Rencontre PM- syndicats de l’enseignement supérieur : Les signes de la fin de la crise !

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Dans la perspective de la recherche de solution à la crise que traverse notre enseignement supérieur, le premier ministre Modibo Sidibé a tenu, hier, une rencontre avec les syndicats qui relèvent de cet ordre d’enseignement. Cette rencontre se veut être décisive, car un nouvel échec des négociations compromettra très sérieusement l’année académique universitaire 2009-2010. C’est pour pallier à cette éventualité que le premier ministre a ouvert pour la énième fois ses portes aux responsables du SYNESUP et du SNEC, en présence des doyens des facultés et des directeurs des grandes écoles.

A noter que cette rencontre a été suivie par la poursuite des négociations dans l’après midi entre les syndicats et les ministres concernés.

L’ardent souhait du Gouvernement est que cette rencontre marque enfin le début de la sortie de crise et la marche de notre système d’enseignement supérieur vers la qualité, conformément à la vision du Chef de l’Etat, exprimée dans le Projet de Développement Economique et Social, amplifiée par le Forum National sur l’Education.

Dans son intervention le premier ministre a formulé le vœu que ces négociations puissent tracer des perspectives de développement de notre secteur d’enseignement supérieur en le mettant à l’abri des conflits sociaux et répétitifs. Dans cette optique Modibo Sidibé a proposé aux organisations syndicales et au monde universitaire un ensemble de mesures intégrées ayant pour objectif d’améliorer leurs conditions de travail et de vie et la proposition d’un plan de développement de l’Enseignement Supérieur à court, moyen et long termes.

Ces mesures concernent notamment des statuts et plans de Carrière ouverts sur l’Extérieur.

En effet, aux dires du premier ministre les statuts et plans de carrière et les mesures d’accompagnement proposés par le Gouvernement, marquent le début de la marche vers la qualité de notre système d’enseignement supérieur et de recherche. Ils ont été élaborés sur la base des principes de valorisation suivants, les principaux temps de la carrière (le recrutement, la promotion et la fin de carrière), l’engagement professionnel (assiduité, éthique, déontologie, etc.) et l’excellence.

Les statuts proposés visent, à croire le premier ministre, l’amélioration de la qualité de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et la mobilité des personnels enseignants. Ils sont redéfinis sur la base de normes internationales concernant la formation requise, le recrutement, la tâche et la fonction, les règles et les mécanismes de titularisation, l’évolution de la carrière, l’évaluation de la performance et les conditions de travail et de rémunération.

La grille salariale revue à la hausse !

De l’avis de Modibo Sidibé, ces statuts doivent contribuer d’abord à améliorer la qualité des formations dispensées, ensuite, à attirer les talents vers l’enseignement et la recherche, enfin pour faire émerger des pôles d’excellence. Les principales innovations des statuts portent sur entre autres, la reconnaissance du mérite, comme l’a recommandé le Forum National sur l’Education, avec la consécration de l’éméritat et de l’honorariat, l’apport des enseignants et chercheurs maliens de la diaspora, qui pourront être nommés professeurs et maîtres de conférences associés, sur la base de critères de recrutement avec des conditions d’exercice et de rémunération, l’allocation de primes et indemnités sur la base de la productivité, la reconnaissance des droits des enseignants et chercheurs, ainsi que des obligations liées aux avantages que la Nation a décidé de leur consentir.

Parmi les mesures, le premier ministre prévoit l’adoption d’une grille de rémunération revue à la hausse à compter de juillet 2010.

L’objectif du Gouvernement, à moyen terme, n’est pas de « s’aligner sur la sous-région », mais d’agir pour que nos universités et grandes écoles répondent aux standards internationaux.

Aussi, l’effectivité des Primes et indemnité liées à la productivité et à la présence effective en milieu universitaire devraient également entrées en viguère à compter de juillet 2010. En effet, les nouveaux statuts accordent aux enseignants et chercheurs deux primes et trois indemnités liées à la productivité et à la présence effective en milieu universitaire. Ces primes et indemnités sont assorties de droits et d’obligations. Il s’agit de la prime de fonction spéciale, la prime de recherche, la prime de documentation, l’indemnité d’encadrement, l’indemnité de résidence.

Parallèlement, le Gouvernement procédera à l’audit des ressources propres générées par l’Université et les Grandes Ecoles, afin, qu’une grande partie soit consacrée aux activités pédagogiques et autres avantages à accorder aux enseignent et chercheurs.

Les mesures préconisées par le premier ministre prévoient également une revue à la hausse du taux des heures supplémentaires assorties d’une rationalisation et d’une transparence de leur gestion.

Le gouvernement prévoit l’introduction des lois, décrets et arrêtés relatifs à toutes ces mesures dans le circuit d’approbation aux termes des négociations.

Les syndicats, après avoir entendu le premier ministre, se sont tous dits favorables à une réouverture des négociations. Même si le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SYNESUP) reste ouvert aux dialogues, son secrétaire général, Dr Abdou Mallé a précisé qu’il prend acte des mesures du gouvernement, mais qu’il compte d’abord consulter sa base. Dans tous les cas, le sort de l’année universitaire dépendant des négociations ouvertes hier dans l’après midi. Les syndicats vont-ils surpasser leurs intérêts corporatistes pour sauver l’année académique ?

Des prémices sont déjà perceptibles

Youssouf Diallo

 

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