Pour une sortie de crise au niveau de l’enseignement supérieur : Le SNESUP demande l'ouverture de négociations au sein d'une commission interministérielle

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L’enseignement supérieur est depuis plusieurs  mois secoué par la grève illimitée du syndicat national de l’enseignement supérieur (SYNESUP), cela ferait suite à l’incompétence du ministère de tutelle qui n’aurait su pas se montrer à la hauteur des tâches qui lui ont été confiées. Et pourtant, sa nomination à ce poste avait suscité beaucoup d’espoir au sein de l’opinion publique nationale, ainsi que chez les partenaires de l’école malienne. Plus les jours passent, plus on se rend compte qu’elle ne serait pas la personne la mieux indiquée pour occuper  ce poste.

‘entrée de jeu, le secrétaire général du SNESUP, Dr Abdou Mallé, a fait le point des dernières négociations de la grève illimitée qui prévalait dans l’enseignement supérieur et les institutions de recherche relevant de l’éducation. Ainsi, pour lui l’heure n’est ni à la crainte, ni à la peur. Que faire face  à un ministre qui nie ses propres propos ou encore qui fait des déclarations erronées ?

            Certainement pas grand chose. Les enseignants ne  manageront aucun effort pour sauver l’année scolaire et académique. " Dieu est capable du miracle, les intellectuels  aussi sont capables du don de sacrifice ". C’est par ces mots que Abdou Mallé a plantés le décor de cette conférence de presse tenue le samedi dernier à la Bibliothèque de l’ENI. 

            Pour rappel, le SNESUP exige la satisfaction de quatre points de revendications qui sont : l’alignement des salaires des enseignants de l’enseignement supérieur  et des chercheurs de l’éducation sur ceux des homologues de la sous région ; la mise en place de la nouvelle hiérarchie (assistant/ attaché de recherche, maître de conférence/maître de recherche, professeur/directeur de recherche, l’augmentation du taux de l’heure supplémentaire à l’enseignement supérieur ; l’intégration des travailleurs contractuels de l’enseignement supérieur à la fonction publique. Selon le Dr Mallé, ces points de revendications ont déjà l’objet  d’un protocole d’accord le 22 janvier 2010 entre le SNESUP et le gouvernement, aussi, souligne t-il, ledit protocole avait fixé la date  du 22 au 26 février pour la relecture du statut du personnel enseignant -chercheur qui devait prendre en compte les trois premiers points de revendications.  Aussi, depuis la signature de ce protocole d’accord,  le SNESUP court derrière le gouvernement pour demander son application. Suite au non respect des termes de ce protocole, le SNESUP avait déposé le 1er mai 2010 un autre préavis de grève de 72heures puis illimitée à partir du 19 mars.

            Le 15 avril le premier Ministre a réuni tous les syndicats de l’éducation pour faire la proposition d’agenda de négociations. Selon le Dr Mallé, il a été mis en place une commission interministérielle pour l’enseignement supérieur, une autre pour le  secondaire et le fondamentale.

            A ses dires, c’est à la première réunion de cette commission pour le supérieur que Mme le ministre aurait dévié de l’ordre du jour en proposant en lieu et place de l’agenda de négociations un exercice sur certains points tirés du statut des enseignants et des chercheurs en attendant que soient disponibles en juillet 2010 les résultats de l’audit commis par le premier ministre.

            Cette volonté du gouvernement assimilable à une fuite de responsabilité a été aussitôt rejetée   par le SNESUP, c’est dans ce même ordre d’idée que le syndicat a rejeté 05 avis de réunions interministérielles    dans lesquels le ministère insistait sur la relecture des statuts en fin juillet 2010.

            Pour sortir de l’impasse, il a écrit à l’Assemblée Nationale et au Président de la République. Et partant de là, la Commission Education de l’Assemblée Nationale, après avoir entendu le SNESUP, a interpellé le ministre en charge de l’enseignement supérieur.

            Le ministre aurait alors reconnu le protocole d’accord qu’il aurait fait signer avec le SNESUP.  Suite donc à l’implication de l’Assemblée Nationale, une nouvelle réunion interministérielle s’est tenue le jeudi 13 mai 2010. Cette réunion a décidé de l’ouverture d’une commission de relecture le lundi 17 mai, mais au moment où les syndicats proposent 04 jours de relecture le ministre propose 10 jours.

            Comme si cela ne suffisait pas, le ministre leur aurait envoyé un avis d’atelier de relecture des Statuts en lieu et place de la commission de relecture convenue. A en croire Abdou Mallé, cela leur conduisait directement à une année blanche et qu’en temps de grève, on négocie plutôt que d’organiser des ateliers. En réponse à leur proposition de sortie de crise adressée au Président de la République, Amadou Toumani Touré, a demandé aux syndicalistes de privilégier la voie du dialogue. Ainsi, cette proposition  du président a été beaucoup saluée par les syndicalistes, eux qui ont toujours utilisé l’arme du dialogue comme solution à la présente crise qui n’a que perduré. Mais que faire face à un gouvernement qui ne veut rien comprendre ? " Nous ne demandons ni la terre ni les cieux, seulement le minimum de conditions pour  pouvoir vivre dignement "     

            Du déclenchement de la grève illimitée depuis fin février, jusqu’à nos jours, Mme Siby Ginette Bellegarde, ministre en charge du département de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique  n’aurait posé aucun  acte concret et visible pour ramener ses anciens collègues à la raison.   

Amadou Coulibaly

 

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