Rentrée scolaire: Le casse-tête permanent

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Le rendez-vous, c’est exactement aujourd’hui. Sauf coup de théâtre, jeudi 1er octobre, est jour de rentrée scolaire au Mali. La date est connue mais ce sont surtout au niveau des parents d’élèves, dont on sent bien qu’ils ne sont pas prêts. Mais est-ce nouveau en réalité ? Il faut attendre le paiement des salaires chez les fonctionnaires, pour sentir un véritable début de frémissement. L’effervescence n’a pas encore gagné en intensité dans les librairies et tous les magasins proposant des fournitures scolaires dans la ville de Bamako. Un désarroi pour certains commerçants, qui depuis des semaines avaient planté le décor. Nouveaux rayons, personnel renforcé et tapage publicitaire n’ont pourtant pas eu l’effet magique sur la clientèle attendue, en dehors de quelques parents prévenants. Cette fois, les choses semblent bel et bien enclenchées. A Dibidani, par exemple, la morosité de ces derniers jours au centre-ville a laissé la place à une animation qui ne trompe pas. Les fonctionnaires n’ont plus de sous après la fête de Tabaski. Difficile en ce moment pour certains parents d’élèves de faire face à la donne, alors que les enfants eux s’impatientent de voir leur sac rempli de fourniture scolaire. Ce n’est pas dame Samaké Assan qui nous dira le contraire, selon elle, « malgré le manque d’argent, nous devons faire face à la rentrée, alors que faire ? Cette année, avec la conjoncture, nous avons limité les dépenses de la fête de tabaski, pour les dépenses de la rentrée, surtout que mon mari et moi sommes à la retraite. » Pour Barou, un vendeur de manuels scolaire, ce n’est pas la grande affluence en ce moment. Toute chose qu’il justifie par les effets secondaires de la fête de Tabaski. «  Il faudrait que l’Etat pense à revoir les salaires des fonctionnaires sinon ce sera la catastrophe dans le pays, car les gens se plaignent trop ces temps-ci de manque d’argent. Quand on sait que les salaires sont très insignifiants au Mali comparé aux autres pays de la sous-région.» Pour Cécile Koné, une élève rencontrée à Rail Da, les prix des livres scolaires et cahiers sont un peu abordables, mais l’argent fait défaut en ce moment au niveau des parents d’élèves. Malgré cela, il faudrait compter avec la rentrée scolaire. Donc s’armer pour affronter les dures réalités du marché aux manuels scolaires. Il faut maintenant réunir les ingrédients de la réussite : couverture optimale des programmes, présence effective des enseignants, lutte contre la corruption et les établissements clandestins participent de l’assainissement de l’environnement éducatif. Même si l’on sait que la vitesse de croisière ne sera pas atteinte aujourd’hui, premier jour de la rentrée scolaire, le train de l’année scolaire 2015/2016 s’ébranle ce matin. Et il vaut mieux toujours faire partie des premiers passagers.

Paul N’GUESSAN

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