La nomination de Togola Jacqueline Marie Nana en qualité de ministre de l’Education nationale avait vite donné une lueur d’espoir aux Maliens qui estiment encore que les maux qui gangrènent notre système éducatif est une interpellation collective, tant elle laissait comprendre que ses « prétendues » mesures drastiques préconisées apparaissaient comme une panacée.
Voulant persuader ses compatriotes comme étant celle qui détient le bâton magique servant à redonner au système éducatif ses lettres de noblesse, l’ex-présidente du Conseil supérieur de la communication s’est vite signalée en prononçant des discours de fermeté, à chacune de ses sorties médiatiques.
Elle va plus loin en relevant, sans tergiversation et à la veille des examens de fin d’année, de nombreux directeurs de centres d’animation pédagogique et autres collaborateurs de son cabinet pour les faire remplacer par d’autres avec qui elle pense faire équipe.
Erreur. Puisque c’est sous son leadership au département de l’Education nationale que le Mali a connu l’un de ses regrettables records de fuites de sujets au DEF et au BAC, jamais égalés.
Au lieu de prendre son courage à deux mains pour rendre le tablier à la suite des fuites de sujets qui ont d’abord émaillé le Diplôme d’études fondamentales, Togola Jacqueline Marie Nana s’évertue à distraire les Maliens en sacrifiant sur l’autel Bakoni Ballo, alors responsable du Centre national des examens et concours.
Cette simulacre de solution a vite montré ses limites puisque le mal est devenu encore plus pernicieux lors des examens du Baccalauréat où même après avoir annulé les premiers sujets et en choisir de nouveaux, les fuites ont continué de plus bel. Comme si la célèbre boutade « gouverner c’est prévoir » n’avait aucun sens pour notre ministre de l’Education qui a plutôt préféré la solution du pompier.
Après avoir mis les Maliens devant le fait accompli, Mme la ministre assume pleinement son rôle dans un scénario du « médecin après la mort » en promettant des enquêtes qui ne viseront certainement que les maillons faibles du système.
Loin de nous toute volonté de dédouaner qui que ce soit, nous voudrions simplement demander à l’opinion nationale de ne pas se laisser distraire par des confusions en conjectures.
Au lieu de tenter de jeter l’anathème sur telle ou telle personne, l’humilité voudrait que Mme la ministre reconnaisse sa pleine et entière responsabilité en tant qu’autorité morale.
Les fuites de sujets sont d’abord enregistrées au bénéfice des rejetons des cadres du ministère de l’Education nationale avant de s’étendre aux enfants de parents prêts à hypothéquer l’avenir de leur fils avec somme sonnante et trébuchante.
Que dire de cette nouvelle race d’enseignants pour qui ce noble métier ne représente plus un sacerdoce ?
Sans prétention de racheter la jeunesse qui est en train d’être mal servie par ces pratiques mafieuses, il est déplaisant de constater qu’elle est encouragée dans cette sale besogne par des individus véreux qui ne perdent rien à lui offrir un cadeau empoisonné dont l’acceptation devrait amener à être en procès de conscience, le restant de ses jours. Du moins, pour ceux qui imaginent la portée de cette déconvenue qui n’honore ni leur personne ni leur pays surtout en une période où l’excellence est beaucoup recherchée dans le cadre de l’intégration sous- régionale.
Abdoul Karim Maïga, correspondance particulière
c’est plutôt la démission qui constitue la fuite de responsabilité, la reprise des fuites n’est qu’une tentative de sabotage. je ne partage pas sa religion, mais elle doit être maintenue à ce poste pour au moins cinq ans.
Comments are closed.