Les médecins internes des hôpitaux du Mali sont réduits à l’état d’esclave. Ils sont victimes d’une mesure qui ne dit pas leur nom. Pire, les intimidations et bien d’autres choses planent sur leurs têtes. Comme l’épée de Damoclès.
Rencontrés la semaine dernière, les médecins internes se disent convaincus d’une chose : Mme Siby Ginette Bellegarde, toute-puissante ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, est au dessus des lois de la République. Car arguent-ils, malgré la loi numéro 98-067/ du 30 décembre 1998, portant statut du personnel de l’enseignement supérieur, les internes qui sont assimilés au corps des assistants demeurent toujours sans statut. Donc des bénévoles.
Les internes des hôpitaux sont-ils « indésirables aux yeux de Mme le ministre ?». En tout cas, tout porte à le croire. Surtout à un moment où elle refuse d’appliquer la loi qui accorde aux médecins internes des hôpitaux, le bénéfice d’assistants.
Pour arriver à cette situation, le ministre Ginette Bellegarde a confondu enseignement et en saignement.
La souffrance des internes face à l’indifférence du ministre
En effet, depuis 4 ans, les internes des hôpitaux sont recrutés, chaque année, sous l’emprise de la loi numéro 98-067/ du 30 décembre 1998 portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement Supérieur.
En effet, dans les centres hospitaliers universitaires, les assistants chefs de clinique et les internes sont assimilés respectivement aux maîtres assistants et aux assistants. Conformément à la loi portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement Supérieur.
L’article 8 de cette loi est sans appel : « les maîtres de conférences, les maîtres assistants, les internes et les assistants chefs de cliniques au niveau des centres hospitaliers universitaires sont nommés par arrêté conjoint des ministres chargés de l’Enseignement et de la Santé publique ».
Depuis le recrutement de la première promotion des Internes par le ministre de la santé, ces jeunes cadres du personnel de l’Enseignement Supérieur se battent, contre vent et marrée, pour obtenir leur nomination au corps des Assistants, conformément, à la loi du 30 décembre 1998. Sans succès. Contrairement, leur espoir est hanté par l’indifférence du ministre Ginette Bellegarde.
« On se demande à quand la fin de l’irresponsabilité de ce ministre qui a montré toutes ses limites par rapport à la question de l’enseignement supérieur de notre pays, qui est totalement paralysé aujourd’hui », s’insurge un responsable de la coordination des Internes. Avant de poursuivre : « pour celui qui sait que l’avenir et le développement d’un pays repose sur des cadres bien formés, la loi numéro 98-067/ du 30 décembre 1998 ayant prévu tout pour une meilleure formation médicale pour notre pays à travers ces jeunes internes des hôpitaux, constituant la cheville ouvrière de la carrière universitaire, ne devraient-ils pas être mis dans leur droit au grand bonheur de notre enseignement supérieur confronté à une crise personnel qualifiée ? »
Pour les internes, le ministre s’est spécialisé dans l’indifférence face à leur situation. Surtout à partir du moment où elle incite sa fille et d’autres internes à faire le concours d’entrée à la fonction publique en tant que médecin généraliste.
C’est cela, tout le sérieux de ce ministre de l’enseignement supérieur pour mettre en application la loi qui assimile les internes des hôpitaux aux assistants. Tout en foulant au pied la promesse faite par le président ATT dans une lettre qu’il a adressé au secrétaire général de la coordination des internes, Alhadji Tounkara, le 13 octobre 2010.
Dans le cadre des dispositions de cette loi portant assimilation des internes des hôpitaux aux assistants, l’avocat de la coordination des internes, Me Seydou S. Coulibaly tente d’amener Mme le ministre à de meilleures raisons, mais en vain. Malgré l’insistance des internes, qui reste toujours sans réponse, l’application de la loi portant statut du personnel enseignant de l’enseignement supérieur demeure impossible au niveau du ministère de l’enseignement supérieur.
Les internes se disent d’autant plus «étonnés» par «l’attitude » du ministre de l’enseignement supérieur que leur avocat se voit obligé de saisir la justice par rapport à ce dossier. C’était, suite à la réponse du ministre (il y a quelques jours) faisant mention de la non application de cette loi.
En attendant, certains internes ont validé leur internat et attendent sûrement d’être nommé maître assistant, conformément à l’article 10 de la loi, sans pourtant avoir été nommés assistants. Face à ce cafouillage, quel devenir pour ces internes qui cumulent la fonction d’internes des hôpitaux et de médecin généraliste.
En attendant, les internes de hôpitaux prend à témoin l’opinion publique sur ce qui semble être un refus du ministre de l’enseignement supérieur, bien que déguisé, d’appliquer la loi.
Affaire à suivre !
Jean pierre James