Depuis quelques années, certaines écoles privées n’accueillent plus de nouveaux élèves détenteurs du DEF pour poursuivre leurs études en classes de 10ème année. À qui la faute, l’Etat ou ces écoles concernées ?
L’orientation des nouveaux titulaires du DEF en provenance des écoles publiques d’Etat dans les établissements secondaires privés obéit à des critères légaux. À en croire le censeur d’une école privée, leur école ne reçoit pas d’orientés pour les classes de dixième année depuis deux ans maintenant, alors que l’école répond aux normes d’éligibilité.
« Pour un premier temps, l’Etat a essayé d’identifier les établissements qui sont en règles. Il y’a beaucoup d’établissements qui ne répondent pas aux critères ; soit les papiers ne sont pas au complet ou il y a un manque d’infrastructures adéquates… Des établissements ont été fermés car, ne répondant pas aux critères. Mais, il y en a qui répondent aux normes et qui n’ont pas reçu d’élèves de 10 ème, selon un membre de l’académie de Kalabancoro : « Le Ministère ou l’Académie a envoyé la majeure partie des élèves dans les écoles publiques alors que même certaines de ces écoles ne répondent pas à tous les critères d’éligibilité. Si on prive un établissement privé d’élèves, c’est la fermeture qui est fort probable en ce moment. Même si le pourcentages des admis au D.E.F n’est aussi élevé à souhait, le quota est d’ores et déjà au minimum 50 élèves pour chaque établissement éligible et c’est un droit pour ces établissements. Nous, on n’a pas reçu d’élèves alors qu’on répond aux normes d’éligibilité. Par contre, certaines écoles privées ne répondant pas aux critères ont reçu des élèves. Ils ne répondent pas aux critères mieux que nous et là je ne comprends pas. Cette situation me dépasse, c’est dû à quoi? Je voudrais réellement comprendre le pourquoi, parce que comme ça, nous sommes appelés au chômage un jour » s’inquiète notre interlocuteur.
Une école (secondaire) qui n’arrive pas à avoir des élèves de la 10 ème pendant au moins trois (3) années scolaires de suite, fermera probablement ses portes pour manque d’élèves. À reconnaître qu’à un moment donné, des écoles ont été créées illégalement et il n y’avait pas de suivi. L’Etat a la ferme volonté de prendre la situation en main, de moraliser ce secteur. Mais de là, à faire usage comme on le dit du « bâton de l’aveugle », il pourrait faire des victimes innocentes. Qu’il pense aussi aux écoles privées répondant aux critères d’éligibilité et qu’il aille au cas par cas, lentement pour arriver sûrement. Imaginons les retombées pour ces chefs de famille injustement sevrés d’élèves, ça peut étouffer. L’éducation est un droit pour tous et à noter que cette situation peut mettre en péril la vie de beaucoup de personnes (enseignants des écoles privées, administrateurs…). La question est maintenant de savoir, si l’Etat veut réduire le nombre d’établissements privés ou si c’est une question de moyens ?
« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. »
Fousseyni SISSOKO
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