A l’annonce de la reprise des cours pour ce 2 octobre, de nombreux parents d’élèves ont retenu leur souffle. Outre la flambée des prix des effets scolaires, ils redoutent aussi une année normale avec un enseignement de qualité.
Après trois mois de vacances, les écoles commencent à rouvrir à partir de ce lundi. En effet, la date de la reprise des cours, pour la rentrée scolaire au titre de l’année 2023-2024, a été fixée par le ministère de l’Education nationale à ce 2 octobre.
Elle concerne surtout les établissements de l’éducation préscolaire et spéciale, de l’enseignement fondamental, secondaire général, technique et professionnel, de l’enseignement normal et de l’éducation non formelle et les établissements d’enseignement secondaire agro-pastoral.
Pour ces différents établissements, des parents redoutent que l’année ne soit perturbée. En plus de la qualité de l’enseignement qui pourrait être hachée par des séries de grèves des enseignants ou encore des scolaires, plusieurs parents expriment aussi leur crainte face au traitement réservé à leurs progénitures notamment dans les crèches et autres jardins d’enfants.
Ils craignent que leurs enfants ne soient les souffre-douleurs préférés des monitrices. Car, selon des parents, des monitrices ont la mauvaise habitude d’exploiter les enfants en les envoyant des fois à des courses comme cela se passe en famille en dépit des risques de la circulation routière.
A les entendre parler, ces cas sont fréquents dans les établissements des quartiers défavorisés. “Devrions-nous garder nos enfants nous-mêmes et ensuite aller au travail en même temps ?” s’interroge un parent. “Le berceau du savoir ne peut être un endroit de servitude pour les enfants d’autrui”, martèle un autre.
Fadé Kouyaté
(Stagiaire)
ADMINISTRATION SCOLAIRE:
A pied d’œuvre !
Après trois mois de vacances, c’est l’heure de la reprise des cours pour les élèves. Outre les écoliers, les administrateurs sortent aussi de leur repos pour reprendre service. Bien avant la réouverture des classes, ceux-ci étaient déjà à pied d’œuvre.
Qui dit rentrée scolaire, dit fin des vacances pour les élèves, les enseignants mais aussi pour les administrateurs scolaires. A la différence des écoliers qui reprennent le chemin des écoliers ce lundi, ces derniers avaient déjà repris service pour les démarches préalables à l’ouverture des classes. Car bien préparer la rentrée scolaire est le fondement d’une belle année.
Dernier mois des vacances, septembre est globalement très chargé entre la rentrée des classes et la reprise du rythme soutenu du travail pour un directeur. “Les parents viennent inscrire leurs enfants ou prendre les renseignements. Les enseignants de leur côté, viennent revoir l’emploi du temps”, explique-t-on.
Le mois de septembre est aussi un temps, pour le directeur d’école, de penser à la multitude de tâches à effectuer. Il s’agit notamment du rangement des dossiers administratifs, du nettoyage complet de l’école (salles de classes, bureaux, cour), la réparation des tables-bancs, etc.
Toute cette mobilisation vise à bien préparer à l’avance le quotidien bien chargé qui attend l’administration une fois la reprise effective. “J’essaie de m’organiser mentalement en adaptant mon sommeil au nouveau rythme : c’est-à-dire se coucher un peu plus tôt que d’habitude, se reposer suffisamment. Le mois de septembre a été un mois d’épuisement où les parents venaient prendre des renseignements, inscrire leurs enfants ou demander un transfert. Aussi, j’essaie d’organiser mon travail, d’anticiper les documents administratifs pour éviter les corvées au moment de la reprise…”, nous a confié un directeur d’école.
Hamadou Touré
(Stagiaire)
EFFETS SCOLAIRES
Les prix des fournitures jugés élevés
Dans la ferveur de la rentrée des classes, les marchés ainsi que des artères de Bamako sont bondés de fournitures scolaires. Malgré une abondance d’effets scolaires, les parents d’élèves décrient la cherté.
Les élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi 2 octobre après 3 mois de vacances. Dans la ferveur de cette rentrée, comme chaque année, le marché brille aux couleurs des fournitures scolaires.
Mais, malgré l’abondance de fournitures, les prix ne sont pas des plus abordables. Dans un marché de Boulkassoumbougou où l’on pouvait voir en grand nombre des cahiers, de livres pédagogiques, de sacs, d’ardoises et de craie, des parents d’élèves venus faire des achats jugeaient les prix exorbitants.
Aminata Diallo, mère de 4 enfants, venue faire des achats s’écriait ainsi : “Actuellement, les fournitures sont très chères. Et dans la famille il y a aussi d’autres dépenses à faire sans oublier les tenues scolaires, les frais de scolarité. Avec toutes ces dépenses, ça devient vraiment très compliqué”.
Taxés de cupidités, les gérants de librairies s’en défendent. “Aujourd’hui, les prix des fournitures montent et les parents d’élèves pensent que c’est nous qui essayons d’y tirer trop de profits. Mais, en réalité, ce n’est nullement notre intention. C’est une situation due à l’inflation”, explique Moussa Koné, propriétaire d’une librairie.
“L’année surpassée, on achetait les paquets de cahiers à 1250 F CFA et on les revendait à 1500 F CFA. Et de l’année passée jusqu’à aujourd’hui, nous l’achetons a 1500 F CFA, voire à 1750 F CFA. Et quand nous les achetons, nous ne pouvons les vendre qu’à 2000 F CFA pour réaliser au moins un bénéfice de 250 F CFA. Malgré ce petit profit, il y a des clients qui trouvent les prix trop élevés. La hausse des prix ne nous incombe pas. Pour cette raison, nous demandons à l’Etat de faire plus d’efforts en vue de permettre de réduire les prix des fournitures afin que les commerçants puissent les vendre à des prix raisonnables”, plaide-t-il.
Isaac Ariel Mariko
(Stagiaire)
MICRO-TROTTOIR
Attentes d’apprenants
Dans un micro-trottoir réalisé à l’occasion de la réouverture des classes, des élèves expriment leurs attentes par rapport à la nouvelle année scolaire qui démarre le lundi prochain.
Siméon Dembélé (élève) :
“Mes attentes par rapport à la rentrée scolaire sont énormes et mes défis aussi. Je souhaite que les cours démarrent à la date indiquée et qu’ils se passent correctement. Pour les défis, je suis prêt à les surmonter”.
Seydou Coulibaly (élève) :
“Je souhaite une année sans grève des élèves et des enseignants. En ce qui me concerne, je me suis lancé le défi d’avoir le tableau d’honneur. Pour cela, je me suis préparé en conséquence. Car je suis rassuré pour les frais de transport ainsi que les documents indispensables pour faire une année de réussite”.
Modibo Kane Daou (élève) :
“D’abord j’aimerais que des dispositions soient prises pour que sur toute l’étendue du territoire national les écoles puissent commencer à la même date. Nous savons tous qu’il y a des zones où il y a l’insécurité. Si l’Etat pouvait prendre des mesures pour que ces endroits soient sécurisés afin qu’on démarre tous ensemble, ce serait génial. Aussi, qu’on améliore les conditions dans lesquelles les cours sont dispensés dans certains établissements qui sont dégradés surtout tous les plans”.
Recueillis par
Christabel Dembélé
(Stagiaire)