La salle de l’indépendance du lycée Technique de Bamako a servi de cadre pour la remise de prix aux excellents élèves des examens nationaux. Sous la présidence du ministre de l’Education, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Bocar Moussa Diarra, la cérémonie a eu lieu le 19 aout dernier.
En vue de promouvoir l’excellence dans les écoles, le Département en charge de la question a procédé à une remise de prix aux élèves qui se sont fait remarquer par leur excellence lors des examens nationaux. Notamment au niveau de l’enseignement secondaire général (Bac général), technique et professionnel (Bac technique, CAP et BT2) ainsi que les Instituts de formation des maîtres (IFM). Au compte de l’année écoulée, ils étaient 23 lauréats à recevoir des prix essentiellement composés d’ordinateurs portables et divers kits scolaires. Notons que sur ces 23 bénéficiaires, 8 élèves ont eu la mention excellente qui varie entre 18,57/20 et 17,05. Les 4 qui ont eu la mention très bien ont des moyennes variant entre 16,75/20 et 16,09. En ce qui concerne les mentions bien, ils sont au nombre de 11 avec des moyennes oscillants entre 15,15/20 et 14,00/20.
A cette heureuse occasion, en présence des directeurs d’académies, des parents d’élèves et des lauréats, le Ministre Bocar Moussa Diarra a félicité et remercié les excellents élèves avant de saluer les efforts consentis par l’encadrement pour la réussite de cette années scolaire exceptionnelle. Cependant, a-t-il souligné, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Nonobstant les résultats encourageants, l’école malienne fait l’objet de nombreuses critiques, pour cause, nos élèves ne savent ni lire ni écrire, soutiendra le ministre. Il faut que cette situation change, que l’école malienne soit cité comme référence dans la sous-région ouest-africaine comme ce fut le cas dans le passé, souhaite M. Diarra. «Depuis 1962, nous voulons former au niveau de nos écoles un citoyen ancré dans nos valeurs maliennes et africaines et ouvert aux valeurs africaines. Depuis, nous aspirons à former un citoyen bâtisseur de la société démocratique ancré dans sa culture. Une simple évaluation nous permet de réaliser que nous n’avons pas atteint cet objectif » déplorera le Ministre Diarra. Toutefois, il demeure optimiste car les lauréats de 2013 prouvent que notre école est capable de générer des produits de qualité. C’est pour inciter les cadets à s’inspirer de ce modèle des lauréats du jour que cette cérémonie a été organisée pour exalter ces résultats combien honorifiques.
Avant de terminer, le Ministre Bocar Moussa Diarra a saisi cette occasion pour lancer un vibrant appel à tous les acteurs et partenaires de l’école pour construire une école performante et apaisée. Les élèves, il les invite à être ponctuels, constants et assidus à l’école. Aux enseignants d’assurer régulièrement leurs activités d’enseignant et d’évaluation des élèves.
En ce qui concerne l’administration scolaire, elle doit faire un contrôle régulier du travail des enseignants.
S’agissant des parents d’élèves, le ministre leur demande de procéder au quotidien, au suivi de la fréquence scolaire et du travail de l’élève et du maître en classe. Les comités de gestion scolaire, les syndicats d’enseignants et les promoteurs d’établissements scolaires ont été aussi sollicités pour atteindre l’objectif de la réalisation des enseignements de qualité afin nos élèves soient plus compétitifs sur le marché de l’emploi où seuls les excellents ont leur mot à dire.
Le porte-parole des lauréats, Ibrahima dit Sara Sissoko, a remercié cette initiative du ministre qui non seulement magnifie l’excellence à travers eux avant de remercier leur encadrement pour les efforts consentis.
Oumar KONATE
Baisse de niveau
Cet autre plaie de l’école malienne
Notre système éducatif se porte très mal. Tous convaincus que la formation demeure la clé du développement, autorités, parents d’élèves, élèves, et partenaires de l’école doivent redoubler d’effort.
Le niveau de nos élèves et étudiants est tombé si bas ! Cette baisse généralisée de niveau devient de plus en plus inquiétante et cela, à tous les ordres d’enseignement, au point que les diplômes ne reflètent plus les compétences exigées. Toute qui pousse des observateurs à se poser la question de savoir quel type de cadre l’école malienne est en train de former. Tout le monde en parle et des accusations fusent de partout, mais le problème reste entier. Aucune solution valable n’est à jusque là à l’ordre du jour. Parents et enseignants, apparemment unis dans un même combat, critiquent le niveau des élèves, sans savoir que leurs responsabilités sont aussi sérieusement engagées.
Responsable de l’avenir intellectuel et professionnel des élèves, l’enseignant, autrefois distingué par sa connaissance, sa façon de la transmettre et son comportement, n’est plus un exemple. Aujourd’hui, c’est la qualité des enseignants qui est mise en cause. Tout le monde enseigne, des électriciens, des juristes, des comptables et même des secrétaires. Pour ne pas rester en au chômage, ils recourent à l’enseignement sans formation pédagogique préalable. Des recalés du second cycle et des lycées qui n’ont même pas fini d’apprendre les notions élémentaires du français prennent la craie. Cela a pour conséquence l’incapacité des élèves ne à faire la différence entre le masculin et le féminin, entre l’adjectif, le verbe et le nom. Ces lacunes dans le médium de compréhension et d’apprentissage provoquent chez les élèves de sérieuses difficultés dans les autres matières.
Au niveau du supérieur, c’est chacun pour soi. Certains professeurs ne savent que produire des brochures. A cela s’ajoute la démission des parents qui oublient que l’enfant reçoit sa première éducation en famille. Ceux-ci ne jouent plus leur rôle d’éducateurs et pensent que le fait de donner du confort et des cadeaux à leur progéniture suffit. Ils font des enfants les victimes d’un système éducatif, handicapant ainsi de façon sérieuse les espoirs du Mali de demain.
L’administration scolaire doit reprendre le suivi et le contrôle rigoureux des enseignants à tous les niveaux. En plus des formations pédagogiques, la restauration de la discipline dans les écoles est nécessaire.
Mamadou Salif DOUMBIA Stagiaire