Dans moins de deux semaines, les portes des classes s’ouvriront pour l’année scolaire 2019-2020. Les parents d’élève et les écoliers sont en plein dans les préparatifs mais, l’ambiance dans les marchés des fournitures scolaires se fait désireuse. L’affluence est faible. Une situation qui inquiète certains vendeurs.
L’affluence autour des kiosques de fournitures scolaires est faible à Kati. Les clients se font rares mais les vendeurs d’articles s’accroissent d’année en année. Moussa Diarra est vendeur de fournitures scolaires au marché de Kati depuis six ans. Dans son kiosque, les ventes n’ont pas encore commencé. “Je n’ai pas plus de quatre clients par jour. Les quelques personnes qui viennent en ce moment ne font que demander les prix des articles et passent leur chemin après. Je me demande si les parents sont conscients qu’on est à deux semaines de la rentrée scolaire”, exprime Moussa Diarra.
Cette affluence au marché des fournitures scolaires préoccupe aussi Aminata Traoré. A l’approche de la rentrée scolaire, la commerçante vend des fournitures scolaires. Elle fait le porte à porte pour vendre ses articles. “Je ne sais pas pourquoi le marché est si lent. Certains clients me disent que c’est parce que les temps sont durs. Mais, je pense aussi que beaucoup attendent la veille de la rentrée pour ensuite se bousculer entre les vendeurs. J’ai même peur de ne pas pouvoir liquider toute ma marchandise cette année”, s’inquiète Aminata Traoré.
Au grand marché de Bamako, c’est le même constat. L’affluence est faible. Les quelques clients se baladent entre les kiosques de librairie et les étals des commerçants, mais ne sont pas encore prêts à acheter les fournitures de leurs enfants.
Pourtant, le marché est bondé de toutes les fournitures scolaires et à des prix abordables en plus. Selon un vendeur au grand marché de Bamako, les prix des sacs varient entre 1 500 F CFA à 10 000 F CFA. Les paquets de cahiers entre 1 250 F CFA à 5 000 F CFA selon le nombre de pages et la qualité des cahiers. Les livres scolaires, quant à eux, commencent de 500 F CFA jusqu’au plus cher. “Mais, malgré tout cela, c’est par ce que les temps sont durs que les gens n’arrivent pas à se ravitailler”, explique Adama Berthé.
Aux halles de Bamako par contre, quelques-uns commencent à acheter petit à petit. Devant l’étalage de Siriman Coulibaly, commerçant, on aperçoit Anne Marie Keïta. L’élève en 8e année vient de s’acheter un joli sac grâce à ses économies tirées de son commerce pendant les vacances. L’adolescente raconte qu’elle n’a acheté que son sac pour le moment. Sa mère lui a promis de lui payer le reste après.
Zeïnabou Fofana
RENTREE SCOLAIRE
Mariam Diarrafa, veuve, s’inquiète pour ses enfants
Mariam Diarrafa est une mère de cinq enfants. Veuve depuis plus d’une dizaine d’années, elle s’occupe seule des charges de ses enfants. Dès l’annonce de la rentrée scolaire, elle ne dort plus.
Mali Tribune : Comment avez-vous préparé la rentrée scolaire de cette année?
Mariam Diarrafa : Malheureusement, je n’ai rien payé pour l’instant. Depuis le décès de mon mari, je suis seule à m’occuper de mes enfants. Je vends parfois des arachides, des sésames ou des couches pour enfants. Avec ces revenus, j’inscris mes enfants à l’école. J’achète les fournitures scolaires pour qu’ils n’envient pas leurs camarades et pour qu’ils ne manquent de rien.
Mali Tribune : A combien s’élève les fournitures scolaires de chaque enfant ?
MD.: J’ai trois enfants à suivre pour l’école. Pour le plus âgé, Modibo, les fournitures s’élèvent à quarante-cinq mille F CFA : sac, cahiers, bics, tenue scolaire et le reste.
Mali Tribune : Quel appel avez-vous à lancer à la population ?
M D. : Si au moins les associations et les plus nantis pouvaient nous aider, cela nous fera plaisir. Comme moi, il y a plusieurs femmes veuves et braves qui sont dans les mêmes conditions. Elles ont besoin d’assistance pour assurer l’avenir de leurs enfants.
Propos recueillis par
Aminata Traoré
(stagiaire)