L’année 2011 qui s’achève dans quelques heures aura marqué ses empreintes dans l’histoire du monde arabe. Dès son entame une vague de contestations populaires naquit pour mettre un terme aux régimes autoritaires de plusieurs dirigeants. Ainsi de la Tunisie à l’Egypte en passant par le Maroc, l’Algérie, le Yémen ou encore le Bahreïn sans oublier la Côte d’Ivoire, la Chine, le Japon et le Burkina Faso chaque pays a eu ses moments de révoltent courant 2011. Revenons ensemble sur les faits.
Tunisie, 14 janvier, ils n’en reviennent pas. Après 23 ans de règne sans partage et 23 jours d’une révolte populaire dont la mort du jeune Mohamed Bouazizi a été le catalyseur, le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali a quitté le pays. La Tunisie ne sait pas encore qu’elle vient d’allumer la flamme du changement dans l’ensemble du monde arabe.
Egypte, 11 février, les manifestants célèbrent sur la place Tahrir au Caire l’annonce de la démission du président Hosni Moubarak, le deuxième dirigeant arabe chassé par la contestation. L’armée, qui assure la transition, est de plus en plus critiquée pour sa poignée de fer. Et lors des premières élections libres du pays, les islamistes s’imposent.
Libye, 24 février, après le début du soulèvement contre Kadhafi réprimé dans le sang, le Cyrénaïque est la première à chasser les partisans de Kadhafi. Celui-ci n’hésitera pas à déclencher une guerre pour se maintenir au pouvoir. Soutenue par l’Otan, l’opposition viendra à bout du régime avec d’abord la prise de Tripoli en août, puis de Syrte, le fief de Kadhafi, qui sera son tombeau.
Algérie, 26 février, malgré une série de manifestations au début de l’année, l’Algérie reste à l’écart du changement, grâce à sa rente pétrolière qui permet de multiplier les subventions. En outre, si en Tunisie et en Egypte, l’armée a été garante de la transition, les militaires ont trop à perdre dans l’ancienne colonie française, et l’élite au pouvoir à Alger, ne se limite pas au clan familial d’un despote. C’est tout un système aux multiples ramifications qui, telle une mafia, tient le pays.
Japon, 11 mars, le plus fort séisme jamais enregistré dans l’archipel entraîne un tsunami dont les vagues atteignent, par endroit, plus de 20 mètres, dévastant des villes entières. Le bilan est de plus de 15.600 morts et 4700 disparus. Le tremblement de terre et le tsunami provoquent une série d’accidents majeurs à la centrale nucléaire de Fukushima, qui conduit à l’évacuation de près de 215 000 personnes dans les environs de la centrale.
Côte d’Ivoire, 11 avril, Laurent Gbagbo est arrêté dans sa résidence après cinq mois d’une crise déclenchée par l’élection présidentielle de novembre 2010, qui a dégénéré en guerre civile. En novembre, l’ex-président, sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, sera transféré à la Haye. Reste au président élu Alassane Ouattara l’immense tâche de ramener la paix et la justice dans le pays.
Pakistan, 5 mai, Oussama Ben Laden est tué par l’armée américaine dans la ville d’Abottabad au Pakistan, où il vivait caché. Le fondateur d’Al-Qaïda avait revendiqué l’idée et la responsabilité des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Sa dépouille est immergée, dans un lieu tenu secret, et sa villa détruite afin que sa tombe ou sa résidence ne devienne pas des lieux de pèlerinage.
Grèce, 11 mai, la grave crise qui secoue la Grèce, au bord de la faillite, viendra à bout du gouvernement de Georges Papandréou. Il n’a pas su convaincre ses concitoyens de sa volonté de réformer et de faire partager le poids de l’impôt par tous.
France-Allemagne, 17 juin, au-delà de la Grèce, c’est toute la zone euro qui est ébranlée par la crise. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy multiplient les rencontres pour tenter de faire face à la crise. La pression des marchés amène l’Allemagne à assumer le leadership du Vieux Continent.
Somalie, 21 juillet, la sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique menace 12 millions de personnes dans la région, selon les Nations Unies. La situation est particulièrement critique en Somalie, où l’ONU a décrété la famine dans deux provinces du sud, contrôlées par les insurgés islamistes Shebab.
Grande-Bretagne, 7 août, plusieurs villes du Royaume-Uni connaissent des troubles sans précédent depuis les années 1980. Les émeutes éclatent dans le nord de Londres, après une bavure policière. La vague de violences se poursuit quatre nuits durant et gagne Birmingham, Liverpool, Manchester et Bristol. Le calme revient après un fort déploiement policier et des centaines d’arrestations.
Yémen, 12 août, dès la fin janvier, des milliers de Yéménites descendent dans la rue pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis plus de 30 ans. Mais la répression est brutale dans ce pays instable, et le syndrome de la guerre civile menace. Ce n’est qu’en novembre que Saleh accepte de signer un accord de transition.
Etats-Unis, 5 octobre, parti de Madrid, en mai, le mouvement des Indignés a essaimé dans des dizaines de villes du monde. A New York, le collectif "Occupy Wall Street" dénonce lui aussi la précarité et l’austérité liée à la crise, ainsi que le pouvoir de la finance.
Thaïlande, 24 octobre, les pires inondations depuis des décennies, font plus de 700 morts. Après le nord du pays, c’est la capitale, Bangkok, qui se retrouve inondée, quand sont évacuées les masses d’eaux accumulées au nord de la capitale. Trois mois après son arrivée au pouvoir, la nouvelle chef de gouvernement Yingluck Shinawatra est critiquée pour sa gestion de la crise.
Syrie, 28 octobre, depuis 9 mois, le régime de Bachar el-Assad, refuse de céder aux demandes de réformes et réprime brutalement. L’ONU évalue à 5000 le nombre de tués. Plusieurs villes contestataires sont assiégées par les forces de sécurité. L’opposition en exil s’organise en un Conseil national de transition, tandis que dans le pays des déserteurs prennent les armes contre le pouvoir central.
Irak, 19 décembre, après 9 ans de guerre, les derniers soldats américains quittent le pays. La guerre déclenchée en mars 2003 par Georges Bush a tué plus de 100 000 Irakiens et plus de 4400 Américains, coûté des milliards de dollars, altéré la crédibilité des Etats-Unis dans la région, et laissé un pays en proie à une grave instabilité.
Chine, 19 décembre, faibles salaires, conditions harassantes… Les conflits sociaux se multiplient. D’autant que les Chinois sont mieux informés grâce à Internet, même si le régime fait tout pour le contrôler. Derniers exemples de protestation, les villages de Wukan et de Haimen dans la province atelier du monde, le Guangdong, où la production est touchée par le ralentissement de la demande européenne et américaine.
Corée du Nord, 22 décembre, c’est en grande pompe que les Coréens rendent hommage au dictateur Kim Jong-il, mort le 17 décembre. Il avait succédé à son père Kim Il-sung. Il laisse désormais la place à son fils, Kim Jong-un, à la tête du pays le plus fermé au monde, capable d’organiser des essais nucléaires, des cérémonies spectaculaires au pas cadencé, mais incapable de nourrir sa population.