Rentrée scolaire 2011-2012 : Des instructions fermes

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Le jeudi, 15 septembre 2011, le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales  a rencontré les Directeurs d’Académie d’Enseignement. Avec comme objectif : la préparation de la rentrée scolaire.

Une rentrée prévue pour la première semaine d’octobre, selon toute vraisemblance.

D’où des instructions fermes du Ministre, son excellence monsieur Salikou Sanogo.  Ces instructions s’adressent aux Directeurs d’Académie d’Enseignement.

Ceux-là même que le professeur appelle «principaux acteurs de la mise en œuvre de la politique gouvernementale, en matière d’éducation, d’alphabétisation et des langues nationales  à l’échelle locale».

Les instructions en question se  répartissent en trois grands secteurs de l’Enseignement dont l’Enseignement de base.

A cet ordre, les instructions du Ministre Salikou Sanogo ont comme nom : la ratification de la gestion du personnel. Notamment, au niveau de la circonscription.

Il s’agit d’analyser « la situation du personnel dans chacune des structures » dont les Directeurs d’Académie sont responsables. L’objectif étant de « dégager le personnel un surplus afin que les IFM (Institut de Formation des Maîtres) soient dotés de professeurs de profil enseignant ».

Il ya aussi le suivi des stages des élèves-maîtres au niveau des CAP. Suivi d’autant plus important que 4529 stagiaires vont intervenir dans les écoles fondamentales. Et au seul titre de l’année scolaire 2011-2012. Il faut alors, instruit le Ministre, « procéder à une gestion efficace de ces stagiaires pour combler le déficit en personnel enseignant dans certaines écoles ». Et le stage en responsabilité se fait sous la seule responsabilité du Directeur d’école.

Le MEALN instruit également le « suivi du temps d’apprentissage ». A travers un contrôle rigoureux de la présence effective des enseignants et des élèves.

Et l’application stricte du règlement intérieur et l’implication des comités de gestion scolaire, de l’association des parents d’élèves, de celle des mères d’élèves.

Il exige en 4ème position le « suivi des activités cycliques des CAP et des IFM : rapports-évaluations ».

La 5ème instruction s’avère le suivi mensuel de la situation des impayés au niveau des CAP et des IFM. Le Professeur ne veut plus voir d’impayés accumulés. La transmission des impayés est alors indispensable pour chaque structure.

6ème instruction : le suivi de la transformation des écoles communautaires en écoles publiques. Celle-ci « doit se faire au rythme annuel de 20% des écoles ».

Le suivi des actions des partenaires techniques intervenant au niveau régional et local et des innovations pédagogiques est aussi impératif.

Le Chef du Département « invite » alors « à faire l’inventaire trimestriel des actions de l’ensemble des partenaires » qui interviennent dans l’éducation au niveau des collectivités et territoires.

En 8ème position, le Ministre exige « la mise à jour de l’information statistique ». Une exigence qui se rapporte au « nombre d’écoles publiques, d’écoles privées, d’écoles à classes multigrades et d’écoles à classe unique ».

Le nombre d’écoles communautaires transformées et celui des écoles construites par les ONG et associations ne demeurent pas en reste. Sans oublier l’effectif des enseignants dans les différentes écoles.

Il s’agit, en 9ème position, d’assurer la célérité dans la transmission des informations. Avant la production d’un rapport circonstancié, le MEALN exige une première information par téléphone.

En tout cas, le MEALN ne veut « plus être interpellé par le Président de la République ou le Premier Ministre sur un sujet sans pouvoir leur fournir une réponse adéquate ».

Autre exigence du MEALN Sanogo : la poursuite de la mise en œuvre des activités d’éducation environnementale ainsi de la redynamisation de l’Education Physique et Sportive (EPS) et de l’Education Civique et Morale (ECM).

Ces deux dernières disciplines, rappelle-t-il, font désormais partie des épreuves écrites d’évaluation de fin de cycle et méritent toute l’importance nécessaire.

Aussi, le MEALN ordonne à ses Directeurs d’Académie de s’approprier l’opération « Ecole verte, Ecole propre » qu’il a naguère lancée.

Sans oublier d’en faire « un des facteurs d’émulation entre » leurs « différentes structures afin que l’Ecole reverdisse et qu’elle soit un cadre de vie sain ».

Surtout, le Professeur ne veut plus voir d’école mal entretenue, avec des fenêtres sans battants…etc. Car, s’interroge le Ministre fâché : « Ces écoles n’ont-elles pas de Directeurs ? ».

La réponse du Ministre est sans ambages : « De tels Directeurs, vous enlevez simplement et les remplacez par ceux qui veulent travailler ». On a rarement vu le Professeur Salikou Sanogo aussi fâché. C’est que dans certaines de nos écoles, le désordre dépasse les limites du tolérable.

Au 12ème point de son intervention, le MEALN exige d’organiser l’espace classe en vue d’une  meilleure communication, d’une meilleure gestion de la vie scolaire.

Alors, il « invite à mettre en place les conseils de classe, surtout dans les 9ème années ».

Ces conseils seront « sous la supervision des maîtres intervenants dans ces classes pour des échanges sur l’exécution du programme, les dispositions à prendre pour la résolution des difficultés, la préparation des élèves à l’examen ».

Au 13ème point, le MEALN instruit d’accorder une importance particulière aux évaluations en 6ème année.

Dans la mesure où il s’agit d’une « classe charnière entre les niveaux I, II, III et le niveau IV ».

Autre point important qui a retenu l’attention du premier enseignant du Mali : la réception des fournitures scolaires. Pour le Professeur Salikou Sanogo, l’Etat a investi des milliards et des milliards de nos francs dans les manuels scolaires. Rien que pour améliorer la qualité de l’enseignement. Il exige donc que les manuels scolaires parviennent à leurs destinataires et à temps. Cela dans l’intérêt supérieur du MALI.

Enfin, le MEALN demande l’instauration du dialogue social pour une meilleure gestion des revendications et des grèves.

Et, clarifie le Chef du Département, le dialogue social n’est pas l’apanage du niveau central.

Les Directeurs d’Académie d’Enseignement doivent aussi s’impliquer dans la gestion des grèves. Faire preuve d’esprit d’initiative. Par la mise en place de système d’information performant. L’information doit circuler par Internet, téléphone, rapport circonstancié et journalier en cas de grève. Ce qui est un minimum quand on est Directeur d’école.

Parce qu’il est du devoir d’un Directeur d’Ecole  de relever les noms des grévistes et des non grévistes.

Sinon, il n’est pas loin du syndicaliste.

Et l’on doit d’ailleurs rejoindre les rangs du syndicat.

La généralisation du curriculum de l’enseignement fondamental doit se poursuivre.

En particulier, dans les Académies d’Enseignement de Koulikoro, Kati et Ségou. Et tout doit être mise en œuvre pour sa généralisation « afin d’en tirer toutes les leçons en vue de sa reproductibilité dans les autres aires linguistiques ».

 

De « la grande réforme du lycée »

Dans ce chapitre, le Ministre rappelle, d’entrée de jeu, le contexte de la rentrée scolaire 2011-2012.

Rentrée marquée par la réforme du lycée, en particulier des 10èmes années.

Il s’agit alors de « s’assurer que les nouveaux programmes sont disponibles dans tous les établissements publics et privés ; organiser des réunions préparatoires de la rentrée scolaire au cours desquelles toutes les informations disponibles seront partagées avec l’ensemble des partenaires et acteurs de l’école ; faire tenir les classes de 10ème années par les professeurs formés à cet effet ; et de faire respecter scrupuleusement les volumes horaires affectés aux différentes disciplines ».

Mais également de « Faire prendre des dispositions nécessaires pour assurer l’enseignement des disciplines  d’introduction nouvelle dans le curriculum des lycées ; et de faire mettre en place des comités pédagogiques regroupant les enseignants d’un même domaine de compétences conformément au nouveau curriculum des lycées ».

Pour le projet personnel, le Ministre de l’Education instruit de « faire organiser des réunions avec les CGS, les APE et les commissions pédagogiques pour expliquer comment mettre en œuvre cette innovation ».

Et, cette innovation « va permettre à l’apprenant d’être responsable de son orientation, acteur de sa formation et autonome dans ses choix ».

En définitive, le Ministre de l’Education engage la responsabilité des Directeurs d’Enseignement et des Directeurs d’Académie d’Enseignement.

Votre responsabilité, leur dit-il, sera entière pour tout enseignement non assuré dans le cadre de cette réforme dont le niveau de mise en œuvre constituera désormais un élément d’évaluation de vos performances ».

Par ailleurs, l’éminent homme politique malien n’oublie « l’année 2012, année électorale ». Dans cette perspective, le Ministre rappelle la fidélité de « notre école à sa mission de formation d’un citoyen bâtisseur ».

Aussi, se doit-elle « d’être au rendez-vous de cet événement ».

Pour la circonstance, poursuit-il, décision est prise de « saisir l’occasion de la rentrée scolaire pour informer nos élèves des classes terminales du secondaire sur le référendum et les élections qui constituent des moyens d’expression de la volonté populaire dans une démocratie ».

Partant, le Ministre « invite à faire prendre toutes les dispositions pour faire assurer dans chaque établissement d’enseignement secondaire, une leçon modèle sur le référendum et les élections, le premier jour de la rentrée scolaire ».

A cet effet, précise-t-il, l’Inspection de l’Enseignement Secondaire (IES) et la Direction Nationale de l’Enseignement Secondaire Général (DNESG) vont élaborer une fiche pédagogique qui leur parviendra. Et, en partenariat avec le Ministère Chargé des Relations avec les Institutions.

Et, le Ministre attache « du prix à l’exécution correcte » de ses instructions.

                                                                       Hawa Diallo

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