Notre école, depuis un certain temps, se cherche un chemin pour le salut. Nous avons encore en souvenir les extraordinaires acrobaties par lesquelles sont passés les autorités pour sauver ce qui pouvait l’être du reste de l’année scolaire 2019-2020.
Après cette gymnastique réussie, une lueur d’espoir était née quant à la bonne poursuite de cette année scolaire 2020-2021, l’espoir qu’au moins avec la résolution de la grève des enseignants qui avait fortement ébranlé l’année précédente, que l’on allait connaître une année scolaire 2020-2021 apaisée et sans aucune perturbation. Hélas ! C’était sans compter sur l’incapacité des nouvelles autorités à faire face à la menace sanitaire liée à la maladie de la COVID-19.
Face à la montée en flèche du nombre de cas de contamination, tout ce que ces autorités ont trouvé comme réponse pour soi disant rompre la chaîne de propagation du virus, c’est de maintenir fermer les écoles. Nous voilà à deux reprises que la date pour cette rentrée ait été fixée ensuite reportée pour cause de cette maladie.
Finalement, elle est intervenue, ce lundi 25 janvier 2021 sur toute l’étendue du territoire national à l’exception de quelques zones fortement marquées par l’insécurité. La question que l’on se pose est de savoir pourquoi tout ce temps perdu? Les mesures avancées pour autoriser cette réouverture des classes peuvent-elles être réellement respectées?
Il suffit de faire un tour dans le premier établissement sur lequel on va tomber pour se rendre compte de la triste réalité. Après les mises en scène des premiers jours, l’on voit que dans nos établissements, du primaire au secondaire en passant par le fondamental, à part le lavage des mains, l’on semble ignoré que la lutte contre la COVID-19 passe aussi par le port des masques et la distanciation sociale. Nulle part, on ne tient compte de ces exigences édictées par les autorités.
À commencer d’abord par le port du masque. Il semble être limité seulement aux premières heures de la rentrée, après, c’est le libre choix. Il est rare de trouver un établissement où le port du masque est respecté à au moins 10% et même ceux qui le portent, c’est pour quelques minutes pour ensuite s’en débarrasser. Interrogés sur la question, beaucoup nous ont laissé entendre qu’ils s’étouffent avec le masque. Ce qui signifie que les Maliens dans sa grande majorité ont de la peine à intégrer cette pratique dans ses attitudes quotidiennes.
En ce qui concerne le respect des mesures barrières, il est évident que cela relève de l’utopie dans nos établissements où les classes sont pleines à craquer surtout quand on sait que pour faire respecter ces mesures barrières dans nos écoles, cela signifierait qu’il faille construire plus de salles de classes encore, recruter plus d’enseignants et au niveau des écoles privées, augmenter l’enveloppe de la subvention, toute chose que nos autorités sont loin de réaliser.
Alors si l’on peut ouvrir les classes nonobstant cette réalité, pourquoi n’ont-elles pas prise cette décision de réouverture des classes un peu plus tôt? Quel gâchis de temps!
Daouda DOUMBIA