À l’enseignement supérieur censé donner à notre pays des cadres compétents capables de relever les défis du développement socio-économique véritable et durable, les problèmes se succèdent et se ressemblent toujours. En tout cas, c’est le constat malheureux qu’on peut faire depuis plus d’une vingtaine d’années. De ce fait, on se demande comment le nouveau ministre Me Mountaga Tall pourra se prendre pour redresser ce secteur de l’éducation, surtout quand on se rend à l’évidence que tous ses prédécesseurs n’y ont pas réussie à écrire une belle page de l’histoire ?
En tout cas, depuis le prétendu remède apporté à travers la scission de l’Université de Bamako, les problèmes vont crescendo et l’Enseignement supérieur souffre encore de nombreux maux et tares. De ce fait, charger un leader politique apparemment non spécialiste du domaine, peut susciter de nombreuses réflexions, car en tout état de cause, les problèmes sont nombreux et les attentes sont grandes. En effet, la question qui mérite d’être posée ici est de savoir si ce costume de ministre de l’Enseignement supérieur n’est-il pas plus grand que la toge de Me Tall ?
En effet, l’Enseignement supérieur est un Département clef de la vie de notre Nation. Ce secteur stratégique du développement constitue aujourd’hui un véritable fardeau pour les différents acteurs, c’est à-dire les autorités scolaires et universitaires, le Conseil supérieur de l’éducation, les enseignants de tous grades et de différents clans syndicaux, les étudiants.
Selon l’adage, «À cœur vaillant, rien n’est impossible», nous pouvons d’emblée croire que Me Tall pourra être à la hauteur de la mission qui lui a été confiée. Mais, depuis son arrivée à la tête de ca Département, à part les visites effectuées dans les différentes Universités et Grandes écoles, on ne voit rien de concret allant dans le sens d’une école apaisée et performante. Or, seul le labeur dans le pragmatisme peut faire avancer le Département. Certes, il faut un nouveau départ pour l’Enseignement supérieur mais, sur quelle base ? Continuité ou rupture ? Peut-être les deux, avec à l’appui des innovations. Surtout que ce secteur est très complexe avec de nombreuses défaillances. Du coup, on voit mal comment le juriste (non technocrate apparemment) Me Mountaga Tall pourra tirer son épingle du jeu. Pour y parvenir, il doit abandonner les pratiques anciennes qui n’ont conduit qu’aux échecs cuisants.
Il doit également faire face à un certain nombre de problèmes dont l’insécurité et l’insalubrité des Campus, la lutte pour leadership et clanique du côté des enseignants, la restructuration de nos Universités. Il doit mettre fin à la triste réalité du système des «Notes sexuellement transmissibles (NST)» et des «Notes financièrement transmissibles (NFT)». La bonne gouvernance des Universités et des Services rattachés comme le Cenou, ainsi que les Structures d’aide à l’Enseignement supérieur comme par exemple le PADES doivent être parmi ses priorités. Sans oublier que le système d’octroi de bourses ainsi que la gestion des bourses font partie des difficultés des apprenants.
Il en est de même de l’intégration et l’inscription des Maliens de l’extérieur dans nos différentes Facultés qui constituent une préoccupation majeure de nos compatriotes. À tout cela, s’ajoutent la nécessité de relancer le système TOCKTEN et l’application effective du système LMD. Le manque de locaux et son corolaire de location des bâtiments privés, le manque d’enseignants ainsi que la formation des formateurs constituent aussi de gros des problèmes de l’heure auxquels Me Tall doit impérativement s’attaquer.
Par ailleurs, Ségou est un pôle universitaire qui se veut une chance pour le Mali. Mais, à l’Université de Ségou, la mise en valeur d’une superficie de 9 ha devant accueillir le siège de l’Institut universitaire de formation professionnelle, d’un amphithéâtre multifonctionnelle de 500 places, du Rectorat, d’une Maison des hôtes, les logements du Recteur, le restaurant et le terrain de sports, méritent une attention particulière du ministre Tall. Sans oublier les 200 ha et 300 ha à Bafo qui serviront respectivement à la construction des Facultés (la Faculté des sciences sociales et la Faculté des sciences de la santé), les résidences universitaires ainsi que les locaux du Centre nationale des œuvres universitaires (Cenou), l’inscription des professionnelles à la FAMA et la promesse faite : «un étudiant, un ordinateur».
Me Tall doit aussi accorder une attention particulière au chantier de Kabala qui, commencé depuis le dernier trimestre 2010 et qui devrait être fini le 30 mars 2012, accuse un énorme retard dû au non paiement qui a occasionné l’arrêt des travaux en un moment donné. Comme on le voit, les difficultés sont nombreuses et Me Tall, s’il veut réussir là où ses prédécesseurs ont échoué, doit se mettre au travail. Et alors, sérieusement !
Mamoutou TANGARA
Les prédécesseurs à Me TALL ont échoué parce qu’ ils étaient tous Professeur de l’Enseignement Supérieur.Il faut quelqu’un qui n’est pas de ce corps pour relever les défis de ce Secteur. Une figure charismatique comme Me Tall peut faire l’affaire. Un ministre est politique, il n’a pas besoin d’être technocrate, il se fait encadrer de conseillers et de secrétaire général technocrates. Me TALL ne dispose pas d’une baquette magique pour régler à 3 mois les maux qui minent l’Enseignement Supérieur.
Comme vous le dites Mr le journaliste, «À cœur vaillant, rien n’est impossible», moi j’ai confiance en Me Tall pour réussir ce challenge pour notre pays.
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