Au mois de février dernier, dans une de ces conférences de presse, lors de la précampagne présidentielle d’avril 2012 dont il était candidat, Cheick Modibo Diarra avait abordé avec désolation le système éducatif malien. Il est allé jusqu’à dire que le Mali est dernier dans la sous-région en matière d’éducation.
L’astrophysicien, Cheick Modibo Diarra a été l’un des intellectuels qui ont tout le temps critiqué le système éducatif du Mali. A son retour au bercail pour des ambitions présidentielles, ce sujet était le seul qui pouvait le mettre sur les nerfs. Lors d’une de ces conférences de presse au mois de février dernier, il n’a pas mâché ses mots quant à la qualité de l’éducation Malienne qu’il jugeait désolant et humiliant. En ce temps, il disait que « le Mali est dernier en matière d’éducation dans la sous région. » Un jugement qui lui a valu tous les pêchés du monde. Jusqu’a ce que certains l’ont qualifié d’ennemi du Mali.
Six mois après, le constat amer est patent. La réalité lui donne raison ? Les résultats du baccalauréat de 2012 ont été un coup de foudre, 12% sur un nombre de 103 185 candidats selon la structure chargée des examens. Un pourcentage jamais enregistré sous l’aire démocratique qui a habitué les parents d’élèves et les élèves à des pourcentages plafonds, de 30, 32 si non à plus de 36%.
Selon des enseignants du lycée que nous avons interrogés et qui font presque la même lecture de la situation, « il n’ ya pas eu de marge de tolérance comme les années précédentes. Ceux qui sont admis cette année, ont eu le bac à la sueur de leur front. »
Pour Moussa Traoré père de deux candidats qui ont échoué « je suis vraiment abattu avec l’échec de mes enfants. Mais je ne suis pas surpris du pourcentage, car les animateurs de l’Association des Parents d’Elèves ont été fermes cette année. Ils ont dit qu’il n’y aura pas de marge cette année. Les résultats seront proclamés mêmes si c’est un seul candidat qui est admis. » « Si cela peut redresser le système éducatif, je suis d’accord avec eux et j’encourage le gouvernement. »
Un agent de l’académie de la rive droite nous dira que « le gouvernement actuel veut complètement changer le système éducatif. A travers une méthode qu’on peut qualifier de ‘’sélectif’’ car dorénavant, ce sont les méritants seulement qui passeront au niveau de tous les ordres d’enseignement. »
Boubacar Yalkoué
