La rencontre a permis d’expliquer aux partenaires techniques et financiers les problèmes du système éducatif et de leur détailler le chantier des réformes.
La recherche de solutions aux problèmes qui minent le système éducatif continue de mobiliser les responsables en charge de l’éducation, de la formation professionnelle et leurs partenaires technique et financiers (PTF). Dans le cadre du dialogue politique sur le financement du secteur, entamé le 17 février dernier, ces responsables et les PTF se sont rencontrés jeudi à l’hôtel Radisson Blu. La rencontre a servi de cadre à des échanges sur les problèmes de notre système éducatif, les reformes en cours. Elle a permis de convaincre les partenaires d’investir davantage dans le secteur, afin de répondre aux besoins socio-économiques du pays. Les travaux étaient conjointement présidés par le ministre de l’Education de l’Alphabétisation et des Langues nationales, Salikou Sanogo, ses homologues Mme Siby Ginette Bellegarde de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et Daba Diawara de la Réforme de l’Etat, assurant l’intérim du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Elle s’est déroulée en présence de Mme To Tjoelke, chef de coopération des Pays-Bas au Mali et chef de file des partenaires technique et financiers. La mise en œuvre du Programme décennal de l’éducation a permis des avancées significatives dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle.
Dans l’exécution de la troisième phase du Programme d’investissement du secteur de l’éducation (PISE III), des mesures visant à apporter des innovations au secteur de l’éducation ont aussi été adoptées, a indiqué Salikou Sanogo. Le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales a également rappelé les mesures politiques et les grands chantiers en cours en vue de sortir notre école de l’ornière, sans oublier certains défis qui constituent les préoccupations de l’heure. Le sous-secteur de la formation professionnelle est engagé dans une nouvelle dynamique enclenchée visant à le rénover et à le structurer afin qu’il prenne place dans le système de formation et de qualification professionnelle, a indiqué Daba Diawara. Pour l’année scolaire 2011-2012, 10.000 jeunes devront ainsi être accueillis dans les différentes filières du dispositif de formation initiale. Près d’une trentaine de filières de formation seront créées pour plus de 70 localités concernées. Des efforts ont été faits pour prendre en compte les publics qui étaient éloignés de la formation professionnelle. Pour ce faire, une cinquantaine de handicapés auditifs et une soixantaine de jeunes arabisants ont pu commencer la formation. Pour faciliter l’insertion des apprenants sur le marché du travail, les pouvoirs publics ont choisi de renforcer les liens avec le monde du travail, à travers l’utilisation systématique d’approches méthodologiques et pédagogiques adaptées. Ces actions seront complétées par la création de cellules d’insertion dans les centres de formation, l’enseignement de module de formation sur la culture entrepreneuriale et le leadership, l’introduction de programmes de sensibilisation sur le VIH/sida et sur la sécurité routière.
Selon Daba Diawara, l’ensemble des procédures de création et d’habilitation de ces centres de formation est en cours de révision. Cette action sera complétée par une meilleure orientation des subventions de formation versées au secteur privé, afin de soutenir le développement d’une offre de formation privée crédible et de qualité répondant aux besoins de développement et complémentaires de l’offre publique. Il est urgent de donner à ce sous secteur les moyens nécessaires permettant d’atteindre son objectif à savoir former des ressources humaines qualifiées pour soutenir la croissance et la compétitivité de notre économie, a estimé le ministre Diawara. Pour l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde a rappelé les reformes entreprises et les raisons qui ont prévalu à la décision de fermeture de l’université depuis juillet dernier. Dans cette logique, la scission de l’université de Bamako en quatre pôles universitaires devrait permettre d’apporter une réponse significative à la gestion des flux et améliorer le cadre administratif et de gestion de ces universités. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a rassuré les partenaires de l’ouverture des universités de Bamako d’ici la fin du mois de décembre. Dans leurs interventions, les représentants des partenaires ont salué les efforts consentis par les pouvoirs publics dans la dynamique de la recherche de solutions aux problèmes de l’école. Ils ont réitéré leur engagement à soutenir notre pays dans cette logique. Cependant, les partenaires techniques et financiers recommandent une amélioration de la qualité des documents soumis à leur analyse et souhaitent plus de communications entre les deux parties.