La question revient sur toutes les lèvres: ce moment est-il propice à la reprise des classes au titre de l’année académique 2006 – 2007 pour les Fondamentales? La majorité des personnes interrogées répondent à la négative. Et pour cause, la décision contraste avec les idéaux du Président du Parti de la Demande sociale et avec les réalités socio-culturelles.
Habituellement, la rentrée scolaire s’effectue le 1er Octobre. Cette année, pour des raisons connues d’elle seule, l’administration a décidé de faire rentrer les écoles fondamentales dès ce lundi 18 Septembre non sans désagréments pour les parents et même pour les élèves. La période choisie est celle de la conjoncture par excellence dans nos sociétés. La plupart des travailleurs salariés ne sont pas encore payés et puisque l’Ecole ne fournit plus de matériels didactiques et autres (tenues scolaires, moyens de déplacement, etc), ces charges reviennent de facto aux parents lesquels doivent faire bientôt face aux contraintes du mois de Ramadan qui débute dans une semaine. En prévision justement de ce mois sacré, on assiste un peu partout à la célébration des mariages et autres festivités du genre et susceptibles d’être empêchées ou perturbées dès l’entame du mois sacré. D’où la précipitation. On s’agite donc comme on peut. Les marchés sont inondés; les risques d’accident dans la circulation routière sont accentués; les chefs de familles modestes ne savent plus où donner de la tête… C’est dans ce contexte pour le moins difficile que l’administration scolaire décide de faire reprendre les classes. La décision n’a pas suffisamment mûrie. L’on sera pas surpris dans ces conditions, que des élèves, faute de moyens, ne soient pas en mesure de se rendre à l’Ecole à partir de ce lundi. Ce n’est évidemment pas pour rien que le Président ATT s’est auto-proclamé président du parti de la demande sociale. Lui au moins, n’ignore pas et n’a pas non plus oublié que les contraintes sociales sont très fortes dans notre pays et qu’il faille s’y adapter au risque d’assister à une explosion sociale.
Si l’on parle de rapprocher l’Ecole aux élèves et aux parents, il ne s’agit pas seulement de construire des bâtiments flambants neufs à proximité des logements et faire ressortir ces réalisations dans un bilan politique. Mais créer plutôt les conditions favorables et adaptées à l’environnement socioculturel des usagers. Est-il besoin de passer par la Sorbonne ou d’être un philosophe pour comprendre cela?
B.S. Diarra
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