Les résultats de la session de juin 2014 du Diplôme d’Études Fondamentales (Def), tombés dans la nuit du dimanche 06 au lundi 07 juillet 2014 avec un pourcentage de 42,27 % de réussite, ont prouvé à suffisance que le mode de répartition des candidats à travers les différents centres a joué sur les écoles privées.
Dans le cadre de la moralisation des examens, les autorités en charge de l’éducation au Mali se sont engagées, depuis quelques années déjà, dans une très grande réforme du système éducatif et du mode d’organisation des différents examens, afin de contrecarrer certaines mauvaises pratiques.
Si dans le temps les écoles privées étaient considérées comme les meilleures écoles, aujourd’hui plusieurs d’entre-elles contribuent au pourrissement du système éducatif, caractérisé par la corruption et la fraude. Selon les constats, la quasi totalité de ces écoles se soucie peu des conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves.
“Les réformes en cours concernent toutes les écoles du Mali. Mais, plus particulièrement, il s’agit de mettre fin à certaines mauvaises pratiques au sein de certaines écoles privées qui passent par des chemins tordus pour faire réussir leurs candidats au DEF et au baccalauréat. Tous les candidats sont égaux. Donc, ils doivent tous bénéficier des mêmes chances pour réussir ou échouer. L’Etat est désormais plus que jamais décidé à mettre fin à certaines mauvaises pratiques quotidiennes au sein de l’école”, nous confiait un responsable du Ministère de l’Éducation, il y a deux ans.
Les nouvelles autorités du pays sont dans cette même dynamique de lutte contre la fraude, la corruption, l’achat des consciences et des notes, etc… Lors des examens du Def et du baccalauréat, certains promoteurs, avec la complicité de certains responsables du Ministère de l’Éducation et de l’académie, trouvaient les voies et moyens pour maintenir leurs candidats dans leurs propres établissements. Et tous les moyens étaient bons pour faire des faveurs à ces candidats en violation flagrante des textes qui régissent l’organisation des examens au Mali. Avec le nouveau mécanisme mis en place, désormais les élèves de ces écoles sont dispersés à travers les différents centres. Cela a donc contribué à l’échec de plusieurs élèves de ces écoles privées.
“Cette années, le DEF n’a pas marché chez-moi. Ils ont dispersé nos candidats par-ci, par-là. Ils ne sont pas habitués à cela. Les autres années, ils composaient ici chez nous. Je ne suis pas le seul, il y a tant d’autres écoles privées qui sont confrontées au même problème. Désormais, nous allons nous préparer dans ce sens. Les autres années, je dépassais les 85% sinon les 90 %, cette année je suis seulement à environ 30 % de taux de réussite”, nous a indiqué, le lundi 07 juillet 2014, le directeur d’une école privée, après la publication des résultats du DEF.
Tougouna A. TRAORÉ