La rentrée scolaire 2018-2019 est annoncée pour ce matin lundi 1 octobre sur toute l’étendue du territoire national. A deux jours de la rentrée l’affluence dans les établissements scolaires de Kati était tout autre. Les parents d’élèves se font rares pour l’inscription de leurs enfants et moins de preneurs dans les marchés pour les fournitures scolaires. Malgré cette faible affluence la rentrée des classes reste une fête pour beaucoup d’élèves qui, après trois mois de vacances sont impatients de revoir leurs anciens camarades de classe.
Comme à l’accoutumée l’approche de la rentrée des classes est un moment de joie pour les établissements scolaires, qui enregistrent de nouvelles inscriptions, de nouveaux cas de transferts venant d’autres établissements mais cette année le constat est tout autre dans plusieurs établissements dans lesquels nous nous sommes rendus, le taux d’inscriptions est faible et les cas de transferts insignifiants. A l’école fondamentale ‘’Mamadou Dougou Doumbia’’ de Kati qui est à ses deux ans d’existence cette année, selon les administrateurs de cet établissement malgré leur sensibilisation, les parents d’élèves ne sont pas venus en grand nombre comme l’an passé pour inscrire leurs enfants, chaque jour il n’y a que deux ou trois parents d’élèves qui passent inscrire leurs enfants. « Ce n’est pas fini on attend les derniers jours car certains attendent la dernière minute pour venir inscrire leurs enfants », ont-ils affirmé.
Sékou Kalifa Diarra, promoteur du complexe scolaire ‘’Victor Hugo’’ de Kati Malibougou, estime que l’Etat même n’est pas prêt pour cette rentrée et cela a eu des effets sur la population. Parce que les parents d’élèves étaient dans l’incertitude par rapport à la date de la reprise, sans compter les difficultés financières actuelles. C’est ce qui fait, selon lui, que les parents ne viennent pas, même s’ils viennent c’est pour s’informer. Avant de déplorer le faible taux d’inscription en ces termes : « les inscriptions et les transferts tombent à compte goûte, c’est un peu décourageant ».
Les établissements prêts et ceux qui doivent attendre !
Les préparatifs continuent, pour preuve, il a dit qu’ils vont tout mettre en œuvre pour que les classes soient ouvertes ce matin à partir de 8h 00 min en présence des professeurs et des élèves. Malgré la timidité de l’affluence dans l’ensemble d’autres établissements paraissent prêts à démarrer à la date prononcée, les cours sont balayées, les herbes sont coupées, les tables bancs bien rangées, d’autres réparées, tout semble prêt pour recevoir les élèves à la date prévue.
Dédé Diarra, directeur général de l’Ecole de Formation Technique (EFOTECH) de Kati Malibougou qui est un établissement secondaire général technique et professionnel, affirme que ce sont les anciens élèves de l’année dernière qui viennent retirer leurs fournitures scolaires et l’affluence comparativement à l’année passée est relativement faible.
« Nous sommes prêts pour la reprise, les salles sont disponibles, on a pris toutes les dispositions pour que la reprise puisse avoir eu lieu à la date indiquée » a-t-il rassuré. Suite aux différentes pluies et vu qu’il y a des inondations cela peut créer des handicaps dans certaines zones en termes de reprise des cours, a-t-il souligné.
A signaler que certaines écoles de la capitale et au centre du pays n’ouvriront pas à la même date que les autres établissements car elles abritent les sinistrés (familles victimes d’inondation). A cet effet M. Alfousseyni Coulibaly, directeur du second cycle fondamental de l’école ‘’Brian Mulroney’’ de Malibougou, demanda à l’Etat de considérer l’école comme la priorité des priorités. Chaque fois précise- t-il : « nous assistons à ces phénomènes qui sont vraiment déplorables, que les autorités trouvent des moyens en cas d’inondations pour héberger les sinistrés mais Il ne faut pas que les écoles soient tout le temps envahies et que la rentrée soit reportée soit disant que les écoles sont occupées par des sinistrés ».Par la suite, il a demandé à l’Etat de jouer à la prévention et non au sapeur-pompier.
Les parents d’élèves dans la galère face à l’abondance des fournitures scolaires !
D’autre part les marchés sont inondés des fournitures scolaires (des sacs, des cahiers, des livres et autres effets scolaires) mais les preneurs (acheteurs) se font rares. Les parents d’élèves se ne plaignent pas parce que les prix des fournitures ont augmenté mais parce qu’ils n’ont pas les moyens de les acheter pour leurs enfants. Comme l’ont laissé entendre certains vendeurs de sacs au grand marché de Kati. « Avec les deux fêtes : Ramadan et Tabaski qui viennent de passer nous n’avons vraiment plus rien pour assurer les dépenses pour la rentrée des classes. Et surtout nous sommes en période du palu et d’autres maladies qui nécessitent également des dépenses, c’est ce qui fait qu’il n’y a pas assez d’affluence ni aux marchés ni dans les écoles » ont confié certains acheteurs. Chez les nouveaux écoliers surtout les tous petits c’est la fête : têtes coiffées ou tressées, nouveaux habits, nouveaux sacs espérant revoir leurs amis le jour de la rentrée. Par contre chez les moyens (au second cycle) nous avons constaté deux sentiments : certains sont joyeux car ils vont passer et iront en classe supérieure et c’est le contraire chez les redoublants qui doivent reprendre les mêmes classes à la rentrée. Bonne rentrée des classes à tous !
Par Maïmouna Sidibé