Répression de la marche des enseignants : L’échec du gouvernement à satisfaire les syndicats

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La marche pacifique des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre réprimée, mercredi dernier, dans le sang, montre une fois de plus que le régime autoritaire du président Ibrahim Boubacar Keïta est à bout de souffle pour faire face à la demande sociale de son peuple.

A l’appel des responsables du regroupement des syndicats d’enseignants, les militants ont investi, mercredi dernier,  la place de la Liberté où la marche devait prendre son départ. À l’heure indiquée, le cortège des marcheurs, à leur tête les leaders syndicaux, a pris le départ pour la primature logée à la Cité administrative. Au cours du trajet, les marcheurs scandaient des slogans et brandissaient des banderoles qui demandaient l’application de l’article 39.

Arrivés au monument de l’Indépendance, les marcheurs, qui ne se doutaient de rien, ont été accueillis par des gaz lacrymogènes lancés, selon eux, par les policiers. Ils ont été surpris de voir les forces de maintien de l’ordre s’acharner sur eux comme des malpropres. Le bilan de cette répression, selon les organisateurs de la marche, est de plusieurs militants blessés. La police a aussi procédé à des arrestations.

Aux dernières nouvelles, après l’audition des responsables, nous apprenons que les militants arrêtés ont été libérés. Et que les syndicaux ont décidé d’une trêve, une bonne nouvelle pour les parents d’élèves.

La répression comme mode de gestion n’est pas nouveau chez le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Chaque fois qu’il fait face aux revendications d’une couche socioprofessionnelle de son peuple, sa réponse a toujours été la manière forte. On se rappelle quand il est arrivé à la primature, en 1994, il a fermé les écoles. Il  croyait dur comme fer que cette fermeture allait être la solution aux problèmes de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). La suite est connue de tous.

En 1997, pour la réélection du président Alpha Oumar Konaré, il est passé par la même répression pour écarter les candidats à la présidentielle du 11 mai 1997. Sous son ordre, tous les leaders des partis politiques, regroupés au sein du Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO), ont tous été arrêtés et dispersés entre les différentes prisons à l’intérieur du pays. Ces arrestations ont ouvert le boulevard de la réélection du président sortant qui faisait face à un poids léger de la scène politique malienne.

Le président IBK, enfermé dans sa tour d’ivoire à Sébénicoro, doit savoir que les temps ont changé et que les acteurs ne sont plus les mêmes. Les syndicats d’enseignants à travers cette marche pacifique réprimée ne demandaient pas l’impossible au gouvernement, mais l’application de l’article 39 qui leur accorde une augmentation de 20% sur leur salaire. La répression des manifestations pour contraindre les syndicats à renoncer à leurs revendications est révolue.

Il est temps que le gouvernement fasse son mea-culpa. La répression ne saurait être une réponse à la demande sociale dans la mesure où les syndicats d’enseignants ont raison sur toute la ligne.

Yoro SOW

 

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