candidats suivants aux concours directs d’entrée à l’ENA au titre de l’année 2010 :
Corps des administrateurs civils
Nombre de places mises au concours : 20
Nombre de candidats présentés : 607
Nombre de candidats admis : 05
Liste complémentaire (liste d’attente) : néant
Corps des conseillers des affaires étrangères
Nombre de places mises au concours : 10
Nombre de candidats présentés : 1.198
Nombre de candidats admis : 10
Liste complémentaire (liste d’attente) : 05
Corps des administrateurs du travail et de la sécurité sociale
Nombre de places mises au concours : 08
Nombre de candidats présentés : 1.131
Nombre de candidats admis : 02
Liste complémentaire (liste d’attente) : néant
Corps des inspecteurs des douanes
Nombre de places mises au concours : 20
Nombre de candidats présentés : 1.889
Nombre de candidats admis : 20
Liste complémentaire (liste d’attente) : 05
Corps des inspecteurs des services économiques
Nombre de places mises au concours : 05
Nombre de candidats présentés : 178
Nombre de candidats admis : 01
Liste complémentaire (liste d’attente) : néant
Corps des planificateurs
Nombre de places mises au concours : 15
Nombre de candidats présentés : 832
Nombre de candidats admis : 09
Liste complémentaire (liste d’attente) : néant
Corps des inspecteurs du trésor
Nombre de places mises au concours : 05
Nombre de candidats présentés : 159
Nombre de candidats admis : 05
Liste complémentaire (liste d’attente) : 05
Corps des inspecteurs des finances
Nombre de places mises au concours : 12
Nombre de candidats présentés : 1272
Nombre de candidats admis : 12
Liste complémentaire (liste d’attente) : 05
Corps des inspecteurs des impôts
Nombre de places mises au concours : 05
Nombre de candidats présentés : 1189
Nombre de candidats admis : 05
Liste complémentaire (liste d’attente) :05
Moussa Diarra