Prolifération des écoles privées : Des promoteurs sans conscience

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Depuis l’avènement de la démocratie, nous assistons à une pullulation d’écoles privées. Pis, aucune règle ne régit ce domaine pour l’instant. En effet nous avons constaté des écoles non-loin des bars, des maisons closes, des night-clubs et des groupes scolaires à quelques encablures les uns des autres. 

Certains propriétaires n’hésitent pas à transformer leurs domiciles en salles de classe or il y’a des dimensions appropriées pour une salle de classe. D’autres promoteurs d’école transforment des maisons inachevées ou sous des hangars en salles de classes. On pourrait passer sous silence ses conditions déplorables si la qualité de l’enseignement était à hauteur de souhait.

La fonctionnalisation d’un établissement privé d’enseignement technique et professionnel passe obligatoirement par l’obtention d’une décision de création et d’ouverture, il s’agit de deux procédures distinctes et rigoureuses.

Intrigué par le nombre croissant d’école privé, nous somme aller voir de plus près.

  1. Traoré, promoteur d’école secondaire, nous explique comment en quelque jour, il a obtenu une décision de création d’école secondaire avec la complicité d’un fonctionnaire de l’académie d’enseignement de Bamako, rive droite. Selon le promoteur, son interlocuteur, un fonctionnaire du service en question lui dit ceci : « il vous faut faire deux procédures l’une pour la décision de création et l’autre pour l’ouverture, les procédures sont longues et complexes, mais je peux vous aider».

Ainsi marché conclu, M. Traoré lui fournit un extrait d’acte de naissance, un extrait de casier judiciaire, un certificat de nationalité Malienne, un plan détaillé des locaux (plan non conforme à un établissement scolaire).  Le monsieur, en service à  l’académie d’enseignement de Bamako rive droite, complète la liste des pièces à fournir en y ajoutant lui-même une demande écrite, une biographique succincte, une note de présentation de l’établissement, la nature de l’enseignement. La hiérarchie du jeune fonctionnaire,  nous informe que dans le cadre de l’étude de notre dossier une visite de terrain s’impose, avant d’ajouter que faisant confiance à notre bonne foi, il ne voit pas la nécessité de satisfaire cette obligation.

Quelques jours plus tard, la note technique qui devrait figurer dans le courrier en direction du gouvernorat, nous a été  remise en mains propre pour diligence, laissant ainsi la possibilité de faire la photocopie d’un document censé accessible au seul personnel des 02 services précités. Avant de nous laisser partir, notre mentor nous dit «pour la décision d’ouverture, il y’a certes plus de documents à fournir, mais vous pourriez compte sur moi ».

La mention «avis favorable à l’autorisation de création dudit établissement» figurant, notre équipe dépose la note technique au bureau du courrier du gouvernorat, puis nous informons une connaissance en service au gouvernorat de notre volonté d’obtenir la décision d’ouverture d’établissement privé d’enseignement technique et professionnel. Il a fallu quelque jours d’attente pour nous voire en possession du sésame  qui n’a ne pas un.

La condition sine-qua non  pour avoir la décision d’ouverture d’un d’établissement privé d’enseignement est à défaut d’être propriétaire du cadre réservé à  l’enseignement être  nantie d’un contrat en bonne et due forme portant au moins sur  une année scolaire, avec le propriétaire des locaux,  être solvable  à hauteur des charges de plusieurs mois de fonctionnement de l’établissement. Le promoteur devra passer un contrat en bonne et due forme avec au moins un enseigne dans chaque matière principale ; fournir la liste et le dossier du personnel administratif.  Bien des promoteurs dérogent à ces règles pour des raisons purement économiques «minimisé les couts, maximisé les profits » dit-on.

Issa Baradjan TRAORE

Source : L’Oeil du Péon

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