Malgré les efforts constamment consentis pour qu’elle soit plus visible et mieux structurée, la recherche souffre d’énormes obstacles dans notre pays
La recherche se définit comme toute activité destinée à réfléchir et à trouver des solutions aux problèmes auxquels les sociétés sont confrontées en terme de développement. Elle peut et doit être le principal levier de transformation des universités. Pour cela des mesures d’accompagnement et des préconisations sont nécessaires, voire indispensables. Parmi ces mesures, la formation des enseignants à la méthodologie de recherche, à la rédaction scientifique, l’identification des programmes de recherche prioritaire, des sources de financement, la constitution des équipements de recherche et l’établissement de partenariat intérieur et extérieur. Dans sa volonté de s’inscrire dans une stratégie de dynamisation de la recherche, l’université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) organise depuis hier les assises de la recherche « Une recherche de qualité pour un développement durable au Mali » tel est le thème de ce séminaire.
L’ouverture des travaux présidée par le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Sékou Boukadary Traoré a eu lieu à la faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako (FSEG) de l’USSGB. C’était en présence du président du conseil de l’USSGB, le Pr, Amadou Diallo, de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, des recteurs des autres universités, des doyens, anciens doyens des facultés, des directeurs des grandes écoles, des Instituts de formation et plusieurs chercheurs.
Les assises ont pour objectif de faire l’état des lieux de la recherche par structure académique et par domaine en faisant ressortir les forces et faiblesses, dégager les défis et opportunités et identifier les différentes sources de financement de la recherche aux plans national, régional et mondial. L’identification des programmes de recherche prioritaire, des thèmes, des méthodes d’une bonne gestion de la recherche, la mise en relation des chercheurs de l’USSGB avec les structures, les institutions nationales et internationales chargées de la recherche et la formulation des préconisations pour la relance de la recherche à l’USSGB sont d’autres objectifs à atteindre dans le cadre de la recherche.
La recherche et l’histoire de l’humanité, juge le recteur de l’USSGB, le Pr, Samba Diallo, constituent le fondement du développement économique, social et culturel d’une nation. « Pas de recherche, une nation navigue à vue et ne se développera pas » a t-il dit. Dès son accession à l’indépendance notre pays a consenti d’immenses efforts pour mettre en place un système national de la recherche. Les résultats obtenus sont diversement appréciés. Mais tous s’accordent à dire qu’aujourd’hui la recherche est particulièrement visible dans les domaines des sciences agronomiques, pastorales, sanitaires, humaines et sociales » a expliqué, le Pr, Samba Diallo.
Les résultats de la recherche sont principalement l’oeuvre des centres et instituts de formation de recherche. Bien que récente, constate le recteur de l’université des sciences sociales et de gestion de Bamako, la recherche universitaire a acquis une grande visibilité au niveaux national et international. Malgré ces résultats éloquents la recherche universitaire est confrontée à un certain nombre de difficultés majeures. Celles-ci se résument à l’insuffisance du personnel enseignant, des chercheurs en qualité et quantité, de financements de l’Etat qui condamnent la recherche à être tributaire de l’extérieur et à une gouvernance approximative qui occasionne une dispersion des efforts et des ressources. Le rôle des universités dans le processus de développement est important, selon le Pr, Samba Diallo. La recherche participe activement à la création, au renouvellement, à la diffusion des savoirs et à l’accès au bien être des populations. L’enseignement dispensé dans les universités se nourrit des résultats de la recherche. Ces résultats à leur tour participent à la formation et promotion professionnelles et académiques des enseignants. Ils rompent son isolement scientifique.
« Ni l’engagement, ni la volonté ne suffisent de nos jours à promouvoir la recherche. Aucune université ne saurait être viable sans activités minimales de recherche. Pour entreprendre une bonne recherche dans les universités, il faut donc des ressources humaines qualifiées, organisées et financières suffisantes et une coopération entre les chercheurs de divers horizons » a déclaré, le Pr, Samba Diallo. Le recteur de l’USSGB a estimé que son université, très jeune, a besoin de l’accompagnement et du soutien des ainés de la communauté à laquelle elle appartient.
Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a révélé que la recherche s’est tout au long de l’histoire révélée comme le socle et le moteur du progrès de l’humanité. De l’indépendance à nos jours, notre pays a connu des fortunes diverses dans le domaine de la recherche scientifique. Des efforts sont constamment consentis pour qu’elle soit plus visible et mieux structurée, a indiqué Sékou Boukadary Traoré. Cependant la recherche souffre d’énormes obstacles. « Nous avons pu identifier ces obstacles pour les surmonter, afin de faire de la recherche la force motrice du progrès économique et social auquel aspirent nos compatriotes » assure t-il. Ces obstacles sont le manque d’infrastructures, d’équipements et d’équipes de recherche motivées pour animer la recherche universitaire, une absence de mesures incitatives en faveur de la communauté des chercheurs, la fiable disponibilité des enseignants, des chercheurs et l’insuffisance des ressources financières allouées à la recherche (moins d’1%) du produit intérieur brut (PIB) a reconnu Sékou Boukadary Traoré.
S. Y WAGUE