La situation est très contrastée selon les écoles mais, partout, on choisit de chercher des solutions en avançant
L”année scolaire 2007-2008 a démarré hier par des cours sur "la sécurité routière" dans toutes les écoles publiques et privées, classiques et medersas. Il n”y a pas, sur le territoire du District, une seule école publique où les classes sont restées fermées. Une précision à apporter car, cette année, les inondations qui ont endeuillé certains localités, ont épargné le district de Bamako. Aucune école n”a donc été occupée par des sinistrés dans la capitale. Les autorités scolaires ont ainsi pu faire nettoyer les classes et cours de récréation plusieurs jours à l”avance.
Au groupe scolaire Aminata Diop de Lafiabougou, un des plus grands du District (8 second cycles et 2 premiers cycles), les préparatifs n”ont pas été très longs. En effet, l”herbe n”a pas le temps de pousser dans la vaste cour du groupe qui sert de terrain de jeu en toutes saisons de l”année aux enfants. Les cours ont démarré dès 7h45, le directeur Moctar Minta et ses collègues ayant pris la précaution de prier les parents désireux d”inscrire ou de transférer leurs enfants de le faire avant la rentrée.
"CRISE D”ENSEIGNANTS".
Quelques parents restés sourds à cet appel ont été courtoisement éconduits hier aux environs de 9 heures parce que tous les enseignants étaient occupés dans les classes. Le GRAND problème ici s”appelle "crise d”enseignants". Des maîtres entrés à l”université sur concours ne sont pas remplacés. L”autre difficulté constituée par la pléthore a trouvé un début de solution avec l”édification de deux nouveaux établissements, Aminata Diop VII et VIII. Ce qui ramène les classes de 100 élèves et même plus les années passées à 80 ou 85 occupants. Même la répartition des 1534 admis au CFEPCEF entre les 7 directions, ne fait plus peur.
Le groupe scolaire Madani Touré d”Hamdallaye Plateau a le même souci qu”à Aminata Diop. Les 4 seconds cycles de ce groupe ne manquent pas de tables-bancs, mais de maîtres. Ici deux professeurs de matières principales (un de français et un de mathématiques) sont partis et ne sont pas remplacés.
Moctar Magassouba, le directeur de l”école "Mme Sow Aïssata Coulibaly" de Tominkorobougou n”a pas ce souci : son personnel est au grand complet et a bien commencé ses cours dès le matin. L”inquiétude ici réside dans des inscriptions qui surviennent au compte-gouttes. La 1ère année qui attend 50 élèves, n”en a reçus que 24. Dans ce vieux quartier où les écoles de base ont poussé un peu partout, les parents font d”abord un sondage avant de choisir. L”uniforme introduit cette année par le comité de gestion scolaire fait aussi réfléchir des parent tentés de franchir le portail de l”école de "Sow Aminata Coulibaly".
Mamadou Soumano, le directeur coordinateur de l”école Mamadou Diarra n°1 de Médina-coura, lui ne demande que des tables-bancs pour ses 6 premiers cycles et ses 2 seconds cycles qui en manquent cruellement. Son collègue Ali Yoro Sangaré du groupe scolaire de Missira (6 seconds cycles et 9 premiers cycles) ne se plaint pas de ses effectifs, mais de l”insuffisance de tables-bancs pour ses nombreuses salles de classe.
A l”école privée franco arabe d”à côté "El Hilal El Islamia" de El Hadji Sofiana Dramé, les cours ont débuté par une leçon de "sécurité routière" en arabe ou en français, selon l”emploi du temps. Là nous avons rencontré Sada Koné, le directeur du CAP de l”Hippodrome, venu avec son équipe vérifier de visu l”effectivité de la rentrée et donner au personnel les conseils d”usage.
TOUS EN CLASSE.
La promotrice de "Kalanso", Nadine Sanoh, s”était apprêtée elle pour le 17 septembre date initialement prévue pour la rentrée. Hier aux environs de onze heures, à notre passage, les cours se déroulaient dans ses classes comme si celles-ci étaient déjà au milieu du trimestre. On ne croisait aucun traînard dans la cour ou aux alentours. Les élèves des 26 classes et de la maternelle étaient tous en classe. Ici le mot pléthore apparait rarement dans les conversations puisque les classes qui affichent les effectifs les plus élevés n”ont pas 40 élèves.
"L”Espérance", à côté, est aussi une école privée à cycle complet (un 1er et un 2è cycles). La promotrice, Mme Sy Awa Dolo, a réussi son pari d”instaurer une discrimination positive. Elle accueille plus de filles que de garçons dans ses classes aux effectifs raisonnables de 50 élèves. Ici les tarifs sont légèrement rabaissés pour les filles qui, au 1er cycle, payent mensuellement 7 000 Fcfa au lieu de 8 000 cfa pour les garçons et 9 000 Fcfa au 2è cycle au lieu de 10 000 Fcfa pour les garçons.
La plupart des écoles du CAP de Djélibougou manquent de tout : tables-bancs, salles de classe, et enseignants. Par exemple à Djélibougou I (un second cycle), il n”y a que 50 ou 60 tables-bancs pour 6 classes et aucun professeur de biologie. Comme ailleurs, on n”a pas attendu de trouver une solution pour commencer les cours. A Djoumanzana-Nafadji, la situation est plus critique. La seule école de cette zone compte des classes de 170 élèves entassés et contraints à la double vacation. A cela s”ajoute, le millier de mioches de 6-7 ans qui n”ont pas pu être inscrits faute de place. Le directeur du CAP, Keding Dembélé, à qui tous ces problèmes ont coupé le sommeil, pourra bientôt se détendre un peu puisqu”il réceptionnera d”ici janvier 30 classes construites et suffisamment équipées.
Il ne sera pas le seul à sourire puisque dans le lot de nouvelles classes à édifier, un cycle complet (1er et 2è cycles) est prévu pour Nafadji. Une acquisition qu”attendent avec impatience les habitants de cette cité périphérique.
C. DIAWARA
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