Depuis le vendredi 15 février, toute la crème du ministère de l’Education, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, avec à sa tête le Ministre Bocar Moussa Diarra, est dans la Région de Sikasso. L’objectif est non seulement de préparer les acteurs de l’Education au retour très prochain dans les régions du nord du Mali, mais aussi de s’enquérir des conditions de travail du personnel de l’Education.
Après la libération de la plupart des localités des régions septentrionales de notre pays, le gouvernement est à l’œuvre pour le redéploiement de l’administration. Le Ministère de L’Education, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales ne veut pas rester en marge. Il entend rouvrir l’école au fur et à mesure que l’administration se réinstalle. Pour ce faire, les enseignants du nord majoritairement affectés dans les régions du sud ont besoin d’un réarmement moral et d’une bonne organisation. Dans ce cadre, le Ministre a jugé utile de rencontrer tous les acteurs et partenaires de l’école de la Région de Sikasso. Ainsi, du vendredi 15 au samedi 16 février 2013, il a visité les infrastructures scolaires à Bougouni, Koumantou, Sikasso et Kadiolo, avant de poursuivre sa tournée à Koutiala, hier dimanche.
Visite des infrastructures
A Bougouni, il a visité le lycée Kalilou Fofana, l’Institut de formation des maîtres (Ifm) et le jardin d’enfants Les Hirondelles de Suzy. A Koumantou, c’est le nouveau lycée public qui était à l’honneur.
En ce qui concerne Sikasso, plusieurs établissements ont reçu la visite du ministre et de sa délégation. Il s’agit du lycée technique de Sikasso, l’Institut de formation technique Binta Diaby, le complexe scolaire Salama, l’Ecole fondamentale Babemba A, le Lycée Pascal et le Centre d’alphabétisation de Mamassoni Est.
Aussi bien à Bougouni qu’à Koumantou, en passant par les villes de Sikasso et Kadiolo, le ministre de l’Education a visité les établissements publics et privés. Il s’agit des écoles fondamentales, des lycées, des écoles techniques et professionnelles ainsi que des Ifm et centres d’Alphabétisation non formelle. Sans oublier les tout petits, les jardins d’enfants. Partout où il est passé, après avoir expliqué l’objet de sa visite aux différentes autorités scolaires de ces localités, il a enseigné les notions de morale et de citoyenneté aux élèves. Il les a invités à la solidarité et au pardon. Car dit-il, le pays n’est pas en guerre contre une ethnie ou une communauté.
S’adressant aux enseignants, le Ministre Diarra les a remerciés pour leur sagesse depuis le début de cette année scolaire. Une motion de félicitation a été aussi adressée aux élèves qui sont restés, malgré des problèmes auxquels ils sont confrontés. «Malgré l’insuffisance des matériels didactiques dans vos établissements, vous êtes restés en classe. Je réaffirme devant vous que le gouvernement est déterminé à satisfaire vos besoins. Mais la crise qu’il est en train de gérer l’empêche de vous accorder certains de vos droits. Sachez que ce n’est pas un refus. Mais la situation de crise l’impose », a-t-il indiqué aux termes de la visite des établissements, le Ministre a apprécié le sérieux des établissements privés du Kénédougou contrairement à beaucoup d’autres dans le pays.
Rencontre du Ministre avec les responsables du Département au niveau de Sikasso, les acteurs et partenaires de l’école.
Au gouvernorat de Sikasso, le Ministre a expliqué à l’assistance que conformément à la Feuille de route du gouvernement, son Département est en train de mettre en œuvre son plan d’action d’urgence. Il a fait savoir aux acteurs et partenaires que le monde de l’éducation constitue la plus grande armée. Après la guerre classique, la gestion de l’après crise est aussi délicate que la phase de l’utilisation de feu. Donc, poursuivra-t-il, les enseignants ont un important rôle à jouer à ce niveau. Il s’agit en outre de leur mission classique, de l’éducation à la citoyenneté, de sensibilisation et de formation des populations à s’accepter dans leurs diversités cultuelles et sociales. «Même si les agresseurs doivent répondre de leur acte, c’est à la justice de s’occuper des poursuites judiciaires. Aux enseignant de s’atteler à sensibiliser le monde scolaire sur la nécessité d’indiquer aux forces de sécurité les caches d’armes de l’ennemi» a précisé le Ministre.
Suite aux explications du chef de Département de l’Education, sur la nécessité de la reprise des cours dans les régions du nord du Mali, l’ensemble des acteurs et partenaires de la 3ème région ont exprimé leur engagement et leur disponibilité à occuper des postes dans les régions du nord qui étaient sous l’occupation des obscurantistes. Naturellement, cette détermination de ses collaborateurs lui a redonné le sourire.
Soulignons qu’en prélude à cette tournée du Ministre Bocar Moussa Diarra, une importante délégation du Département était à Sikasso en atelier avec les partenaires comme l’Unicef et les acteurs de l’éducation du 14 au 16 février. Ledit atelier visait à la révision du calendrier scolaire, la stratégie de redéploiement et de formation des enseignants, la certification des apprentissages, la communication pour la réouverture des écoles. A cela s’ajoutent le renforcement des capacités du personnel de l’éducation, les questions liées à la protection et à la sécurité des élèves et du personnel de l’éducation, ainsi que les questions liées à l’environnement.
Les vérités assenées aux promoteurs privés qui ne remplissent pas les conditions requises et les conclusions de l’atelier de réflexion sur le redéploiement de l’école dans le septentrion du pays feront l’objet d’autres articles dans nos prochaines éditions.
Oumar KONATE
Envoyé spécial à Sikasso