Malgré le déblocage des salaires des enseignants, le bras de fer continue entre le Gouvernement et les enseignants. L’heure est toujours aux négociations.
Kaly DIAKITE, Sergent Chef chargé de la Cellule de Communication de la Direction Générale de la Police Nationale : ‘‘Les enseignants avaient posé des conditions et demandé au Gouvernement de faire un effort pour qu’ils suspendent le mouvement’’.
«Le Mali traverse un moment difficile de son Histoire. Donc, aucun sacrifice n’est de trop. Ils doivent mettre un peu d’eau dans leur vin afin que nos enfants puissent aller en classe. Nous, parents d’élèves, nous sommes d’accord avec eux, nous les suivrons partout ; mais, on ne peut pas comprendre qu’on veut une chose aujourd’hui et son contraire demain. Quant vous obtenez à peu près 50% parce que je pense que sur les 10 points de revendication ils ont eu satisfaction sur 7 points, je crois que si on est de bonne foi on peut revenir à des sentiments meilleurs pour voir les intérêts des enfants.
Ainsi, l’Etat a décidé de débloquer leurs salaires ; donc, un grand pas est franchi. J’invite les enseignants à reprendre le chemin de l’école et poursuivre leurs revendications. Je suis d’accord avec eux ; mais, il faut aussi qu’ils fassent un effort voire même un sacrifice pour le pays.
En ce qui concerne le dialogue national ou concertations nationales, je pense que c’est une bonne chose que les autorités de ce pays veulent instaurer. On avait besoin de ça il y a longtemps. Seul un cadre de concertations nationales pourra sauver notre pays du chaos. J’invite les autorités à associer tous les Maliens et Maliennes dans ce grand dialogue. Il nous faut, donc, écouter et amplifier les voix qui nous appellent à la raison et surtout à l’unité. Il faut que le Cercle soit restreint comme on a l’habitude de voir. Tous les Maliens à son mot à dire pour la reconstruction de notre beau pays. Le bateau Mali va tanguer mais ne chavirera jamais».
Seyba Badian Konaré, Directeur des Ressources Humaines de Entreprise Générale Traoré et Frère “EGTF” : «Pour moi ç’a été une déception surtout pour le cas de l’école les autres là ne m’intéressent pas. On s’entendait à ce qu’IBK prenne une décision claire concernant la grève des enseignants. Et c’est bon de répartir quelques milliards entre les zones qui sont en conflit et les Déplacés. On est vraiment déçus parce qu’au lieu de s’occuper de nos problèmes d’ici, il va parler voire pleurer de l’incendie de “Notre Dame “de Paris et, heureusement, il a compris qu’il ne faut pas pleurer à n’importe quel moment ; , Macron n’a pas levé le doigt, jamais parler d’Ogossagou à ce que je sache. Je suis Chrétien, c’est ; mais, c’est le plus touchant pour nous les Maliens, il y a eu plusieurs morts».
Hamidou TRAORE, Secrétaire Général du Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales de la Division locale de Niono : «Je pense que le Président IBK est un peu en retard. En tant que Chef Suprême, il est un peu en retard parce que ça fait longtemps que la crise a commencé il ne devrait pas s’asseoir et regarder bien vrai que les Ministres ont fait des différentes rencontres avec les différents Secrétaires Généraux sans succès. Il devrait prendre la situation en main depuis fort longtemps. Et on ne voulait pas en arriver jusqu’à ce point. Ses allocations de l’autre jour m’ont un peu apaisé la tension ; mais, nous sommes toujours en attente de nos salaires ; car, jusque là, seules quelques communes de la Région de Ségou ont reçu leurs salaires du mois de mars. Et je tiens à préciser que le déblocage des salaires n’est pas lié à la reprise des cours mais c’est pour la reprise des négociations. Donc, il ne faut pas que les populations confondent les choses et nous sommes toujours en observation et je pense que cette, fois-ci, qu’il y aura un dialogue consensuel et nous sommes tous préoccupés par cette situation».
Korotimi Dembélé, Enseignante au Lycée public de Sikasso : «A mon avis, la grève persiste à cause des fausses promesses de l’Etat. Il n’a pas honoré ses engagements de 2016, raison pour laquelle nous en sommes là aujourd’hui. Quant aux revendications, elles sont au nombre de dix points. Ainsi, l’Etat ne veut pas satisfaire tout ce qui est question d’argent comme les primes de logement, j’en passe. Pour ce qui est de risque de l’année blanche, je dirais non ; car, on a un faux Etat capable de tout. Nos dirigeants sont capables d’organiser des examens sans les professeurs comme ils l’ont fait en 2008. Donc, si les élèves se laissent faire on n’assistera jamais à une année blanche à moins que le contraire se produise, c’est-à-dire une prise de conscience de leur part. L’adresse du Président de la République à la Nation nous a plu ; mais, seulement qu’il devrait être précis et décisif nous concernant».
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