Pour une école performante qui produit des diplômés excellents, le ministre de l’Éducation nationale, Dr. Témoré Tioulenta, a annoncé en début de semaine, quelques innovations parmi lesquelles la réintroduction des épreuves orales au Bac, qui, selon lui, est une norme sous régionale.
Réinstaurer l’ordre et la discipline à l’école, maintenir les élèves dans les classes pendant les heures de cours, interdire les réunions de l’AEEM pendant les heures de cours, institutionnaliser le Prix de la lecture du président de la République, valoriser la fonction enseignante, etc. ; sont les grandes lignes des innovations attendues cette année pour redonner à l’école malienne son lustre d’antan.
Lundi dernier, quelques heures avant la rentrée 2019-2020, le ministre Dr. Témoré Tioulenta a animé une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu sur les enjeux de cette année scolaire, en insistant surtout sur les grands chantiers.
Cette année, promet le ministre Tioulenta, son département œuvrera surtout pour le retour aux fondamentaux de l’école. “Il s’agit de l’ordre et la discipline à l’école. L’élève doit venir à l’heure et respecter son maitre. Il doit aussi rester en classe pendant les heures de cours”, indique le ministre, avant d’annoncer l’interdiction des rencontres syndicales entre élèves pendant les heures de cours.
Sur le plan académique, le ministre a annoncé la réintroduction des épreuves orales au Bac, l’institutionnalisation du Prix de la lecture du président de la République, un concours ayant pour objectif de marquer une mobilisation générale autour de la lecture et la redynamisation de la Journée de l’enseignant pour valoriser la fonction enseignante. Aussi, le département prévoit la révision du programme d’apprentissage de l’anglais dans les écoles en vue d’une amélioration du niveau des élèves au regard de l’importance de l’anglais dans le monde actuel.
Des projets chimériques ?
Non, estime le ministre Témoré Tioulenta qui est bien conscient des défis auxquels fait face l’école malienne. D’ailleurs, souligne-t-il, il y a l’insuffisance de salles de classe, des cantines scolaires, du personnel enseignant, des livres, etc. A ceux-ci s’ajoutent le besoin de formation des enseignants des écoles communautaires et les écoles qui risquent de rester encore fermées au centre du pays à cause de l’insécurité.
“L’accalmie est revenue depuis la visite du Premier ministre. Il y a des zones qui se stabilisent. Nous allons faire le point des écoles qui n’auront pu ouvrir dès la première semaine. L’ouverture de ces écoles constitue une préoccupation partagée par le gouvernement qui est en train d’y travailler”, a-t-il rassuré.
Malgré cette annonce plutôt convaincante du ministre, des doutes persistent chez les acteurs de l’enseignement, comme les enseignants syndicalistes. Aussi, l’argent étant le nerf de la guerre, le gouvernement pourrait-il faire face aux nombreux défis relevés par le ministre lui-même ?
Sory I. Konaté