Pour refus de faire la situation correcte des exclusions, redoublements, passages et inscriptions : Le doyen de la FSJP révoqué par le ministre Amadou Touré

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Des inscriptions irrégulières, des quittances douteuses, des frais d’inscription ne correspondant pas au statut de certains étudiants. Tels sont, entre autres, les nombreuses irrégularités détectées à la FSJP par le Recteur de l’Université du Mali. Malgré les multiples correspondances de ce dernier, le doyen de la FSJP, Arouna Dembélé, a refusé de faire la lumière sur ce scandale au sein de sa Faculté. C’est pourquoi le ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Pr. Amadou Touré, par arrêté 37 O6 du 18 décembre 2008, a révoqué de ses fonctions le doyen de la FSJP.

Le motif invoqué par le ministre sont au nombre de trois. Il s’agit du refus d’obtempèrer aux injonctions lui demandant de faire la situation correcte des exclusions, des redoublements et des passages et à organiser les inscriptions, des manquements à ses obligations d’organiser convenablement les enseignements (cours et travaux dirigés), de la commission d’actes et agissements compromettant le fonctionnement normal de la Faculté. Il n’est un secret pour personne qu’au sein de l’Université du Mali, la gestion de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) crée plus de difficultés que toutes les autres Facultés et grandes écoles. Chaque année, les cours démarrent tardivement à la FSJP communément appelée la " poubelle " et ses résultats sont toujours contestés parce que non crédibles en raison de l’organisation douteuse des examens et surtout de la complicité active qui existe entre les professeurs et les étudiants. Chaque année, c’est la même Faculté qui crée des difficultés à l’Etat à travers soit les syndicalistes soit les étudiants. A la FSJP, le nombre d’étudiants n’a jamais été connu et l’inscription se fait dans un désordre indescriptible. N’importe qui peut s’inscrire dans n’importe quelle classe. C’est, en réalité, le constat auquel le Recteur de l’Université du Mali, Mme Siby Ginette Bellegarde est parvenu.

C’est pourquoi, elle n’a pas manqué d’interpeller le doyen de cette Faculté pour lui fournir des explications sur cette dérive. En effet, un mois après la clôture des inscriptions à la FSJP (31 août 2008) les données nécessaires à la production des cartes individuelles des étudiants inscrits n’ont pas été transmises au Rectorat. Cette administration, chargée de la gestion de l’Université a du commettre un huissier pour récupérer les fiches des inscrits et s’adonner au travail. Le résultat est sans appel car de très nombreuses irrégularités ont été relevées sur les dossiers d’inscriptions. D’abord, il y a des centaines d’étudiants, proposés au redoublement sur décisions rectorales, se sont inscrits en classe supérieure : 99 en 4ème année, 253 en 2ème année… Le pire, c’est que les quittances jointes à certains dossiers ne semblent pas correspondre aux quittances remises par l’Agent Comptable Principal. De plus, les frais d’inscription perçus ne concordent pas au statut de certains étudiants et ils sont nombreux dans cette situation. Dernière irrégularité : sur la liste des étudiants proposés à l’exclusion par la FSJP, 51 d’entre eux, bacheliers 2006, devaient plutôt redoubler leur classe de première année. Voilà les incohérences et les nombreuses irrégularités dans lesquelles fonctionne la FSJP. Cette Faculté est le symbole du désordre, voire de l’anarchie que connaît l’école malienne dans tous ses compartiments. La corruption, les notes sexuellement transmissibles et autres perversions sont monnaie courante au sein de cette Faculté, chargée de former les grands commis de l’Etat, y compris les magistrats, avocats, notaires etc. S’il n’y a pas d’ordre au sein de la FSJP qui accueille, du reste, le plus grand nombre d’étudiants, l’Université du Mali demeurera toujours le théâtre de l’indiscipline et de la médiocrité.

La décision du ministre Touré doit être soutenue par le gouvernement et l’ensemble des étudiants pour mettre fin à la chienlit et redorer le blason de cette faculté créée sur les cendres de l’ex ENA qui, naguère, a fait la fierté du Mali.
  Chahana TAKIOU

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