Dans le cadre de la moralisation des examens, les autorités en charge de l’éducation au Mali se sont engagées, depuis quelques années déjà, dans une très grande réforme du système éducatif et du mode d’organisation des différents examens, afin de contrecarrer certaines mauvaises pratiques.
Dès son arrivée à la tête du département de l’éducation nationale, Mme Togola Jacqueline Nana a entrepris une nouvelle démarche, celle de redonner une bonne image à l’école malienne. La dame de fer du gouvernement actuel a commencé par le nettoyage de l’administration scolaire. L’une de ses actions principales était la moralisation des examens de l’année académique 2014.
A travers différents messages, elle a fait une mise en garde à tous ceux ou celles qui se livreraient à des pratiques de ventes de sujets. Des mesures draconiennes furent prises par le département.
Mais curieusement, nous avons assisté à une fuite de sujets orchestrée par des individus mal intentionnés, lors des examens de fin d’études de cette année. Certainement pour saboter toutes les actions venant de Mme le Ministre.
Les actions vicieuses de ces individus ont atteint un degré jamais inégalé, à cause d’une fuite organisée à large échelle autour des épreuves du Diplôme d’Études Fondamentales (Def).
Fac à une telle situation et tirant les leçons de la gravité du sabotage qui a entouré les épreuves du DEF, Mme le Ministre s’est dit qu’une fuite similaire était prévisible pour celles du Baccalauréat. Ainsi, elle est passée à la vitesse supérieure avec son plan B.
Mme Togola Jacqueline Nana a anticipé les choses en prenant ses responsabilité. Elle a commencé par suspendre le directeur national du Centre des Examens et Concours, puis elle a mis sur la touche la quinzaine d’agents qui constituait la Commission d’organisation des examens de fin d’année scolaire.
Après ces actes qui ont surpris les intéressés, elle a ensuite désigné une commission restreinte autour de son cabinet, afin de remplacer les sujets choisis par l’autre commission soupçonnée d’appartenir à un réseau de vente de sujets. D’où le chamboulement et le retard constaté dans le démarrage des épreuves du baccalauréat, le mardi 10 juin.
DES ARRESTATIONS OPÉRÉES
Nous pouvons dire que la tâche n’a pas été facile, mais les examens se sont déroulés dans des conditions acceptables.
Une fois les épreuves du Bac bouclées, Mme le Ministre s’est lancée dans la bataille pour démanteler le réseau des fraudeurs. Cette bataille conduisit à l’arrestation, le lundi 23 juin dernier, des membres du fameux réseau spécialisé dans la vente des sujets d’examens et de vrais-faux diplômes du Def et du Baccalauréat notamment.
Ce réseau mafieux existerait depuis plus de 20 ans au niveau du Ministère.
A la suite d’investigations que Mme le Ministre de l’Éducation Nationale, Togola Jacqueline Marie Nana, a fait diligenter par les services de sécurité et de renseignements, des têtes sont tombées.
Menées par la Brigade d’Investigation Judicaire (Bij) sous la responsabilité de l’Inspecteur Papa Mamby Kéita, surnommé l’“épervier du mandé”, lesdites investigations ont vite conduit à l’arrestation de quinze (15) personnes, dont la majorité exerce au sein même du département de l’éducation. La plupart de ces individus proviennent des structures de l’éducation telles que le Cnece (Centre National des Examens et Concours de l’Éducation), la Dnef (Direction Nationale de l’Enseignement Fondamental), de l’Enseignement Supérieur, le Cap (Centre d’Animation Pédagogique) de Banankabougou (quartir de la Rive droite de Bamako).
RALENTISSEMENT DANS LES ARRESTATIONS ET LIBÉRATION DE CERTAINS SUSPECTS
Après cette première vague d’arrestation, un certain ralentissement est constaté dans les interpellations depuis quelques jours. Certaines informations font même état de libération en douce de certains des 15 suspects initialement interpellés.
Toujours selon ces informations, ces 15 suspects seraient en fait du menu fretin, c’est-à-dire des individus qui ont très peu de poids dans le réseau des fraudeurs. Et que de “gros poissons”, c’est-à-dire des individus jouissant d’importants moyens et impliqués dans le réseau, “seraient dans une logique de banquer auprès de qui de droit pour obtenir la liberté des fretins”.
En tous les cas, les observateurs sont unanimes à souligner que du côté de l’inspecteur Papa Mamby Kéita, surnommé l’“épervier du mandé”, aucune pression ne pourra le faire fléchir dans ses investigations et interpellations.
Mais pour ce qui est du côté des responsables de la justice, la question est toute autre: le Département de la Justice a-t-il ordonné un ralentissement dans les interpellations? A-t-il ordonné la libération de certains des suspects?
Ces questions méritent une réponse, surtout que lors du lancement de la session de la Cour d’Assises de Bamako, le lundi 7 juillet courant, le Procureur général Daniel Tessougé a clairement dit que la fraude aux examens est “un crime contre l’avenir du Mali et c’est pour cela que j’ai instruit l’ouverture d’une enquête pour que toutes les responsabilités au plan pénal soient situées”.
Laya DIARRA
J’avais dit que le Ministre perd son temps. La cour suprême est la et comme aux faux fonctionnaires elle donnera raison aux prévenus dans cette histoire
Comments are closed.