Le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, Salikou Sanogo, a animé vendredi à la Maison de la presse une conférence de presse sur les grandes reformes entreprises dans le contexte de la rentrée scolaire (2011-2012) et du dialogue social.
Deux mois après la reprise des classes, il était important, a jugé le ministre, de faire le bilan de cette rentrée et d’expliquer à l’opinion publique la situation de l’école. La rentrée scolaire, a noté Salikou Sanogo, s’est faite dans le contexte d’un certain nombre de reformes majeures. Il s’agit notamment de la reforme de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel qui instaure de nouvelles filières et séries pour donner plus de chance aux élèves de s’insérer dans le tissu socio-économique et la généralisation du curriculum dans l’aire linguistique bamanan (Ségou, Bougouni, Koulikoro, Kati).
Cette généralisation se poursuivra de manière concentrique pour les autres aires linguistiques du pays. La rentrée a aussi été marquée par un recrutement massif dans la fonction publique des collectivités. 4114 enseignants, tous ordres d’enseignement confondus, ont ainsi été recrutés et mis à la disposition des écoles. Le même nombre environ avait été recruté l’année dernière. 4000 autres maîtres en stage de responsabilité viendront combler le déficit d’enseignants. Dans le même temps, 1386 nouvelles salles de classe ont été construites et ouvertes à l’enseignement fondamental, 6 nouveaux lycées publics et 119 lycées privés ont vu le jour tandis que la construction des lycées publics de Kangaba, Niono, Bla, Bankass, Diré et Bourem, se poursuit.
Salikou Sanogo a aussi annoncé la construction de 5 nouveaux instituts de formation professionnelle (IFP), la rénovation et l’équipement des ateliers des écoles techniques et de formation professionnelle. La formation d’enseignants pour le cycle technique et professionnel en France et au Sénégal, l’orientation de tous les élèves admis au Diplôme d’études fondamentales (DEF), la mise en place d’une commission de travail pour renforcer la synergie d’action avec le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle sont d’autres éléments de cette massification, a énuméré le ministre. Celui-ci a aussi évoqué le préavis de grève de la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES), du Syndicat national des enseignants du secondaire de l’Etat et des Collectivités (SYNESEC), du Syndicat national de l’Education de Base (SYNEB) et du Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT).
La commission de conciliation s’est réunie sur la question le 24 novembre dernier et a pu obtenir un accord sur 5 points. Un autre point est partiellement réglé. Et 4 points font l’objet de désaccord. Toutefois, le syndicat a décidé de lever son mot d’ordre de grève de 48 heures qui était prévu les 29 au 30 novembre. Le ministre de l’Education qui s’est félicité du sens de responsabilité des syndicats, a annoncé l’intégration des enseignants dans les deux fonctions publiques. A ce jour, 2072 enseignants contractuels et 340 non enseignants ont ainsi été intégrés dans la Fonction publique des collectivités. Le processus, assure-t-il, se poursuivra et pour assurer une égalité entre les fonctionnaires des deux fonctions publiques, le gouvernement a entrepris la relecture du statut des fonctionnaires des collectivités et ses textes d’application.
Des efforts sont menés dans les domaines de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), du paiement des arriérés d’intégration, de hiérarchisation, de reclassement. En outre le taux des heures supplémentaires sera révisé à la hausse. Les primes de responsabilité des censeurs, des directeurs des études, des surveillants, des conseillers pédagogiques, les frais de surveillance et les indemnités de correction des différents examens classiques, modulaires et des concours, bénéficient aussi d’efforts d’amélioration. « Une éducation pour tous et de qualité » tel est l’ambition du département de l’Education.
Pour améliorer cette qualité du système éducatif, le ministre de l’Education a proposé de bonnes conditions de travail des enseignants et des élèves, des outils de travail disponibles, des enseignants et une administration de qualité. Le département de l’Education travaille dans ce sens, a-t-il assuré en réitérant ses instructions pour que tous les établissements publics et privés enseignent l’informatique, l’économie et les langues nationales. La rencontre s’est déroulée en présence de membres du cabinet, du directeur national de l’enseignement secondaire général, Bakary Casimir Coulibaly, et de son homologue de l’enseignement technique et professionnel, Daouda Simbara. Les directeurs d’académie des Rives gauche et droite et de l’intérieur du pays, les proviseurs des lycées publics de Bamako, ainsi que plusieurs responsables des questions scolaires étaient présents.