Le ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Nana, a procédé au lancement officiel de la rentrée scolaire 2013-14 mardi à l’école fondamentale de Wailirdé à Mopti. Ont pris part à la cérémonie, le directeur de cabinet du gouverneur de la région, Sahidou Tangara, le chef de bureau de l’Unicef de Mopti, Mme Diallo Kadidiatou, les représentants des syndicats d’enseignants, des parents d’élèves.
Mopti a été choisi pour lancer la rentrée scolaire 2013-2014 car la région est située en grande partie dans la zone inondée du Delta central du Niger et a accueilli un nombre important de déplacés suite à la crise politico-sécuritaire qui a affecté notre pays en 2012.
Cette rentrée scolaire intervient dans un contexte marqué par la libération de la partie septentrionale du pays de l’occupation des groupes terroristes et des narcotrafiquants. Cependant, elle reste marquée par les répercussions négatives de cette crise sur les écoles et les scolaires.
La rentrée survient également au moment où les examens du bac, du diplôme d’études fondamentales (DEF), du certificat d’aptitude professionnelle, du brevet de technicien commencent dans les académies d’enseignement de Tombouctou et de Gao et dans une partie de l’académie de Douentza.
Dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, un certain nombre d’actions marqueront l’année scolaire. Pour l’éducation préscolaire, une attention particulière sera accordée au développement des infrastructures, à la formation du personnel des institutions préscolaires et spéciales, à la formation des mères éducatrices. Des efforts vont également être faits dans la production du matériel, l’équipement des centres de développement de la petite enfance, l’appui en outils informatiques des structures de l’éducation spéciale.
Toujours dans le cadre de la promotion préscolaire et spéciale, le département entend mettre l’accent sur l’édition et la vulgarisation des documents de politique nationale de développement de la petite enfance et de l’éducation spéciale. De même la base de données du développement de la petite enfance sera consolidée avec la création d’un site web, a expliqué le ministre de l’Education nationale.
Au cours de l’année scolaire, une importance sera accordée aussi au respect du temps d’apprentissage. Selon les études réalisées par le département, les élèves ne bénéficient pas du temps officiel d’apprentissage. Ils étudient seulement 120 jours au lieu des 172 prévus par les textes. « Nous perdons 50 jours de classe par année scolaire en raison des absences répétées des élèves ou des enseignants. Ces journées d’école perdues expliquent en partie la baisse du niveau de nos élèves », a souligné Mme Togola Jacqueline Nana pour qui cette lacune doit être corrigée, les outils de suivi du temps mis à la disposition des académies d’enseignement.
Par ailleurs, des conseillers pédagogiques vont être nommés dans les centres d’animation pédagogique pour permettre le contrôle des enseignants dans les établissements publics et privés afin de redynamiser les communautés d’apprentissage et faire revivre les conférences pédagogiques, les leçons d’essai organisées pour la formation continue des enseignants, a promis le ministre.
De même, la construction des instituts de formation des maîtres à Kita et Koutiala permettra d’améliorer l’accès à la formation des enseignants du fondamental et des éducateurs préscolaire.
Dans le domaine de l’enseignement secondaire général, la mise en œuvre des réformes va se poursuivre. Cette reforme basée sur l’approche par compétence met l’élève au centre du processus d’apprentissage. Elle s’est traduite par l’introduction de nouvelles filières adaptées à notre réalité. La reforme entamée par les classes de 10è, a atteint les autres classes au cours de rentrée scolaire 2013-2014. Par conséquent, de nouveaux programmes basés sur l’approche par compétence ont été élaborés et 2500 professeurs toutes disciplines formés pour appliquer les programmes.
Pour améliorer la qualité des apprentissages, les laboratoires, les salles de documentation et informatiques des établissements publics seront équipés, a promis le ministre qui a également annoncé la création de lycées à Gourma Rharous, Djenné, Barouéli, Tominian et la réhabilitation du lycée Bouillagui Fadiga pour améliorer les capacités d’accueil des écoles publiques.
« Au terme l’année scolaire 2013-2014, les élèves des classes de 12èmeseront soumis à un examen du baccalauréat réformé conformément aux centres d’intérêt proposés par les nouvelles filières », a précisé Mme Togola Jacqueline Nana. Les réformes seront également poursuivies dans l’enseignement technique et professionnel, en vue d’améliorer l’emploi des jeunes.
L’insécurité qui a affecté le nord de notre pays a aussi motivé la fermeture des lycées de Youwarou et Ténenkou, la destruction de l’académie d’enseignement et du lycée de Douentza, a rappelé le gouverneur de la région de Mopti qui a demandé aux partenaires de l’école d’accorder une attention à la circonscription.
Le chef de bureau de zone Unicef de Mopti a réitéré l’intérêt que son institution accorde à l’éducation. La rentrée scolaire 2013-2014 a été aussi l’occasion du lancement de la campagne « Retour à l’école » de l’Unicef. Celle-ci permettra le retour et le maintien à l’école de 800 000 enfants affectés par le conflit dont 500 000 dans la région de Mopti.
Après la cérémonie, le ministre a visité l’école fondamentale de Goundaka qui avait accueilli beaucoup d’élèves réfugiés en 2012. Auparavant, Mme Togola Jacqueline Nana avait procédé lundi à la clôture de la semaine nationale de l’alphabétisation, au centre d’éducation pour l’intégration de Benena, situé à la frontière du Mali et du Burkina Faso.
Be COULIBALY