A l’Institut national des arts, les élèves sont à bout de souffle. Ils manquent de tout pour étudier. Pour protester contre cette situation, ils ont tenu un rassemblement à la suite duquel ils ont décidé de ne plus regagner les classes tant qu’ils ne seront pas rentrés dans leurs droits.
Informés de la situation, nous avons approché certains responsables de classes de l’Institut. A les en croire, il y a des problèmes de matériel de travail à tous les niveaux.
A la section Art plastique, il y a un sérieux manque de peinture. A l’Animation socioculturelle, il n’y a ni caméra ni appareil photo. Dans la foulée, un autre élève ajoutera que leurs professeurs refusent de dispenser les cours à cause de ce manque de caméra et d’appareil photo. Les apprenants du métier d’Art, quant à eux, sont handicapés par le manque d’outils tels que les scies, rabots, ciseaux, etc. Nos interlocuteurs indiqueront qu’à ces problèmes, s’ajoutent l’état de délabrement des toilettes et la transformation d’une partie de la cour en dépotoir d’ordures.
Un des responsables nous fait cette confidence : «Il y a de cela plus de trois mois, les responsables des classes ont été chargés par nos camarades d’attirer l’attention de l’administration sur la question. Après notre rencontre avec celle-ci, jusqu’à maintenant, les choses n’ont pas évolué. C’est pour cela que nous avons décidé de ne plus mettre les pieds dans cette cour avant que nous ne soyons mis dans nos droits» a-t-il soutenu. Pour cette lutte noble, affirme un témoin, la direction menace des responsables de classe de traduction devant le Conseil de discipline ou d’exclusion.
Approchée par nos soins, la directrice de l’Institut reconnait le manque de matériel de travail. Cependant, explique-t-elle, cette situation est due au retard de l’ouverture de leur crédit. « Notre crédit vient d’être ouvert au cours de ce mois d’avril. Mais nous faisons des acrobaties pour pouvoir satisfaire les exigences du bon déroulement des cours», a-t-elle déclaré.
Soulignons que parallèlement à cette problématique soulevée par les élèves, la direction de l’INA est en train de gérer une autre affaire : le préavis de grève des enseignants.
Oumar KONATE