La rentrée académique universitaire 2016-2017, s’est effectuée, le mardi 27 décembre 2016, au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba sous le thème « La recherche universitaire au service du développement, le MRTC : un centre de d’Excellence dans la lutte contre le paludisme ». C’était sous la haute présidence, du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Assétou Founè Samaké Migan, du Chef du Gouvernement, Modibo Keita et ses membres; des Recteurs des Universités et leurs doyens des Facultés ; des Directeurs généraux des Grandes Ecoles et Instituts.
Le professeur Ogobara Doumbo, pendant une heure, a expliqué sa leçon inaugurale pour la rentrée universitaire. Il a mis un accent particulier sur la santé notamment le paludisme, un domaine dans lequel le Mali a fait des efforts grâce à un de ses centres de recherche universitaire : « Malaria research and training center (MRTC) : Un centre d’excellence dans la lutte contre le Paludisme ». Ce Centre a été initié en 1976 au sein de l’Ecole nationale de Médecine et de pharmacie d’alors grâce à une gestion rigoureuse et prospective, et a connu un rayonnement national, africain et mondial, comme en attestent les nombreux prix qui lui ont été attribués, ainsi qu’à ces principaux animateurs. Le professeur n’a pas mâché ses mots sur le manque de moyens et le vieillissement accru du corps professoral, et que si rien n’est fait notre enseignement supérieur affrontera une crise d’enseignants très grave. Pour le vaccin du paludisme, il a signalé que d’ici 20 à 30 ans l’objectif sera atteint par la bonne collaboration des chercheurs scientifiques.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Assétou Founè Samaké Migan a souligné que conformément à l’engagement du Chef d’État de redynamiser le sous-secteur, le département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique poursuit la mise en œuvre des réformes dans l’esprit de la Concertation nationale sur l’avenir de l’Enseignement supérieur au Mali. Elle a fait savoir que c’est le manque d’enseignant qui demeure le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des réponses robustes. Pour preuve, elle a relevé que « les chiffres nous indiquent que le rapport Enseignants et étudiants pour notre pays est de 1 enseignant pour 51 étudiants. La norme envisagée par l’UNESCO indique un ratio de 1 enseignant pour 30 étudiants. Ce ratio se creuse davantage quand il s’agit des enseignants de rang magistral. Dans certaines de nos universités, ce rapport nous indique le ratio d’un enseignant de rang magistral pour 218 étudiants. A ces besoins des établissements existants, s’ajoutent ceux des nouvelles créations telles que l’École de Journalisme, l’Institut Cheick Zayed et l’Institut des Hautes Études et de Recherches Islamiques Hamed Baba de Tombouctou ».
Pour optimiser des ressources, a-t-elle avancé, l’enseignement supérieur connait des paradoxes; le budget de recrutement sert préférentiellement à payer les heures supplémentaires ; plus elles sont importantes, moins nous recrutons. « Le manque d’enseignants et d’infrastructures sont les causes de l’augmentation des heures supplémentaires, la matérialisation des solutions ci-dessus, nous permettra de sortir de ce cercle vicieux », a-t-il révélé.
Quant aux ressources destinées aux étudiants, Mme le ministre a confirmé que leur gestion s’améliore d’année en année avec la bancarisation des bourses et les inscriptions en ligne.
Toutefois, a-t-elle reconnu, beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de vie et d’étude des étudiants. « Un accent particulier sera mis sur le tutorat en termes d’accompagnement des étudiants, ainsi que les activités para-universitaires indispensables à la formation des compétences transversales en matière de communication de sociabilité, de leadership et de citoyenneté », a-t-elle martelé.
Parlant du plan infrastructure, elle a martelé que l’achèvement de la Cité Universitaire de Kabala soulage le département, cependant certaines pratiques peu commodes se poursuivront à savoir la tenue des cours magistraux des grands groupes dans les salles de spectacles. C’est pourquoi, a-t-elle renchéri, « nous avons pris le devant dans le montage du projet Kabala 2 ».
Pour le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, la rentrée universitaire est une occasion d’évaluer le bilan annuel des universités, grandes écoles et Instituts du Mali sur ce qui a été fait, ce qui reste à faire au cours de l’année écoulée en termes de résultats. Mais aussi d’étaler les difficultés auxquelles sont confrontées l’ensemble des institutions de notre système d’enseignement supérieur. Il a reconnu les difficultés soulignées avant de promettre plus d’engagement de l’État surtout pour la promotion de la recherche au Mali. Il a avoué que tout n’est pas rose chez les chercheurs, « malgré les ressources maigres que les chercheurs maliens possèdent, ils font aujourd’hui la fierté de la nation ».
Seydou Karamoko KONE