Le Premier ministre Modibo Sidibé a rencontré, hier, des responsables de l’éducation et des syndicats d’enseignants, à la Primature. C’était en présence, du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde et du ministre de l’Education de l’alphabétisation et des langues nationales, Pr. Salikou Sanogo. Modibo Sidibé a indiqué : ‘’j’ai réitéré dans mes différentes interventions, notamment, lors de la rentrée universitaire 2009-2010, l’effectivité, dès 2010, de la relecture et de l’adoption des textes portant statut et plans de carrière des enseignants et chercheurs, avec une grille de rémunération rehaussée.
Le gouvernement, pour sa part, reste toujours ouvert à un dialogue social constructif pour une école apaisée. C’est dans cet esprit que se tient la rencontre de ce matin, à laquelle j’ai tenu à inviter le recteur de l’université de Bamako, les doyens des facultés et directeurs généraux des grandes écoles. ‘’ L’ardent souhait du gouvernement, a-t-il dit, est que la rencontre marque le début de la sortie de crise et la marche de notre système d’enseignement supérieur vers la qualité. Le Premier ministre a souhaité, à l’issue de la rencontre, que les différents partenaires de l’éducation puissent tracer les perspectives de développement de notre système d’enseignement supérieur en le mettant à l’abri des conflits sociaux répétitifs. C’est dans ce cadre, a-t-il ajouté, que le gouvernement propose aux organisations syndicales et monde universitaire : un ensemble de mesures intégrées ayant pour objectif d’améliorer leurs conditions de travail et de vie et un plan de développement de l’Enseignement supérieur à court, moyen et long terme.
Statut et plans de carrière
Concernant les statuts et plans de carrière proposés par le gouvernement, le Premier ministre, Modibo Sidibé, a déclaré : ‘’ils ont été élaborés sur la base des principes de valorisation suivants : les principaux temps de la carrière (le recrutement, la promotion et la fin de carrière) ; l’engagement professionnel (assiduité, éthique, déontologie, etc.) ; l’excellence et l’évaluation. Les statuts proposés visent l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche et la mobilité des personnels enseignants. ‘’ Il a indiqué que l’adoption de ces statuts et plans de carrière entraîne une amélioration de la grille de rémunération des enseignants chercheurs, à compter de juillet 2010. L’objectif volontariste du gouvernement, à moyen terme, a-t-il ajouté, n’est pas de s’aligner sur la sous région, mais que nos universités et grandes écoles répondent aux standards internationaux.
Il a fait savoir qu’à compter de juillet 2010, les nouveaux statuts accordent aux enseignants et chercheurs deux primes et trois indemnités liées à la productivité et à la présence en milieu universitaire. Il s’agit de : la prime de fonction, la prime de recherche, la prime de documentation, l’indemnité d’encadrement et l’indemnité de résidence. Parallèlement, a fait remarquer le Premier ministre, le gouvernement procédera à l’audit des ressources propres générées par l’université et les grandes écoles, afin qu’une partie soit consacrée aux activités pédagogiques et autres avantages à accorder aux enseignants et chercheurs. Le gouvernement, a-t-il souligné, procédera à la hausse des taux d’heures supplémentaires par grade, en fixant comme objectif la rationalisation et la transparence de leur gestion.
Mesures d’accompagnement et plan de développement
Le Premier ministre a affirmé que le gouvernement contribuera à la mise en place d’un programme de mise à niveau pour aider et faciliter l’inscription des jeunes enseignants et autres sur les différentes listes d’aptitude du Cames et de la Cnela, la mise en place d’un programme d’identification et de recrutement de jeunes maliens titulaires de masters ou de doctorat pour l’enseignement et la mise en place d’un programme de recrutement des enseignants maliens de la diaspora au titre de professeurs, maîtres de conférences associés. Modibo Sidibé a indiqué que le gouvernement propose un plan de développement de l’enseignement supérieur dont l’un des objectifs est de porter nos universités et grandes écoles vers les standards internationaux. Il a réitéré son engagement de faire de l’université, un moteur de croissance.
Les ressources seront obtenues, a-t-il assuré, grâce à celles existantes et aux financements innovants. Il a souhaité, sur la base de ce nouveau développement du dialogue, que, dès la semaine prochaine, les cours redémarrent pour que les critères académiques soient respectés. Abdou Mallé, secrétaire général du Snesup, a soutenu que le Snesup a pris acte et rendra compte à sa base. Tibou Telly, secrétaire général du Snec a constaté la volonté du gouvernement de sortir de la crise. Ceci, a-t-il affirmé, est à leur portée. Il a demandé que les rencontres programmées soient plus efficaces et menées avec plus de pédagogie pour circonscrire les blocages.
Il faudrait, a-t-il suggéré, des mécanismes plus alertes et souples pour arriver, par consensus, à un accord parfait. C’est possible, a-t-il reconnu, si chacun s’y met. Le secrétaire général de l’enseignement supérieur du Snec, Ismaïla Komé, n’a pas dit autre chose. Il a jugé important de sortir de la crise en agissant avec beaucoup plus de pragmatisme dans les négociations. ‘’ Nous sommes disponibles pour poursuivre les négociations ‘’, a-t-il affirmé.
Baba Dembélé
