Pléthore à l’école fondamentale Babemba «A» de Sikasso : Près de 2 000 élèves pour 6 salles de classes

0

Incroyable mais vrai. A Sikasso, à l’école fondamentale Babemba « A », malgré l’usage de la double vacation, la direction de l’école n’arrive pas à niveler les effectifs qui restent pléthoriques dans les classes. En effet, seules 6 salles de classe sont disponibles pour y accueillir environ 2 000 élèves.
En compagnie du ministre de l’Education, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Bocar Moussa Diarra, nous avons vu une école pas comme les autres. Il s’agit de l’école fondamentale qui porte le nom de ce célèbre homme du Mali,  Babemba.  La pléthore d’élèves de cette école de Sikasso est vraiment un autre cas. Un cas exceptionnel qui dépasse le raisonnement. Toutes les classes sans exception, de la 1ère à la 6ème année sont remplies à la limite de l’explosion. La double vacation n’étant plus une solution pour juguler le flux d’apprenants, la Direction envisage de passer à la triple vacation, tellement elle est débordée par l’effectif.
Selon les témoignages des enseignants, dans chacune de ces classes,  les effectifs varient entre 165 et 173 élèves  le matin. L’après-midi, ceux qui ont bénéficié des cours de la matinée cèdent la place à d’autres équipes de 178 à 174 élèves par classe. Soit un effectif d’environ 2 000 élèves (exactement 1 929) à encadrer dans 6 salles de classe. Les plus chanceux sont assis sur des tables-bancs. Et les moins fortunés, qui voient quand même un enseignant devant eux, sont assis à même le sol. C’est cela qu’on appelle la double vacation chez nous au Mali.
A voir les élèves entassés comme des agneaux dans un enclos étroit, il est difficile de retenir les larmes. Nous avons su que le Ministre était désemparé, malgré la dissimulation de son émotion. Ce qui nous a permis de comprendre pourquoi au Mali, les plus nantis préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles privées ou à l’étranger.
Mais pourtant, dans la grande cour de cette école, il y a des espaces vides où on peut construire au moins 12 salles de classe.
Interrogé sur le genre d’enseignement qu’on peut dispenser dans ces conditions, un enseignant répondra que la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. «Tant mieux pour ceux qui vont nous entendre, sinon dans ces conditions, on peut parler de tout sauf un enseignement de qualité», a-t-il répondu.
Oumar KONATE

Redéploiement  de l’école au nord du Mali
Le ministre de l’éducation en revue des troupes à Kadiolo et Koutiala

Le ministre de l’Education, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Bocar Moussa Diarra, accompagné d’une importante délégation,  était en tournée dans la région de Sikasso du 15 au 18 février, pour préparer et galvaniser ses troupes (enseignants et administration scolaire) à la réouverture de l’école dans le nord du pays.

En attendant les consignes des gouverneurs des régions du nord du Mali pour le retour de l’école, le ministre de l’Education veut  réunir toutes les conditions pour la réussite de cette mission. C’est dans ce cadre que se place la tournée du Ministre Bocar Moussa Diarra dans la 3ème région. Parallèlement à cela, il a saisi cette occasion pour s’enquérir des conditions de travail de l’administration scolaire, des enseignants et des élèves. C’est pourquoi, après Bougouni, Koumantou et Sikasso, il s’est rendu à Kadiolo et Koutiala.
A Kadiolo, le ministre de l’Education et sa suite ont visité le lycée public, l’école Noumousso 1er cycle et l’école de Djalacoro.
Une fois à Koutiala, il a visité le lycée Danzié Koné, le Groupe scolaire Lafiala, le Centre de formation professionnelle et artisanale, le lycée privé Mambé Camara, l’Institut de formation des maîtres et l’Institut de formation professionnelle Malick Sidibé.
Partout où il a passé, le Ministre Bocar Moussa Diarra a mis l’accent sur trois points: la nécessité de la reprise des cours dans le Septentrion, la restauration de l’autorité scolaire pour une bonne performance à l’école et la tenue des élections crédibles et transparentes.
Au cours des entretiens qu’il a eus avec les élèves de ces différentes localités, il leur a fait savoir qu’en ce qui concerne l’insuffisance des fournitures mises à leur disposition, la faute n’incombe ni aux proviseurs ni aux censeurs des écoles, mais l’Etat reste le seul et unique responsable. Cette précision, qui sonne comme une faute avouée et par conséquent à moitié pardonnée, comme le dit l’adage, permet au Ministre de dissiper tout malentendu. «En dépit de cela vous êtes restés sages. Je vous en remercie et vous garantis que vous serez mis dans vos droits. Et tout sera mis en œuvre pour que cela ne se reproduise plus», a-t-il laissé entendre.
En ce qui concerne les responsables scolaires, le Ministre Bocar Moussa Diarra  les a invités à asseoir l’autorité dans le milieu scolaire.  Sans prétention de refondation de l’école malienne, le chef du Département de l’Education a exhorté les acteurs de l’école à se mettre à la tâche pour mettre un terme aux fraudes dans les classes. Notamment pendant les examens afin de garantir un avenir radieux à nos enfants dans le monde globalisé où la compétition est rude. Une motion de remerciement a été adressée aux enseignants qui, nonobstant les difficultés qu’ils rencontrent, ont renoncé aux revendications souvent légitimes pour soutenir le gouvernement. Quant aux promoteurs d’écoles privées qui ne répondent pas aux critères d’une école performante et apaisée, le Ministre les a mis en demeure de se mettre à jour dans un bref délai. «Tous ceux qui n’ont pas de cadre idéal d’apprentissage et qui ne remplissent pas les normes d’un enseignement de qualité se verront retirer les autorisations d’ouverture d’école. Nous ne pouvons pas accepter que les cours soient dispensés dans des vestibules et une chambre et salon avec des  enseignants sans qualification qui viennent de partout. Cette période est révolue, les plus méritants continueront à accompagner l’Etat» a-t-il asséné.
Au sujet des mesures de redéploiement de l’école au nord, le Ministre a rassuré que la sécurité des élèves, des enseignants et de l’administration, ainsi que la dimension psychologique, seront garanties par l’Etat. A l’en croire, son Département attend les consignes des gouverneurs des régions libérées.
S’agissant de la tenue des élections, une des principales missions assignées au gouvernement de transition, le Ministre Bocar Moussa Diarra a sollicité les enseignants, cheville ouvrière de l’organisation des élections, à travailler à ce que les résultats qui sortiront  des urnes soient acceptés par tous. «Vous les enseignants, vous avez une grande responsabilité dans la transparence et la crédibilité des résultats des élections. Car c’est vous qui complétez l’administration. Vous êtes des présidents des centres, des bureaux de vote. C’est encore vous qui êtes des assesseurs et c’est vous qui procédez aux dépouillements des bulletins. Donc, c’est vous les garants de la réussite des scrutins. Alors, je vous exhorte à l’impartialité totale pour que le choix des électeurs soit respecté. C’est à ce prix que nous allons élire un président et des députés légaux et légitimes pour conduire les destinées de notre chère patrie» a-t-il lancé aux enseignants.
Aux termes de la rencontre, le ministre de l’Education s’est réjoui de l’engagement de l’administration et du corps professoral à retourner servir dans le septentrion du pays.
Oumar KONATE
Envoyé spécial

Commentaires via Facebook :