Présidée par le Chef de l’Etat S.E Ibrahim Boubacar Keita, en présences du Premier ministre Modibo Keïta et plusieurs membres de son gouvernement, la rentrée solennelle de cette année avait pour thème :« la recherche universitaire au service du développement, le MRTC (Malaria research and training center) : un centre d’excellence dans la lutte contre le paludisme ». La cérémonie qui a mobilisé une forte représentativité des enseignants chercheurs de plusieurs ordres et des étudiants venus des différentes facultés de la place, s’est tenue le 27 décembre 2016 au Palais de la culture Amadou Hampaté Bâ.
Le maire de la commune V Amadou Ouattara, dans son mot de bienvenue, a remercié les plus hautes autorités pour avoir retenu sa commune pour abriter la présente cérémonie. Pour l’édile, la volonté déjà affichée par nos plus hautes autorités, dans les perspectives d’instaurer la qualité au sein de l’enseignement supérieur n’est plus à démontrer. C’est dans cette même dynamique que s’inscrit l’engagement du président de la République, d’où sa présence régulière dans des tels évènements, tant que son agenda le lui permet.
C’est l’icône de la recherche sur le paludisme dans notre pays, le Pr Ogobara Doumbo qui a été choisi pour présenter la leçon inaugurale de ladite rentrée solennelle des grandes écoles et universités. Comme on s’y attendait le Pr Ogobara Doumbo a fait un exposé magistral sur des résultats enregistrés par son centre. Ceux-ci donnent de l’espoir et laissent croire qu’il est possible de bouter le paludisme hors de notre pays. L’éminent chercheur a aussi abordé l’impact du MRTC sur les ressources humaines au sein de l’université depuis sa création en 1976 à nos jours.
Au nombre de celles-ci on peut noter 50 professeurs de rang A issus du MRTC servant à l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB) ; 12 leaders d’unité-laboratoire ; 2 présidents de conseil d’université ; 2 recteurs d’universités ; 1 directeur du Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) ; 3 doyens de facultés et 1 directeur d’école doctorale. De même, le Centre a obtenu des résultats tangibles dans la lutte contre certaines maladies comme la malaria (épidémie, stratégies, vaccins) ; l’onchocercose ; les schistosomiases ; filarioses (épidémiologie, traitement) ; la dracunculose etc. « Fort de ces résultats le MRTC ambitionne de recouvrir tout le territoire national par des centres de recherche avec des équipements de dernière génération » a fait savoir le Pr Doumbo.
Par ces mérites, le Centre a été présenté au président de la Banque islamique de développement (BID) à Djedda. Cela a suscité la mobilisation des pays du Sahel pour l’élimination de la malaria. Aussi, dans une logique d’engagement et de détermination, des centres de recherche ont été créés dans certains endroits du pays. Il s’agit entre autres de ceux de Bancoumana, Ouéléssébougou, Bandiagara, Kalifabougou etc.
2.584.317 de cas enregistrés en 2014 : En Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dira que la présence du Chef de l’Etat à la cérémonie démontre sa conviction, par rapport au rôle central de l’éducation et du travail intellectuel dans le progrès d’une nation. « La question de l’enseignement demeure le problème des problèmes, le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des solutions et le plus rapidement possible » a ajouté Pr Assétou Founé Migan.
Elle dira que certains chiffres donnent froid au dos. Comme exemple le ratio de un enseignant pour 51 étudiants, alors que la norme envisagée par l’UNESCO donne le ratio d’un enseignant pour 30 étudiants. Cet écart au niveau de ratio se creuse davantage quand il s’agit des enseignants de rang magistral. Situation qui laisse penser à doter notre pays de ressources enseignantes, le plus rapidement possible a-t-elle souligné.
Abordant la question de l’amélioration des conditions des étudiants, le chef du Département du MESRS, pense qu’il est nécessaire de revoir à la hausse, les ressources allouées à ceux-ci par l’appui des banques. Aussi « l’achèvement de la Cité universitaire de Kabala, sur instruction du chef de l’Etat, la rénovation de l’École normale supérieure (ENSUP) sont autant d’acquis et de chantiers qui contribueront à l’amélioration des conditions des apprenants » a estimé Pr Assétou Founé Migan.
guise de réponse à la leçon inaugurale éloquemment exposée par le Pr Ogobara Doumbo, le président IBK a d’abord déploré des cas de décès dus au paludisme dans le monde. Ce même constat a été fait pour le Mali, avec 2.584.317 de cas enregistrés en 2014. Situation qui s’explique par un taux de 39% de cas comme motifs de consultation dans nos cabinets et aussi la principale cause de mortalité avec 13%.
Mais selon le chef de l’Etat, « tout n’est pas noir, tout ne saurait être noir, la recherche malienne est rose, malgré sa pauvreté en ressources humaines et en ressources financières. Savoir que nous sommes à un tel niveau de l’édifice mondial de recherche nous fait obligation, pas seulement d’y demeurer, mais d’aller encore plus loin, plus haut » a-t-il avancé. Les prix prestigieux qui ont été décernés au MRTC à travers le monde constituent à cet égard des raisons d’espérer a assuré le président Ibrahim Boubacar Keita.
Ainsi, par cette reconnaissance à l’échelle mondiale, les Maliens peuvent trouver des solutions intelligentes à toutes les difficultés qui freinent notre développement..« Les résultats obtenus par le MRTC prouvent qu’il existe un génie malien que vous les universitaires devez mobiliser au service de notre peuple. Pour ma part, j’engage le gouvernement à mobiliser toutes les ressources nécessaires indispensables à l’accomplissement de votre mission », s’est félicité le président IBK.
Diakalia M DEMBELE