Quête de la vérité sur le lieu réel de la tombe de Cabral : L’AEEM joint ses forces à celle de la famille du défunt

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AEEM dans la famille Cabral

Dans le cadre de la célébration du 27ème anniversaire de la création de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), son secrétaire Abdoul Salam Togola et ses camarades, membres du bureau de la coordination, ont rendu visite le vendredi 3 novembre dernier, à la famille de feu Abdoul Karim Camara dit Cabral, sise à Ouolofobougou-Bolibana, pour rendre hommage au leader estudiantin assassiné le 17 mars 1980 pour ses idées.

L’émotion était très  vive le vendredi dernier dans la famille de feu Abdoul Karim Camara dit Cabral à Ouolofobougou-Bolibana, en Commune III du District de Bamako où les membres du bureau de la coordination de l’AEEM se sont rendus. Conduite  par le secrétaire général de l’AEEM, Abdoul Salam Togola et Issa Mariko, ancien de l’AEEM, la délégation d’étudiants par ce geste a voulu rendre hommage à feu Cabral assassiné le 17 mars 1980.  Depuis cette date, 37 longues années se sont écoulées, mais la disparition de Cabral enflamme toujours les débats et déchaîne les passions. Pour cause : étudiant en philo-pédagogie à l’Ecole Normale Supérieure (ENSUP), Abdoul Karim Camara  élu le 17 février 1980 à la tête de l’Unions des Elèves et Etudiants du Mali (UNEEM), l’ancêtre de l’AEEM  a été arrêté le 16 mars 1980, soit un mois plus tard  dans un camion en direction de la Guinée. Il est amené au commissariat du 2ème  arrondissement de Bamako où on le torture et le force à enregistrer un appel de fin de la grève des étudiants qui est diffusé sur la radio nationale. Il est ensuite emmené et torturé au camp para de Djikoroni à Bamako où il meurt de ses blessures le lendemain à l’âge de 25 ans. Et depuis, ses parents n’ont jamais vu son corps ni sa tombe pour  faire leur deuil.

En recevant les membres de l’AEEM, les frères et autres proches du défunt ont invité les étudiants à peser de tout leur poids pour que les autorités fassent des efforts afin de montrer la tombe d’Abdoul Karim Camara dit Cabral.

« Notre frère est mort pour le Mali, nous pardonnons mais nous n’avons pas le droit d’oublier. Nous voulons savoir où est sa tombe », a déclaré Mohamed Bassirou Camara, frère aîné du défunt. Qui rappelle plus loin que si les autorités ont la bonne volonté de leur montrer la tombe de Cabral, ils ont tous les moyens de le faire. Surtout que l’actuel président Ibrahim Boubacar Keïta n’était pas encore aux affaires à cette époque.  Les yeux scintillant de larmes, il ajoute « tous les anciens présidents censés savoir quelque chose dans la disparition de Cabral sont tous vivants tout comme certains témoins qui ont assisté à son assassinat, donc il est encore possible que la vérité éclate».

A sa suite, Issa Mariko ancien responsable de l’AEEM, ajoute que l’ancien président Amadou Toumani Touré dit ATT, commandant du camp para à l’époque des faits, est mieux placé pour savoir exactement où se trouve le corps d’Abdoul Karim Camara dit Cabral.

Les autres intervenants ont rappelé aux étudiants le parcours et les valeurs morales et humaines du défunt, tout en les invitant à suivre ses pas. Ils ont appelé les étudiants à cesser les violences et à se consacrer aux études, la seule clé du développement humain et collectif.

Les proches de Cabral se sont dits très honorés de cette visite des membres du bureau de coordination de l’AEEM dirigé par Abdoul Salam Togola. Qui a son tour, a rendu hommage à Cabral en déclarant que sa lutte n’a pas été vaine. « Les élèves et étudiants du Mali ne sont pas encore dans une excellente condition de travail. Mais nous devons le peu de confort dont nous jouissons aujourd’hui aux sacrifices de nos prédécesseurs dont Abdoul Karim Camara dit Cabral », a-t-il déclaré. Avant de prendre l’engagement qu’à partir de ce jour, les élèves et étudiants du Mali feront de la recherche de la tombe de Cabral, une de leurs missions.

La visite a pris fin par une séance de bénédictions pour le repos éternel de Cabral.

Lassina NIANGALY

 

 

 

 

 

 

 

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