Le Représentant de L’UNESCO au Mali, le professeur Juma Shabani a rencontré les journalistes ce mardi 22 février à la maison de la presse. Cette conférence de presse avait pour objet d’expliquer à l’opinion ce projet de 12 millions de dollars que l’UEMOA en collaboration avec l’UNESCO va lancer. Il s’agit par cette initiative de renforcer les universitaires Ouest Africaine, notamment à la création d’une bibliothèque interconnectée au niveau régional.
M. Shabani explique que le projet a été lancé le 09 février dernier à travers la signature de convention intervenue entre le président de
Le projet, d’un coup estimé à 6 milliards de francs CFA, a pour objectif de renforcer les capacités de mise en œuvre de la réforme Licence- Master Doctorat (LMD) dans les états de l’UEMOA, à travers le développement et l’utilisation des technologies de l’information et de
Le projet qui doit durer 3 ans, explique M. Shabani, consiste à réaliser des infrastructures physiques et virtuelles des TIC, acquérir des équipements et matériels informatiques, réaliser des études et renforcer les compétences dans le domaine de l’utilisation des TIC, la pédagogie universitaire, l’accréditation et l’assistance qualité, ainsi que la recherche.
La convention signée définit les modalités d’exécution du projet, confiée à l’UNESCO par la commission de l’UEMOA, conformément au cadre de coopération et de partenariat qui existe entre les deux institutions depuis 2006, ajoute la même source.
La gestion du projet est assurée par un comité de pilotage comprenant des représentants de l’UEMOA, de L’UNESCO et des universités des Etats membres de l’Union.
Il est important de rappeler que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une vaste coopération amorcée en 2006 par les deux institutions. Elle vise à développer l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) en vue de soutenir la reforme de l’enseignement supérieur dans les Etats membres de l’UEMOA.
En réponse aux préoccupations des journalistes, M. Shabani a sollicité l’accompagnement des médias pour vaincre les réformes. En effet, comme toutes réformes son application va engendrer des réticences. En outre, des craintes telles que la : formation, les infrastructures, le suivi et l’expérience de structures antérieures sont prises en comptent par le projet.
M. Shabani est formel, l’UNESCO va mettre au service de la communauté toute son expérience pour l’opérationnalisation du projet. Ainsi, c’est le bureau UNESCO de Bamako qui va piloter ce projet qui, en principe, va démarrer en mars donc dans quelques jours.
La réforme du système LMD en marche s’inscrit dans un mouvement global de prise en compte de l’enseignement supérieur qui pendant longtemps a été quelque peu négligé au profit de l’enseignement de base.
Ce projet réaliste de plus de 6 milliards de nos francs va ainsi doper l’enseignement supérieur et surtout le mettre à niveau avec l’utilisation tout azimut des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Youba KONATE
JOURNEE INTERNATIONALE DE
Promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue
Le mardi 22 Février, le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a abrité la cérémonie de commémoration de la « Journée internationale de la langue maternelle ». Cette année, cette journée a été placée au Mali sous le thème « les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour la sauvegarde de la promotion des langues et de la diversité linguistique ». Présidée par le ministre de l’Education, de l’alphabétisation et des langues nationales le Professeur Salikou Sanogo, la cérémonie a enregistré la présence des représentants du ministère de l’Enseignement Supérieur et de
La « Journée internationale de la langue maternelle » a été instituée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) lors de sa 30ème session tenue en 1999 afin de promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue.
Pour le ministre Sanogo qui a mis un accent particulier sur l’importance des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) pour la promotion de nos langues maternelles, le thème de cette année n’est pas fortuit. De l’indépendance à nos jours, le Mali n’a cessé de s’investir pour valoriser nos langues maternelles. Bien qu’un long parcours ait déjà été réalisé à ce jour pour la promotion des langues maternelles, beaucoup reste encore à faire. C’est pourquoi le ministre rappellera que le Forum international sur le multilinguisme tenu à Bamako du 19 au 21 janvier 2009 avait noté, parmi ses résolutions, l’importance d’assurer la présence et l’usage de toutes les langues maternelles dans le cyberspace afin de créer des sociétés de savoir inclusives qui respectent la diversité culturelle et où l’information et la connaissance sont accessibles et partagées par tous.
Selon le représentant de l’UNESCO, des efforts doivent être consentis par tous les Etats du monde afin de conférer une place de choix aux 7000 langues de la planète Terre. L’UNESCO reconnaît les avancées réalisées par le Mali dans le processus de valorisation de nos langues maternelles. En témoignent éloquemment le poème en langue nationale bamanan et peuhle, mais aussi l’hymne nationale du Mali en langue bamanan, réalisés par les élèves de l’Ecole fondamentale de Lafiabougou. Aussi, le représentant de l’UNESCO a invité le Mali à s’impliquer davantage pour la promotion du multilinguisme à travers les NTIC. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’UNESCO a signé une convention relative à la valorisation de nos langues maternelles par l’utilisation des TIC avec certains pays africains dont le nôtre. Le montant de cette convention, qui s’étendra sur trois années, s’élève à 5,85 milliards de F CFA.
« Ce n’est pas l’anglais qui menace les autres langues mais c’est surtout l’urbanisation », a souligné, pour sa part, le représentant de la fondation « Karanta ». Cette assertion sera soutenue par le secrétaire exécutif de « Akalan » qui indiquera qu’en dépit des efforts consentis par nos gouvernements respectifs, les langues maternelles africaines restent toujours marginalisées. « Cette attitude contribue à nous mettre hors de nos cultures », ont tour à tour souligné Cheick Oumar Soumano et Seïba Lamine Sissoko, tous deux Maîtres de la parole.
Des diplômes de reconnaissance ont été décernés à certaines personnalités, anciens ministres qui ont contribué à promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue : Professeur Younouss Hamèye Dicko, Adama Samassékou, Youssouf Traoré et Amadou Touré.
La cérémonie a pris fin sur une visite de stands et d’expositions de ventes de livres de lecture et de magasines sur la femme, sur la scolarisation des filles, sur l’éducation, le tout écrit dans nos différentes langues maternelles, dont le bamanan, le peuhl, le songhoï, le senoufo, le dogon, le Sarakolé.
Notons que le ministre Salikou Sanogo qui, pour l’occasion, s’est adressé au public dans deux langues maternelles (bamanankan et sénoufo) a profité de son intervention pour donner l’information : l’organisation très prochaine d’une Conférence nationale sur la promotion des langues. « Cet espace sera sans aucun doute le lieu de dresser un bilan exhaustif autant que possible de tout ce qui a été fait jusqu’à ce jour en matière de promotion de langues nationales» a-t-il expliqué.
Ousmane COULIBALY
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