Après un premier report, les élèves et enseignants ont retrouvé le lundi 25 janvier le chemin de l’école. Une rentrée marquée par la pandémie de Covid-19, ce qui suscite de vives inquiétudes chez nombre de parents d’élèves à Bougouni.
Comme à l’accoutumée, à la veille de la reprise, le Directeur de l’académie d’enseignement de Bougouni, Lamine Traoré, a rencontré les syndicats pour échanger sur les dispositions à prendre pour une reprise effective dans l’académie d’enseignement de Bougouni.
Selon le DEA, Lamine Traoré, les enseignants doivent veiller au respect des mesures barrières, avec la précision que le port du masque ne doit être exigé à tous les élèves. Car, dira-t-il, certains élèves sont asthmatiques. Pour eux, le port du masque est néfaste et peut engendrer d’autres complications, a-t-il ajouté.
Toutefois, il a précisé qu’un comité de suivi sera mis en place dans les écoles, et a annoncé qu’une instruction a été donnée par le ministère chargé de la mise en place du comité de veille, au niveau de chaque école. Celui-ci, dira-t-il, aura pour tâche le respect des mesures barrières. À l’en croire, son rôle est de s’appuyer sur l’autre comité composé des membres du CGS (Comité de gestion scolaire) et d’enseignants de l’établissement.
Pour clore son intervention, il a annoncé que toutes les dispositions sont enfin réunies. Il a ainsi promis que tous les établissements sous sa responsabilité recevront leurs kits de lavage de mains, les masques et gel hydro-alcoolique.
Quant au chef de la division administration et finance, il a exhorté les syndicats à être des sensibilisateurs auprès de leurs collègues. Il a invité les écoles à travailler avec les moyens du bord en attendant la mise à disposition des dispositifs de lavage de mains, des masques et gel.
Le président du comité de gestion de l’école de Médine, Makan Dabou Diakité, a invité l’Etat à instruire aux écoles de respecter les mesures barrières mais en leur accordant des mesures d’accompagnement. Puisque, dit-il, l’effectif des élèves dans les classes est incompatible avec les normes indiquées.
Pour sa part, le directeur de l’école Fousseyni Diakité, a affirmé que jusqu’à l’instant, les moyens promis pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ne sont pas disponibles dans les écoles. Les kits attribués proviennent des ONG, déplore-t-il.
Toujours, au cours de la visite auprès des acteurs de l’école, Dramane Coulibaly, conseiller communal à Yiridougou, chargé des questions d’éducation, a affirmé que certaines mesures barrières édictées par les autorités ont été respectées. «Quelques kits de lavage de mains nous ont été remis par des ONG exerçant dans la commune notamment RAC et le projet SIRA» a-t-il déclaré. Et d’ajouter que le problème va être l’insuffisance des masques et de gel hydro-alcoolique.
Les insuffisances rencontrées dans les différentes écoles conjuguées aux effectifs pléthoriques renforcent les inquiétudes de Moussa Sangaré, parent d’élève à Médine (Bougouni). Pour lui, le respect de la distanciation sociale est pratiquement impossible avec des classes bondées d’élèves. La seule issue, selon lui, est de faire un suivi de veille dans les classes par les enseignants et les directeurs d’école pour le respect scrupuleux du port des masques au moment des cours.
Au groupe scolaire de Heremakono-Nord, Mme Diakité Kadidia Diallo s’inquiète énormément de la propagation due au non-respect de la distanciation des élèves pendant les moments de récréation.
Les principaux concernés que sont les élèves sont aussi partagés. Youba Dembélé, élève en 3ème Faraba 1er cycle, dit ne pas porter de masque parce qu’il en ignore les raisons. De même, Kalifa Camara, son camarade, dit avoir oublié le sien à la maison. Quant à Fanta Doumbia, élève en 4ème année à Torakabougou, elle affirme que le masque l’empêche de respirer correctement.
Avec son masque en main, Alima Bagayoko, élève en 8e année Heremakono Nord, confirme l’existence de la maladie. Toutefois, elle affirme porter le masque seulement en classe.
Abou Ouattara/Stagiaire
Depuis Bougouni