Hier les écoliers maliens ont repris le chemin de l’école. Placée sous le signe du « retour aux valeurs du travail et au mérite», cette rentrée scolaire a été effective sur l’ensemble du territoire national à l’exception de trois régions du Nord (Kidal, Tombouctou et Gao). En plus de l’insécurité chronique dans cette zone du pays qui perturbe depuis des années la scolarisation des enfants, le collectif des syndicats de l’enseignement secondaire a débuté depuis hier, premier jour de la rentrée, une grève de 48 heures. Les enseignants de ces régions demandent, entre autres, l’augmentation de leurs primes qui est de 5000 FCFA à 50000 FCFA, leur indemnisation suite aux évènements du coup d’Etat de 2012…
Le ministre de l’éducation nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo a donné hier, le lundi 3 Octobre 2016, le coup d’envoi de la rentrée des classes à l’école fondamentale de Sénou Aviation (en Commune VI) du District de Bamako. L’on retient, en gros le retour de la méthode syllabique dans l’enseignement, une méthode qui a été abandonnée depuis plusieurs années au profit d’autres qui n’ont pas donné les résultats escomptés. Le bref passage du ministre a été fait en trois actes à l’école de Sénou Aviation. Premier temps, la montée des couleurs du Mali. Second temps, la remise officielle des craies, cahiers et bics au directeur coordinateur de l’école. Troisième temps, le suivi de la leçon modèle 1ere année A, dispensé par l’enseignant Birama Namaké Traoré à l’endroit d’un effectif de 35 élèves (20 garçons, 15 filles). Le ministre avait à ses côtés, les membres de son cabinet, les autorités éducatives de la rive droite, les élus de la Communes I, le chef de file des Partenaires techniques et financiers (Ptf), Beatrice Meger, non moins directrice résidente de la coopération Suisse au Mali. La leçon du jour avait trait à la méthode syllabique. Ella a porté sur la lettre I. Les enfants ont activement participé au cours après les exemples du maître. Ce qui n’est pas passé inaperçu aux yeux du premier responsable de l’éducation nationale. « Cette rentrée est marquée aussi par le retour de la méthode syllabique dans l’enseignement. Car nous constatons que les enfants ont d’énormes difficultés à déchiffrer les lettres avec l’application d’autres méthodes. Or que ce sont les fondamentaux de l’apprentissage », a fait savoir Kénékouo dit Barthélémy Togo.
« Les défis sont nombreux »
Selon le ministre de l’éducation nationale, les défis sont nombreux. Il s’agit entre autres de tous mettre en œuvre pour que tous les enfants maliens, de Kayes, à Kidal en passant par Tombouctou, Gao, Mopti, Ménaka, Taoudéni, Sikasso, Ségou, Koulikoro, puissent avoir accès à l’éducation qui est un droit pour tous. Mais, dit-il, il faut l’implication de tout le monde pour relever ce défi. La crise sécuritaire, selon le ministre, a provoqué le déplacement d’environ 330 000 personnes vers les pays frontaliers du Mali ou vers les régions du sud du pays et perturbé la scolarisation de plus de 800 000 enfants. Les Partenaires Techniques et Financiers, représentés par Mme Beatrice Meger, d’ajouter : «on constate que l’école malienne a souffert de la crise. Mais elle se redresse petit à petit en améliorant sa gestion. Les PTF sont là pour accompagner l’Etat malien pour donner une bonne éducation aux enfants. Dans un dialogue avec le gouvernement, on espère que tous les élèves puissent reprendre le chemin de l’école notamment ceux des régions du Nord du Mali». Un souhait loin d’être réalisé, car des constats faits, dans trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) la rentrée scolaire n’est pas encore effective. Dans ces régions en proie à une insécurité chronique, les écoliers n’ont pas encore repris le chemin de l’école. Et pour cause, le collectif des syndicats de l’enseignement secondaire a entamé, le jour même de la rentrée de classe, une grève de 48 heures. Les enseignants de ces trois régions réclament, entre autres, l’augmentation de leurs primes qui est 5000 FCFA à 50000 FCFA, leur indemnisation suite aux évènements du coup d’Etat de 2012.
Hadama B. Fofana