Ceux qui parlent d’absence ou insuffisance d’autorité de l’Etat au Mali auront certainement raison, en apprenant ce qui se passe actuellement dans le secteur de l’Education où, malgré les mises en garde réitérées du ministre de l’Education nationale, qui maintient que la rentrée scolaire est fixée au 4 janvier 2021, des écoles d’enseignement privé s’entêtent à ne pas se conformer à cette mesure. C’est ainsi que dès la mi-novembre, des écoles privées ont rouvert leurs portes pour démarrer une nouvelle année scolaire et une autre vague d’établissements les a rejointes en fixant leur date d’ouverture des classes au mardi 1er décembre dernier. Des parents d’élèves qui rechignaient à respecter ce diktat d’écoles privées ont dû céder sous la pression de leurs rejetons qui n’acceptent pas de voir leurs écoles commencer le programme de l’année scolaire sans eux, leur causant ainsi un retard préjudiciable.
Mais il reste évident que les mobiles sont beaucoup plus d’ordre financier que pédagogique car la plupart de ces écoles privées ont souffert de la fermeture prématurée décrétée par le gouvernement pour cause de Covid-19. Mais en contrepartie, faudrait-il soumettre les parents d’élèves à ce qui s’apparente à du racket ? En effet, décembre étant un mois festif où on ne comptabilise même pas quinze jours de cours, pourquoi se précipiter de fixer la rentrée au premier jour de ce mois pour le facturer aux parents ? Surtout que, malgré cette ouverture prématurée, beaucoup de ces écoles privées ne fonctionnent actuellement que le matin.
C’est donc la responsabilité de l’Etat qui se trouve engagée car il doit imprimer son autorité pour le respect strict du calendrier scolaire. Mais pour des promoteurs d’écoles avec lesquels nous avons discuté, l’Etat qui n’a pensé à les soutenir malgré les milliards déclarés débloqués dans le cadre des fonds Covid, ne peut et ne doit leur imposer quoi que ce soit, après les avoir abandonnées à leur triste sort. A débattre !
A.B.N.