Pendant que le Département s’évertue à faire croire que toutes les conditions sont réunies pour une année scolaire apaisée et performante, le Syndicat National de l’Education de Base (SYNEB) tient à prouver le contraire. Il est en effet plus que jamais décidé à en découdre avec les promesses creuses des autorités. C’est dans cette optique qu’il projette d’aller en grève de 120 heures à compter du 3 octobre prochain, si d’ici cette date, leurs revendications ne sont pas satisfaites.
La tenue du Forum national sur l’éducation avait suscité beaucoup d’engouement et d’espoir aussi bien chez les acteurs de l’éducation que chez les parents d’élèves. S’il est vrai que certaines recommandations issues de ce Forum sont en voie d’application, force est de reconnaître que d’autres souffrent encore dans les tiroirs. C’est pour cette raison que certains syndicats d’enseignants grincent aujourd’hui les dents. Parmi ceux-ci, on peut citer le Syndicat National de l’Education de Base. On se rappelle encore qu’il avait brandi en 2010 des préavis de grèves qui ont abouti à l’acceptation par le Gouvernement de certains points de ses revendications. Il s’agit notamment du reclassement des fonctionnaires de l’Etat et des contractuels des Collectivités ; de l’allocation familiale dont le paiement des arriérés est en cours depuis mai 2011. Mais, selon ces syndicalistes, le nerf de leurs problèmes n’a pas été pris en compte : la relecture des lois de l’intégration des contractuels à la fonction publique de l’Etat et des Collectivités. De ce fait, en début de cette année scolaire 2011-2012 le SYNEB envisage de relancer ses revendications. «Cette fois ci, nous sommes décidés à aller jusqu’à la victoire. Nous en avons marre des promesses mirobolantes des autorités scolaires. C’est le concret que nous voulons maintenant», martèle Amadou Coulibaly, Secrétaire général dudit Syndicat.
Précisons que depuis le 12 septembre 2011 un préavis de grève de 120 heures a été au Département. a précisé M. Coulibaly. A en croire le Secrétaire général du SYNEB Amadou Coulibaly et ses camarades les raisons de leur colère sont liées au prélèvement sur les salaires ; le retard chronique dans le paiement des salaires et l’abus de pouvoir de certains chefs des organes exécutifs.
Par conséquent, le SYNEB exige la relecture de la loi n° 09-035 du 10 aout 2009 déterminant les conditions d’intégration des contractuels de l’administration dans les fonctions publiques de l’Etat et des Collectivités territoriales ; la correction des arrêtés d’intégration erronés et l’accélération du processus d’intégration à la fonction publique de l’Etat ; le paiement immédiat de tous les arriérés de reclassement et de hiérarchisation ; la mise à jour des sessions de reclassement et de hiérarchisation ; le paiement immédiat des arriérés d’allocation familiales ; l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires au titre de l’AMO et le remboursement intégral des sommes prélevées. A ceux-ci s’ajoute la révision de l’arrêté n° 3282/MATCL/SG du 11 août 2011 portant modalité du congé de formation et de la mobilité notamment en son article 3 (chapitre des mutations).
Nous osons espérer que le Gouvernement malien qui est habitué à jouer au sapeur pompier en de pareilles circonstances, circonscrira ce problème.
Oumar KONATE