Poursuivis pour troubles graves à l’ordre public et atteinte à la liberté de travail : Les 4 élèves de l’INA recouvrent la liberté

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C’est le lundi 8 février 2016 que le Tribunal de grande instance de la commune II du district de Bamako a  statué sur l’affaire des sieurs Ibrahima Diallo, Dramane Diarra, Ibrahima Keïta et Djibril Youssouf Diakité, tous élèves à l’Institut national des arts (INA). 

Cette audience est la suite logique de l’affrontement sanglant entre les élèves de l’INA et des éléments du bureau de coordination de l’Aeem à Bamako le lundi 25 janvier.

Ces quatre personnes étaient prévenues d’avoir «causé des troubles graves à l’ordre public», et «causé une atteinte à la liberté de travail».

Cette affaire a drainé une foule d’élèves de l’INA, lundi  dernier, devant le Tribunal de grande instance de la Commune II du district de Bamako. Et cela, pour soutenir leurs camarades.

Les conseils des prévenus étaient, entre autres, Me Diarra et Me Dramé, tous des avocats au barreau du Mali.

A cette audience, le représentant du Ministère public, dans son réquisitoire, a d’abord rappelé que c’est sur la base des articles 63 et 132 du Code pénal que les dénommés Ibrahima Diallo, Dramane Diarra, Ibrahima Keïta et Djibril Youssouf Diakité ont été inculpés. Que dit l’article 63 ? En effet, il dispose: «L’obstruction de la voie publique par attroupement illicite, barricades, allumages ou entretien de feu dans le dessein d’entraver ou d’empêcher la circulation des personnes ou de semer la panique au sein de la population, sera puni de six mois à trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 20.000 à 200.000Fcfa ou de l’une de ces deux peines seulement. Si les faits prévus à l’alinéa précédent ont été commis par attroupement armé, en réunion ou en bande et à force ouverte, le maximum de la peine d’emprisonnement pourra être porté à cinq ans et l’amende à 400 000francs». Ainsi, le Ministère public estime que le fait de s’attrouper dans la cour de l’école aux heures de cours et aussi le seul fait d’être arrêtés sur les lieux de la manifestation justifie l’acte de trouble.

Même s’il est convaincu de la culpabilité de ces élèves sur la théorie «de troubles à l’ordre public» et « d’atteinte à la liberté de travail »,  le représentant du Ministère public a tout de même demandé au président de l’audience, Fousseyni Traoré, la clémence avec une peine leur permettant de regagner les classes.

Pour la défense, Me Diarra, dans sa plaidoirie, a écarté toute thèse «de troubles à l’ordre public» qui, selon lui, est sans fondement juridique. «Aucun acte de barricade n’a été causé dans la mesure ou ils ont tous été arrêtés dans la cour de l’INA. Je demande l’acquittement sans condition des prévenus», sollicite Me Diarra.

Abondant dans le même sens, Me Dramé a rappelé que le dossier est vide et dépourvu de toute preuve qui établie leur culpabilité. En outre, il affirme qu’il y a une fuite de responsabilité de la part de la direction de l’INA qui est complice. «Comment des éléments de l’extérieur peuvent s’attaquer aux élèves de l’INA s’il n’y a pas de complicité ? Où sont les membres de la coordination de l’Aeem qui sont à la base des affrontements ? », S’interroge Me Dramé. C’est ainsi que le président Fousseyni Traoré a vidé le dossier en déclarant les prévenus non coupables, avec des conseils et des mises en demeure.

Ibrahim M.GUEYE

 

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