Protestation contre la non officialisation de nos langues nationales : Le Front pour l’officialisation des langues en meeting ce vendredi

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L’Officialisation des langues nationales était au centre d’une conférence de presse à la Maison de la presse, samedi 17 décembre. Organisée par le Front pour l’officialisation des langues (FOLA), cette conférence de presse avait pour objectif de partager avec l’opinion nationale la position de l’organisation sur l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Elle a été animée par Mahmoud Sangaré, Directeur de la Radio Yeelen (Radio de l’Association N’Ko), président de l’Association; Simplicy Kaboré, porte-parole de l’organisation et Munjata Keïta, trésorier du Front pour l’officialisation des langues.

Revenant sur les Assises nationales de la refondation(ANR), tenues à Bamako, les 27, 28, 29 et 30 décembre 2021, Mahmoud Sangaré a laissé entendre que les militants et sympathisants du mouvement N’Ko , qui a à son actif 102 radios œuvrant pour l’officialisation des nationales, disposant depuis trente (30) ans d’une heure de temps par semaine sur la radio nationale, ont vivement participé aux Assises nationales de la refondation (ABR). Celle-ci a-t-il affirmé, avait recommandé l’officialisation des langues nationales. Avant de déplorer le fait que cette officialisation ait été bottée en touche par l’avant-projet de la nouvelle Constitution.

À l’en croire, l’un des défis majeurs de la gouvernance, ayant entraîné la rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés, est dû au fait que celle-ci (élite) s’exprime dans une langue étrangère non accessible aux populations.

Mettant en relief l’officialisation de nos langues, il a invité les autorités en charge de la nation à reconnaître nos langues comme des langues mêmes si elles estiment que celles-ci ne valent autant que les autres.

Critiquant l’article 31 de la nouvelle Constitution, laquelle à ses dires, consacre la langue française comme langue d’expression officielle tout en reconnaissant les langues nationales comme partie intégrante du patrimoine culturel avec vocation à s’officialiser, Simplicy Kaboré, le porte-parole du Front, a indiqué que l’avant-projet de la nouvelle Constitution est un acte de haute trahison. Lequel dit-il, a allègrement violé les résolutions des Assises nationales de la refondation demandant l’officialisation des langues nationales.

Dénonçant une application sélective des conclusions des ARN, il a soutenu que celles-ci, ayant permis la prolongation du délai de la transition, devrait logiquement permettre l’officialisation des langues nationales ou populaires.

Pour sa part, le trésorier de l’organisation, Moujata Keïta, a fait savoir à la presse que le Front pour l’officialisation des langues est une organisation de la société civile qui a un mois d’existence. À ses dires, celui-ci regroupe les personnalités indépendantes (et non des organisations du mouvement N’ko) qui se battent pour que nos langues nationales soient inscrites dans la loi fondamentale (Constitution) comme langue d’expression officielle.

Meeting d’information

En outre, il a affirmé que la nouvelle coalition, qui a adressé des correspondances aux institutions de la République et certains départements ministériels pour leur faire part de ses réserves sur l’avant-projet de la nouvelle Constitution, organisera le vendredi 23 décembre, après la prière, un grand meeting d’information à la Bourse du travail. Et de dire que son mouvement entreprendra tous les moyens légaux pour que l’avant-projet de la nouvelle Constitution en état ne puisse prospérer.

Quant au débat sur la langue nationale à officialiser ou sur les modalités d’officialisation, Mahmoud Sangaré, a souligné que ce débat n’est pas encore à l’ordre du jour. Mieux, dit-il, que celui-ci pourra intervenir après l’inscription dans la Constitution des langues nationales comme langue officielle.

Alpha Sidiki SANGARÉ

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