Redressement de l’enseignement supérieur : Les syndicats de l’enseignement supérieur restent pessimistes

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La mise en congé des structures de l’enseignement supérieur et la fermeture des résidences universitaires pour harmoniser la rentrée prochaine sont diversement appréciées à l’échelle nationale. Si certains pensent que la décision est courageuse et salutaire, d’autres estiment qu’elle nous conduira à une simple aventure. En tout cas, les syndicats de l’enseignement supérieur ne cachent pas leur pessimisme.

Le système de l’enseignement supérieur du Mali est confronté à de sérieux maux d’ordre structurel, pédagogique, sécuritaire et d’insalubrité dans l’espace universitaire. Pour parer à ce fléau, le Gouvernement du Mali a, lors du Conseil des Ministres du 14 juillet dernier, décidé de mettre les enseignants en congé statutaire et de fermer les résidences universitaires. Aujourd’hui, une grande frange de la population a salué cette décision, mais, les responsables des syndicats de l’enseignement supérieur voient cela d’un mauvais œil. Car, soutiennent-ils, il faut s’attaquer à l’origine des maux, c’est-à-dire, faire face aux différentes revendications des enseignants. Suivons la réaction des uns des autres.
 
M. Komé Ismaïla,  Secrétaire général du SY NEC
 «On a une administration incapable d’anticipation»
Nous nous réjouissons de nos congés qu’on cherchait depuis fort longtemps. Nous observons nos congés et on verra la suite. En ce qui concerne la validité ou l’invalidité de l’année, cela est du ressort du Gouvernement. En tout cas, nous n’avons pas connaissance de façon officielle d’une quelconque invalidation. L’Etat est responsable de l’éducation des fils et des filles de ce pays. Mais, nous regrettons du fait que le Ministère ait pris les syndicats comme boucs émissaires dans cette affaire en expliquant au peuple que les grèves syndicales sont en grande partie responsables de ce qui arrive au système. De toutes les façons, si on ne s’attaque pas aux origines de ces grèves, il n’y aura pas d’harmonisation durable pour les rentrées futures. Car, si rien n’est fait dans ce sens, à la rentrée prochaine, les différents Comités continueront à revendiquer leurs droits. Nous constatons qu’on a une administration incapable d’anticipation, qui joue toujours au pompier. A ce rythme, nous craignons d’être pris de court, car après deux semaines de début de notre congé, on ne voit rien venir.
 
 Amadoun Traoré, Secrétaire général de l’AEEM
«Le vin est tiré, il faut le boire maintenant»

 On a appris cette nouvelle avec beaucoup de peine au départ, mais mes camarades étudiants commencent à s’y adapter. Actuellement, notre inquiétude porte sur le paiement des bourses. Plus de 80% des étudiants ne demandent que leurs bourses ; 15% se soucient de leur avenir au regard du boiteux système éducatif actuel. En ce qui concerne les sortants, ceux-ci veulent être évalués afin d’aller sur le marché du travail. Tout compte fait, le vin est tiré, il faut donc le boire. Maintenant, notre souhait est que cette situation soit mis à profit pour qu’à la rentrée prochaine, il n’y ait  pas d’alibi ni pour les enseignants, encore moins pour les étudiants pour perturber à nouveau l’année.
 
Dr. Abdou Mallé, Secrétaire Général du Snesup
«La situation est délicate»

Joint au téléphone, le Secrétaire Général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur, Dr. Abdou Mallé dira que « la situation est délicate. Mes camarades m’ont conseillé de me limiter à l’entretien que j’ai accordé à vos confrères du  22 Septembre. Vraiment, je vous remercie pour l’intérêt que vous accordez à ce sujet» a-t-il dit. Si on s’en tient à ses propos, Dr. Mallé n’a apprécié cette décision.
Oumar KONATE 

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